La Création d'Adam (Michel-Ange), la Chapelle Sixtine, Rome
Introduction
Rappel de la méthode de la « réponse à une question problématisée » : il faut commencer par analyser le sujet en définissant les notions, puis établir des limites chronologiques et spatiales, ce qui permet de formuler une problématique et de proposer un plan de réponse
Rappel de la méthode de la « réponse à une question problématisée » : il faut commencer par analyser le sujet en définissant les notions, puis établir des limites chronologiques et spatiales, ce qui permet de formuler une problématique et de proposer un plan de réponse
Le chapitre a pour sujet : Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations de l’Europe.
Ce chapitre vise à montrer comment l’effervescence intellectuelle et artistique de l’époque aboutit à la volonté de rompre avec le « Moyen Âge » et de faire retour à l’Antiquité. »
La notion de « Renaissance » désigne cette « volonté [...] de faire retour à l’Antiquité ». Utilisé pour la première fois par le Toscan Vasari au XVIe siècle, puis popularisé au XIXe par Michelet , elle correspond dans l’historiographie à la période de transition entre l’époque médiévale (du Ve au XVe siècle) et celle moderne (du XVIe jusqu’au XVIIIe ). Il n’y a pas de rupture franche, ni d’évolution homogène de tous les territoires... le phénomène concerne presque toute l’Europe.
Ce chapitre vise à montrer comment l’effervescence intellectuelle et artistique de l’époque aboutit à la volonté de rompre avec le « Moyen Âge » et de faire retour à l’Antiquité. »
La notion de « Renaissance » désigne cette « volonté [...] de faire retour à l’Antiquité ». Utilisé pour la première fois par le Toscan Vasari au XVIe siècle, puis popularisé au XIXe par Michelet , elle correspond dans l’historiographie à la période de transition entre l’époque médiévale (du Ve au XVe siècle) et celle moderne (du XVIe jusqu’au XVIIIe ). Il n’y a pas de rupture franche, ni d’évolution homogène de tous les territoires... le phénomène concerne presque toute l’Europe.
Les ambassadeurs, par Hans Holbein le Jeune (1533) National Gallery Londres
. QU’ILLUSTRE CE TABLEAU SELON VOUS ? ...pas une petite idée ?
Donc on poursuit par le visionnage de la vidéo ci dessous..
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I/ UN TEMPS D’EFFERVESCENCE INTELLECTUELLE
A - La rupture avec la pensée médiévale
Il s’agit d’un extrait d’un discours de Pierre Ramus (ou Pierre de la Ramée), principal du collège de Presles
(ancien collège de l’université de Paris situé sur la montagne Sainte-Geneviève) en 1546. Pierre Ramus est un humaniste et pédagogue français (1515-1572). Il est membre du collège des lecteurs royaux où il enseigne les mathématiques. Converti au calvinisme, il est assassiné lors de la nuit de la Saint-Barthélemy.
Dans ce discours, il illustre les progrès des connaissances en imaginant l’étonnement que pourrait ressentir un professeur du collège de la fin du Moyen Âge s’il découvrait les savoirs de la Renaissance. Cette comparaison permet notamment de comprendre l’évolution des références culturelles et de la
maîtrise des langues anciennes. Le discours n’est cependant pas exempt d’un certain mépris pour le Moyen Âge, fréquent chez les humanistes qui, négligeant cette période historique, la considéraient comme largement inférieures à une Antiquité sublimée.
(ancien collège de l’université de Paris situé sur la montagne Sainte-Geneviève) en 1546. Pierre Ramus est un humaniste et pédagogue français (1515-1572). Il est membre du collège des lecteurs royaux où il enseigne les mathématiques. Converti au calvinisme, il est assassiné lors de la nuit de la Saint-Barthélemy.
Dans ce discours, il illustre les progrès des connaissances en imaginant l’étonnement que pourrait ressentir un professeur du collège de la fin du Moyen Âge s’il découvrait les savoirs de la Renaissance. Cette comparaison permet notamment de comprendre l’évolution des références culturelles et de la
maîtrise des langues anciennes. Le discours n’est cependant pas exempt d’un certain mépris pour le Moyen Âge, fréquent chez les humanistes qui, négligeant cette période historique, la considéraient comme largement inférieures à une Antiquité sublimée.
