La Seconde Guerre mondiale constitue un moment de violence extrême inédit dans l’histoire de l’humanité. Ce déchaînement paroxystique s’est opéré à l’échelle mondiale mais il a été particulièrement intense sur certains théâtres d’opérations (front de l’Est) et il a profondément divisé certains pays engagés.
La Seconde guerre mondiale articule, par son déroulement et ses conséquences, tout le XXe siècle Synonyme de démesure, conflit hors-normes, elle s’inscrit pourtant dans une logique de la guerre commencée avec le premier conflit mondial.
Elle débute avec L'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. Pour défendre la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
Hitler a donc les mains libres pour commencer l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939.
La Seconde guerre mondiale articule, par son déroulement et ses conséquences, tout le XXe siècle Synonyme de démesure, conflit hors-normes, elle s’inscrit pourtant dans une logique de la guerre commencée avec le premier conflit mondial.
Elle débute avec L'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. Pour défendre la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
- Elle a des causes multiples :
- La coexistence en Europe de pays aux régimes politiques très différents et antagonistes (dictatures expansionnistes / démocraties).
- La paix négative de Versailles (1919) et le souhait de réviser des traités mal acceptés.
- La passivité des démocraties (France et Royaume-Uni) face aux agressions et aux manœuvres d'Hitler ou face à l'alliance des dictatures (alliance de l'Allemagne avec le Japon dès 1935, signature de l'Axe Rome-Berlin en 1936 avec Mussolini).
Hitler a donc les mains libres pour commencer l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939.
Comment le monde et la France traversent-ils la seconde guerre mondiale ?
Comment ce second conflit mondial a-t-il pu attendre un seuil de violence inégalé ?
Comment ce second conflit mondial a-t-il pu attendre un seuil de violence inégalé ?
I. Un conflit mondial: protagonistes et théâtres d’opération:
Comment caractériser la nature complexe de la relation entre les Alliés dans le déroulement de la guerre ?
Concernant ce dernier aspect, il est clair que l'utilisation de la bombe quelques jours plus tard allait
permettre la concrétisation d'une telle volonté. Fait non moins important, le recours à l'arme atomique offrait aussi l'avantage, du moins croyait-on à Washington depuis le mois de mai, d'éviter un déferlement de l'Armée rouge en Mandchourie, dans la mesure où l'engin terrifiant allait hâter la fin de la guerre contre le Japon.
Dans cette optique, l'emploi de la bombe sur Hiroshima le 6 août, soit deux jours avant l'entrée en guerre pressentie de l'Union soviétique contre l'empire nippon, n'est certes pas une coïncidence.
Somme toute, le Truman dépeint par Alperovitz apparaît comme un président qui, influencé par la perspective d'obtention d'une arme puissante, a fait fi des accords de Yalta et a abandonné du même coup l'attitude
conciliante de Franklin D. Roosevelt vis-à-vis de l'URSS, et ce, dans le but d'éliminer ou de réduire l'influence de cette dernière sur le vieux continent et de forcer ainsi "Soviet acquiescence to American plans for Eastern and Central Europe". En font foi notamment, peu après son accession à la Maison-Blanche, sa déclaration à l'effet qu'il n'entend faire aucune concession à l'URSS, sa condamnation des actions de cette dernière en Pologne et sa décision de mettre fin à l'aide militaire et économique à Moscou.
Présentation du point de vue critique de l’historien Gar Alperovitz (paragraphes 1 et 2 p. 25),
in Lemelin Bernard, « L’emploi de la bombe atomique contre le Japon en 1945
permettre la concrétisation d'une telle volonté. Fait non moins important, le recours à l'arme atomique offrait aussi l'avantage, du moins croyait-on à Washington depuis le mois de mai, d'éviter un déferlement de l'Armée rouge en Mandchourie, dans la mesure où l'engin terrifiant allait hâter la fin de la guerre contre le Japon.
Dans cette optique, l'emploi de la bombe sur Hiroshima le 6 août, soit deux jours avant l'entrée en guerre pressentie de l'Union soviétique contre l'empire nippon, n'est certes pas une coïncidence.
Somme toute, le Truman dépeint par Alperovitz apparaît comme un président qui, influencé par la perspective d'obtention d'une arme puissante, a fait fi des accords de Yalta et a abandonné du même coup l'attitude
conciliante de Franklin D. Roosevelt vis-à-vis de l'URSS, et ce, dans le but d'éliminer ou de réduire l'influence de cette dernière sur le vieux continent et de forcer ainsi "Soviet acquiescence to American plans for Eastern and Central Europe". En font foi notamment, peu après son accession à la Maison-Blanche, sa déclaration à l'effet qu'il n'entend faire aucune concession à l'URSS, sa condamnation des actions de cette dernière en Pologne et sa décision de mettre fin à l'aide militaire et économique à Moscou.