Cette période entend marquer une rupture avec la période médiévale présentée comme un âge de barbarie. Lettrés, savants et artistes redécouvrent avec enthousiasme la culture antique.
- Selon les humanistes, le Moyen Âge avait une connaissance incomplète des œuvres antiques, déformées par les erreurs de copie et l’utilisation d’un latin médiéval éloigné du latin classique. Ils entreprennent de retrouver et collecter les manuscrits latins et grecs. Après 1453 et la prise de Constantinople par les Ottomans, des savants byzantins s’installent en Italie, apportant avec eux quantité de textes inconnus, comme les œuvres du philosophe grec Platon ou les écrits d’Euclide et Archimède.
- Les humanistes ne se contentent pas de recueillir et copier l’héritage antique, mais l’adaptent à leur époque.
- Les humanistes privilégient l’étude des langues anciennes : le latin, le grec et l’hébreu, ce qui leur permet de corriger et restituer les textes dans leur forme originale et d’en proposer des traductions et des commentaires rigoureux. Il en résulte une nouvelle discipline: la philologie ( def p 100 du manuel)
- ● Mais ils s’intéressent également aux langues vernaculaires (langues couramment parlées par un peuple comme le français) et les font progresser. Le Florentin Pétrarque est le premier à inventer au XIVe siècle une poésie nouvelle en langue locale. En France, le poète Joachim Du Bellay publie en 1549 Défense et illustration de la langue française.
B - L'humanisme, un renouveau de la pensée
1. Une réflexion centrée sur l’Homme
● Alors que la pensée du Moyen Âge était centrée sur Dieu, l’humanisme, imprégné par la culture grecque, s’intéresse d’abord à l’Homme, dont il exalte la dignité, la liberté et la puissance. S’il est une image imparfaite de Dieu, il peut atteindre la perfection par la connaissance.
les humanistes abandonnent la vision négative de l’homme, portée par la religion.
● Alors que la pensée du Moyen Âge était centrée sur Dieu, l’humanisme, imprégné par la culture grecque, s’intéresse d’abord à l’Homme, dont il exalte la dignité, la liberté et la puissance. S’il est une image imparfaite de Dieu, il peut atteindre la perfection par la connaissance.
les humanistes abandonnent la vision négative de l’homme, portée par la religion.
Pour les humanistes l'ignorance (la barbarie dans le texte) est la cause du malheur des hommes
Les humanistes ne remettent pas en cause l'existence de Dieu,ni le fait que ce dernier soit à l'origine du monde et des hommes. l'homme créature de Dieu est imparfait...il peut et doit chercher à se rapprocher de la perfection divine par la connaissance, le savoir.
Rien n'est perdu car les humanistes ont une vision optimiste de l'homme...et ils placent l'homme au cœur de leur réflexion.
l'homme, créature de dieu, est perfectible, il est libre de ses choix (le libre arbitre = capable de décider par lui même)...c'est l'homme qui décide de végéter et de rester un "barbare"(pour reprendre les mots de Dolet) ou de s'élever par la connaissance.
L'homme est foncièrement bon, responsable. Il est capable de réflexion, d'esprit critique
. La pensée humaniste est une foi totale en l'homme et en ses capacités
Les humanistes ne remettent pas en cause l'existence de Dieu,ni le fait que ce dernier soit à l'origine du monde et des hommes. l'homme créature de Dieu est imparfait...il peut et doit chercher à se rapprocher de la perfection divine par la connaissance, le savoir.
Rien n'est perdu car les humanistes ont une vision optimiste de l'homme...et ils placent l'homme au cœur de leur réflexion.
l'homme, créature de dieu, est perfectible, il est libre de ses choix (le libre arbitre = capable de décider par lui même)...c'est l'homme qui décide de végéter et de rester un "barbare"(pour reprendre les mots de Dolet) ou de s'élever par la connaissance.
L'homme est foncièrement bon, responsable. Il est capable de réflexion, d'esprit critique
. La pensée humaniste est une foi totale en l'homme et en ses capacités
Parmi ces intellectuels humanistes qui renouvellent la pensée, il en est un qui va avoir une place particulière: le hollandais Érasme...surnommé le "prince des humanistes"
Vous allez prendre votre manuel à la page 102 / 103 . Vous prenez connaissance des documents . Ensuite vous répondez par écrit à la problématique suivante: Dans quelle mesure Érasme incarne-t-il l'humanisme et la République des lettres ? (def p.100 de la republique des lettres) Vous choisissez soit le parcours un , soit le parcours 2 Travail à me rendre pour la rentrée...au plus tard |
la figure d’Érasme permet, par la variété de ses voyages, illustrés par la carte ci dessus, de sa curiosité et de ses échanges épistolaires (courrier), d’appréhender la dimension européenne de l’humanisme.
« Érasme, prince des humanistes ». Il faut ici entendre « prince » dans son sens latin de princeps , c’est-à-dire de « premier » des humanistes, celui qui arrive en tête.
Ce qualificatif s’explique par la place particulière d’Érasme dans l’Europe de la Renaissance. Né
en Hollande, il passe sa vie à voyager à travers toute l’Europe: en Angleterre, en France, dans le Saint-Empire, à travers les cantons suisses et en Italie.
Ses voyages sont l’occasion de rencontrer d’autres célèbres humanistes. S’il fait ses études entre 1478-1495 à Deventer, foyer humaniste des Pays-Bas, il se rend en 1499-1500 en Angleterre où il rencontre
Thomas More. Il vit en Italie entre 1506 et 1509 avant de devenir le conseiller du futur empereur Charles Quint aux Pays-Bas. Entre 1517 et 1521, il voyage à Louvain où il fonde un collège trilingue avec d’autres humanistes, puis il se rend entre 1529 et 1535 à Fribourg. Il meurt en Suisse, à Bâle, en 1536.
il rencontre de nombreux humanistes avec lesquels il entretient une correspondance très riche. Reconnu par plusieurs érudits et écrivains, dont Rabelais, il incarne la figure de l’humaniste.
De l’homme d’études pénétré de sa mission intellectuelle que présente le portrait de Quentin Metsys
[doc. 1], Ce tableau nous renseigne sur l’activité intellectuelle d’Érasme. La présence de livres dans la bibliothèque permet de rappeler qu’il est un savant qui maîtrisait les textes de l’Antiquité gréco-romaine comme les textes bibliques.
On passe à l’auteur d’Éloge de la folie, dont la critique acerbe de la société de son temps [doc. 2] rejoint la sensibilité d’artistes comme Jérôme Bosch [doc. 3]. Comme La Nef des fous, l’Éloge de la folie critique la recherche effrénée du profit, même malhonnête, et de la reconnaissance animant les marchands, qui se rassurent ensuite en partant en pèlerinage.
Les principales activités d’Érasme sont intellectuelles : correspondance avec des humanistes vivant dans d’autres États européens, recherche de textes antiques, constitution d’une bibliothèque, composition de livres (le plus célèbre est "l’ Éloge de la folie" en 1509), édition de textes religieux, promotion de la traduction de la Bible en langue vulgaire pour que tous puissent lire la Bible (y compris les femmes).
Cette position est audacieuse car il remet en cause l’autorité des théologiens qui s’appuient sur la Vulgate (bible en latin), considérée comme un texte sacré. il se montre critique sur ces hommes d’Église, et plus largement sur le clergé dont il dénonce les mauvais comportements.
Il est enfin curieux de tout, notamment des écrits des autres humanistes dont il souhaite connaître les dernières parutions
Avec l’échange de lettres entre Érasme et Guillaume Budé [doc. 4, 5], on en arrive à l’aspect synergique
de l’humanisme, où il apparaît que l’enthousiasme commun n’empêche pas les désaccords. Érasme donne donc matière à aborder l’humanisme dans son aspect vécu, comme une République des lettres, société d’êtres humains animés par les mêmes principes, mais aussi par leurs émotions, leurs déceptions et leurs
espérances.Mais, à force d’élévation, Érasme est capable de préjugés hâtifs, ainsi contre la lourdeur
supposée de l’esprit français, ce que lui reproche Guillaume Budé.