Présentation du point de vue critique de l’historien Gar Alperovitz (paragraphes 1 et 2 p. 25),
in Lemelin Bernard, « L’emploi de la bombe atomique contre le Japon en 1945
II. Crimes de guerre, violences et crimes de masse, génocides : une guerre d'anéantissement.
a. Des idéologies au service de la violence
La Seconde guerre mondiale est une guerre idéologique dans laquelle les deux camps défendent une vision du monde radicalement opposée. Pour l’Allemagne comme pour le Japon, la guerre de conquête se justifie par une idéologie raciste : l’expansionnisme permet de remodeler les territoires afin d’y imposer un ordre nouveau. C’est particulièrement le cas pour l’Allemagne nazie dans sa lutte contre l’URSS.
Ce projet, qui reprend l’idée du « Drang nach osten » (marche vers l’Est) pangermaniste du XIXe siècle, repose sur la lutte contre le « judéo bolchevisme ». La confusion de l’image du Juif et du Soviétique, auquel il faut ajouter l’image plus ancienne du Russe arriéré et barbare, légitime aux yeux de nombreux Allemands la lutte contre l’URSS. Cette dernière apparaît comme une menace à la fois politique et culturelle. L’adversaire, déshumanisé et diabolisé par la propagande, ne peut plus être écouté dans le cadre d’un compromis : la logique idéologique impose sa destruction complète. |
La guerre idéologique suppose évidemment que la population soit convaincue des objectifs de combat. D’où la propagande massive, déjà à l’œuvre en Allemagne avant le déclenchement de la guerre. Le ministère de l’Information et de la propagande dirigé par Goebbels utilise la radio mais aussi le théâtre et le cinéma.
Chez les alliés, le contrôle de l’information est aussi présent, davantage fondé sur la presse et la radio. En URSS la propagande mobilise la population autour d’une grande geste patriotique, exploitant le sentiment national . "La vérité est de notre côté ! Combattez jusqu'à la mort : Dimitri Pojarski.
Que l'image héroïque de nos grands ancêtres vous accompagne dans cette guerre ! : I.Staline" |
Chez les alliés, la diabolisation de l’ennemi est aussi présente, avec la notion de guerre juste, faite au nom des valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l’homme. Dans cette représentation de la guerre, massivement diffusée par la propagande, le plus important n’est pas la défaite militaire de l’adversaire mais son anéantissement...Ce jusqu’auboutisme des alliés se traduit par les bombardements massifs des villes allemandes et japonaises – des cibles non militaires – et dans l’exigence inflexible d’obtenir une capitulation sans conditions de l’Allemagne et du Japon
"Nous, les petits-enfants de Souvorov et les enfants de Tchapajev, nous combattons fort bien, nous piquons avec acharnement !"
Une affiche très intéressante car elle utilise des personnages célèbres de la Russie Tsariste(Tchapajev, Souvorov et Alexandre Nevski) pour montrer la filiation entre les combattants Russe de l'ère Communiste et leur ancêtres qui ont repoussé par le passé les envahisseurs de la Sainte Russie. |
b. Des moyens inédits au service de la violence
La mobilisation de soldats pour la guerre est considérable et d’une ampleur inconnue. L’armée allemande compte 9.5 millions de soldats en 1943 et le besoin croissant en hommes impose en fin de conflit de mobiliser les jeunes de 16 ans et les hommes de plus de 50 ans. L’armée américaine compte cette même année 8.8 millions d’hommes.
La Seconde guerre mondiale confirme une autre des évolutions entamées en 1914-1918, celle de l’expérience de la durée et de l’acharnement des combats. Ces batailles longues sont aussi très meurtrières. La Wehrmacht perd relativement peu d’hommes jusqu’en 1941, mais la guerre sur le front oriental entraine ensuite une augmentation très forte de la mortalité (deux millions huit cent mille soldats meurent en 1943-1944). Stalingrad est le symbole de cet acharnement combattant, lorsque la VIe armée, mal ravitaillée et mal équipée contre le froid, est prise en tenaille dans la ville.
La Seconde guerre mondiale confirme une autre des évolutions entamées en 1914-1918, celle de l’expérience de la durée et de l’acharnement des combats. Ces batailles longues sont aussi très meurtrières. La Wehrmacht perd relativement peu d’hommes jusqu’en 1941, mais la guerre sur le front oriental entraine ensuite une augmentation très forte de la mortalité (deux millions huit cent mille soldats meurent en 1943-1944). Stalingrad est le symbole de cet acharnement combattant, lorsque la VIe armée, mal ravitaillée et mal équipée contre le froid, est prise en tenaille dans la ville.
Cette mobilisation sans précédent, dans son ampleur, sa durée, l’espace concerné, est bien sûr rendu possible par une la mise en place d’une économie partout entièrement dédiée à l’effort de guerre afin d’avoir les moyens économiques de la victoire. Cette mobilisation est organisée par l’État .