« Érasme, prince des humanistes ». Il faut ici entendre « prince » dans son sens latin de princeps , c’est-à-dire de « premier » des humanistes, celui qui arrive en tête.
Ce qualificatif s’explique par la place particulière d’Érasme dans l’Europe de la Renaissance. Né
en Hollande, il passe sa vie à voyager à travers toute l’Europe: en Angleterre, en France, dans le Saint-Empire, à travers les cantons suisses et en Italie.
Ses voyages sont l’occasion de rencontrer d’autres célèbres humanistes. S’il fait ses études entre 1478-1495 à Deventer, foyer humaniste des Pays-Bas, il se rend en 1499-1500 en Angleterre où il rencontre
Thomas More. Il vit en Italie entre 1506 et 1509 avant de devenir le conseiller du futur empereur Charles Quint aux Pays-Bas. Entre 1517 et 1521, il voyage à Louvain où il fonde un collège trilingue avec d’autres humanistes, puis il se rend entre 1529 et 1535 à Fribourg. Il meurt en Suisse, à Bâle, en 1536.
il rencontre de nombreux humanistes avec lesquels il entretient une correspondance très riche. Reconnu par plusieurs érudits et écrivains, dont Rabelais, il incarne la figure de l’humaniste.
De l’homme d’études pénétré de sa mission intellectuelle que présente le portrait de Quentin Metsys
[doc. 1], Ce tableau nous renseigne sur l’activité intellectuelle d’Érasme. La présence de livres dans la bibliothèque permet de rappeler qu’il est un savant qui maîtrisait les textes de l’Antiquité gréco-romaine comme les textes bibliques.
On passe à l’auteur d’Éloge de la folie, dont la critique acerbe de la société de son temps [doc. 2] rejoint la sensibilité d’artistes comme Jérôme Bosch [doc. 3]. Comme La Nef des fous, l’Éloge de la folie critique la recherche effrénée du profit, même malhonnête, et de la reconnaissance animant les marchands, qui se rassurent ensuite en partant en pèlerinage.
Les principales activités d’Érasme sont intellectuelles : correspondance avec des humanistes vivant dans d’autres États européens, recherche de textes antiques, constitution d’une bibliothèque, composition de livres (le plus célèbre est "l’ Éloge de la folie" en 1509), édition de textes religieux, promotion de la traduction de la Bible en langue vulgaire pour que tous puissent lire la Bible (y compris les femmes).
Cette position est audacieuse car il remet en cause l’autorité des théologiens qui s’appuient sur la Vulgate (bible en latin), considérée comme un texte sacré. il se montre critique sur ces hommes d’Église, et plus largement sur le clergé dont il dénonce les mauvais comportements.
Il est enfin curieux de tout, notamment des écrits des autres humanistes dont il souhaite connaître les dernières parutions
Avec l’échange de lettres entre Érasme et Guillaume Budé [doc. 4, 5], on en arrive à l’aspect synergique
de l’humanisme, où il apparaît que l’enthousiasme commun n’empêche pas les désaccords. Érasme donne donc matière à aborder l’humanisme dans son aspect vécu, comme une République des lettres, société d’êtres humains animés par les mêmes principes, mais aussi par leurs émotions, leurs déceptions et leurs
espérances.Mais, à force d’élévation, Érasme est capable de préjugés hâtifs, ainsi contre la lourdeur
supposée de l’esprit français, ce que lui reproche Guillaume Budé.
2. Un mouvement de pensée qui se diffuse rapidement à travers l'Europe
La carte combine deux informations : les principaux centres d’imprimerie (avec une place prépondérante
pour Mayence, lieu de naissance de l’imprimerie) et les zones de diffusion de l’humanisme. Cela permet de voir que si l’imprimerie se développe en Europe, tout comme l’humanisme, cela ne concerne que certaines zones (la dorsale européenne, du sud de l’Angleterre jusqu’au nord de l’Italie principalement). Si l’Espagne connaît une bonne répartition des centres d’impression, l’humanisme se concentre autour de Madrid. Il en est de même pour la France avec des foyers humanistes à Paris et à Lyon. À l’exception notable de la Pologne et de la Hongrie, centres d’impression et foyers humanistes se raréfient à mesure que l’on se dirige vers l’est et le sud de l’Europe. |
Le livre imprimé, une révolution...Avant le XVe siècle, les livres sont des manuscrits sur du parchemin. En 1454,l’orfèvre allemand Gutenberg (1397-1468) met au point les caractères mobiles en plomb dans son atelier de Mayence, près du Rhin.
Cette nouvelle technique permet de fabriquer de nombreux livres identiques rapidement et à peu de frais. Environ 30 500 éditions d’incunables (livres imprimés après 1501) sont ainsi publiées entre 1455 et 1500, en latin mais aussi en langues vernaculaires. Après les textes religieux, et notamment la Bible, ce sont les écrits des humanistes qui profitent le plus de cette innovation technique, favorisant ainsi la circulation des idées nouvelles
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La Bible de Gutenberg vers 1455
Cette innovation permet de reproduire les livres en un très grand nombre d’exemplaires, ce qui diminue leur prix. Le livre devient un objet commercial et sa fabrication entraîne la naissance de nouveaux métiers : le Vénitien Alde Manuce ou le Français Robert Estienne impriment des milliers de livres.
La standardisation des livres imprimés permet de comparer plus facilement les textes entre eux : les livres deviennent des outils de recherche. Les imprimeurs expérimentent de nouveaux formats : le livre de poche se développe, permettant un usage plus souple de l’écrit ( Manuce invente l'italique = réduction de la taille de lettres afin de réduire le format et le nombre de feuilles utilisées....et il crée le format in octavo (livre de poche)
La standardisation des livres imprimés permet de comparer plus facilement les textes entre eux : les livres deviennent des outils de recherche. Les imprimeurs expérimentent de nouveaux formats : le livre de poche se développe, permettant un usage plus souple de l’écrit ( Manuce invente l'italique = réduction de la taille de lettres afin de réduire le format et le nombre de feuilles utilisées....et il crée le format in octavo (livre de poche)
Des entreprises familiales artisanales deviennent de véritables dynasties d’imprimeurs. Proches des humanistes, elles contribuent à diffuser leurs idées en publiant leurs écrits et en
démocratisant leurs livres. L’imprimerie nourrit une alphabétisation rapide de la population, mais celle-ci est en réalité entamée depuis le début du XIIIe siècle. En outre, elle ne touche pas toute la population : dans certaines régions d’Angleterre, en 1590, 50 % des hommes vivant en ville savent signer de leur nom, mais seulement 6 % des femmes. Celles-ci restent en effet largement exclues de l’éducation, surtout des études supérieures. |
La République des Lettres: Les voyages et les correspondances des érudits contribuent aussi à la diffusion de l’humanisme à partir du xve siècle. L’expression de «République des Lettres » se banalise d’ailleurs à cette époque pour qualifier l’idéal d’unité chrétienne construit autour d’un réseau d’échanges en latin. Les étudiants, les savants et les érudits circulent ainsi entre les universités de Bologne, Louvain et Paris, mais aussi à travers les centres d’imprimerie tels que Venise, ou bien les cours royales d’Hampton Court et Vienne qui sont particulièrement favorables à l’effervescence intellectuelle de la Renaissance
Des cercles d’érudits = Des lieux privilégiés de discussion entre érudits se forment . Ainsi, à Florence, l’académie fondée en 1459 par Cosme de Médicis réunit entre autres les philosophes Marsile Ficin et Jean Pic de la Mirandole. On en retrouve en Pologne, en Espagne, en France. Les cours princières sont des lieux de rencontre entre humanistes, de véritables pépinières intellectuelles.