Mais la guerre économique repose aussi sur l’idée que l’économie ennemie est une cible qu’il convient de frapper durement pour imposer des contraintes insurmontables à son adversaire. |
Dans tous les États participant au conflit la mobilisation de la main d’œuvre est un élément essentiel à la planification de l’économie de guerre. Tous les pays font appel à la main d’œuvre féminine. Mais en Allemagne les besoins en bras sont tels que cela ne suffit pas ; les nécessités économiques et militaires sont difficiles à concilier. Diverses stratégies sont alors employées pour répondre aux besoins de l’industrie allemande : le recours aux déportés, aux prisonniers de guerre, particulièrement soviétiques, l’emploi de la main d’œuvre étrangère, avec le déplacement de populations d’Europe centrale ou le STO (Service du travail obligatoire qui envoie les jeunes Français travailler en Allemagne).
Dans tous les pays la guerre industrielle se caractérise aussi par une course à l’innovation technologique, mettant la science au service de la guerre. l’invention la plus importante et décisive est l’arme atomique. Élaborée par des savants européens et américains dans le projet Manhattan, sous la direction du physicien Oppenheimer, l’arme atomique illustre à la fois la modernisation de l’armement, qui crée une plus grande mortalité, et le rôle de la science au service de l’effort de guerre.
3. Les civils, premières cibles et premières victimes de la guerre
52% des morts sont des civils, ce qui est en soi un trait significatif d’une guerre d’anéantissement. Les civils ne sont pas seulement impliqués dans le conflit comme soutiens à l’effort de guerre : ils font pleinement partie des espaces et des opérations de combat, voire de leurs objectifs.
. Les viols de masse sont commis lors de l’opération Barbarossa par l’armée allemande, mais aussi lors de l’entrée des troupes soviétiques en Prusse orientale et à Berlin ou par l’armée japonaise en Chine.
Les bombardements constituent un autre exemple de la totalisation de la guerre dans laquelle les civils sont une cible en soi. Les bombardements répétitifs et massifs ont pour but de terroriser les populations, briser leur résistance afin de remporter la victoire. ces bombardements de terreur sont utilisés à plusieurs reprises et considérés comme des armes efficaces. Ils sont en effet pensés comme le point essentiel d’une révolution stratégique : grâce à la force aérienne on peut désormais détruire le cœur de l’ennemi en économisant hommes et matériels au sol et contraindre l’adversaire à céder. Le bombardement de Dresde le 14 février 1945 fait de 35 à 40.000 morts. Les bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, tout en étant des cas exceptionnels par leurs conséquences, relèvent de la même logique. Ces bombardements stratégiques urbains évoluent avec les moyens disponibles, qui permettent désormais d’anéantir des villes entières.
13 février 1945 bombardements de Dresde par l'aviation britannique
En dominant une large partie de l’Europe les nazis imposent dans les pays occupés un nouvel ordre idéologique. Dans l’Europe allemande l’assujettissement des populations prend plusieurs formes : restrictions et réquisitions, déportations de main d’œuvre (comme le STO en France à partir de 1943), terreur et répression politiques, déportations raciales. Dans les pays occupés la politique nazie crée des fractures au sein des sociétés, les partageants entre collaboration, attentisme et résistance.
Quelle que soit sa forme, la résistance montre un nouveau rôle pour des civils devenus de nouveaux combattants. C’est ce qui explique le mécanisme des représailles : les civils ne sont plus seulement des civils, ils sont aussi des résistants potentiels et éliminés comme tels. Parmi les représailles les plus connues en France figure le massacre de la population d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944 : tous les habitants de ce village de la Vienne sont assassinés et le village incendié après des attentats commis contre la division Das Reich alors que celle-ci remonte vers le front de Normandie.
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La radicalisation dans la guerre entraine aussi le durcissement de la définition de l’identité nationale. Sont alors exclues, victimes d’internement ou de déportation, certaines parties de la population qui ne font pas partie de la communauté nationale. Elles sont alors regardées comme des ennemis de l’intérieur. Les régimes totalitaires ne sont pas les seuls à se prémunir contre un ennemi intérieur supposé. Aux Etats-Unis des « centres de transferts » sont créés après la publication d’un décret de février 1942 : on y interne 120.000 Américains d’origine japonaise vivant sur la côte ouest, jugés dangereux pour la sécurité nationale.
4. Le génocide des juifs et des tsiganes
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En Europe centrale et en Europe de l’est, on a recensé plus de 1000 ghettos qui ont été établis pas les nazis entre 1939 et 1941, depuis les pays Baltes jusqu’en Crimée. La Pologne à elle seule en dénombrait plus de 300. Parmi les plus emblématiques, celui de Cracovie, celui de Łódź le second par la taille et celui de Varsovie, ce dernier enfermant la plus grande population juive |
III. la France et les Français pendant la seconde guerre mondiale .
a) une défaite sans appel
b) Accepter la défaite: le gouvernement de Vichy
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c) Refuser la défaite: la Résistance