Des cercles d’érudits = Des lieux privilégiés de discussion entre érudits se forment . Ainsi, à Florence, l’académie fondée en 1459 par Cosme de Médicis réunit entre autres les philosophes Marsile Ficin et Jean Pic de la Mirandole. On en retrouve en Pologne, en Espagne, en France. Les cours princières sont des lieux de rencontre entre humanistes, de véritables pépinières intellectuelles.
Une éducation humaniste = La diffusion des idées passe enfin par la transmission des savoirs. Érasme affirme par exemple dans un traité d’éducation
publié en 1519 qu’« on ne naît pas homme, on le devient ». C’est notamment pour répondre à cette demande de formation que des auteurs tels que le Tchèque Comenius rédigent les premiers manuels d’apprentissage du latin associant des images aux mot l’éducation doit favoriser prioritairement un libre accès au savoir, apte à renouveler les connaissances en associant et en confrontant des points de vue et des vérités de natures différentes : c’est ainsi que l’homme pourra faire l’expérience de la liberté de penser. le fondement de l’éducation humaniste réside dans le libre épanouissement de l’humain, appelé au vouloir vivre ensemble, dans le respect et la dignité de tous les êtres. Ainsi l’idéal humaniste est le fondement d’une éducation véritable et d’un nouveau rapport au temps, au monde, à la connaissance : renouant avec la civilisation gréco-latine, valorisant l’appétit de savoir tout en se préoccupant du développement des qualités essentielles de l’être humain, les humanistes ont ainsi affirmé la place des valeurs morales − ouverture d’esprit, curiosité, idéal de paix et de sagesse − comme lieu d’engagement et de réalisation d’un savoir-être et d’un savoir-vivre profondément renouvelés. |
II/ UN TEMPS D’EFFERVESCENCE ARTISTIQUE: LA
RENAISSANCE
RENAISSANCE
Quelle est la place des arts dans les mutations de l'Europe des XVe et XVIe siècles ?
VASARI qui définit son époque en rupture avec l’âge « gothique », la fresque de la chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange mise en comparaison avec un détail d’une enluminure de la Bible de Sauvigny posent un rapport et une représentation entre Homme et Dieu différents de celles de l’époque précédente et permet de questionner l’époque comme temps de continuité, de rupture et de retour au passé, autrement dit temps de mutation intellectuelle et artistique.
Cliquez sur le lien ci dessous pour effectuer une visite virtuelle de la chapelle Sixtine
une fois sur le site du musée...cliquez sur chapelle Sixtine..puis voûtes, ...etc ainsi vous pourrez naviguer et avoir des infos sur chaque élément constituant l'oeuvre de Michel Ange
Regarder le diaporama ci dessous pour pouvoir remplir le tableau
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Pourquoi les fresques de la chapelle Sixtine nous permettent-elles de considérer Michel-Ange comme un génie artistique de la Renaissance ?
Michel-Ange (1475-1564) est un artiste complet maîtrisant de nombreuses formes d’art : sculpteur, peintre et architecte de grand talent. Le premier historien de l’art (et artiste lui-même), Giorgio Vasari a écrit dans son ouvrage Vies des plus illustres peintres, sculpteurs et architectes italiens (1550) à propos de Michel-Ange :
« Son génie fut reconnu dès son vivant (...). Cela n’arrive qu’aux hommes d’un mérite grandiose comme le sien, où la conjugaison des trois arts créait l’état de perfection, que Dieu n’a accordé, durant les siècles de l’Antiquité comme dans les modernes, à nul autre que lui. »
Michel-Ange est un artiste révélateur des mutations artistiques de la Renaissance.
« Son génie fut reconnu dès son vivant (...). Cela n’arrive qu’aux hommes d’un mérite grandiose comme le sien, où la conjugaison des trois arts créait l’état de perfection, que Dieu n’a accordé, durant les siècles de l’Antiquité comme dans les modernes, à nul autre que lui. »
Michel-Ange est un artiste révélateur des mutations artistiques de la Renaissance.
En 1508, Michel-Ange est renommé pour ses sculptures de la Pietà et de David. Il excelle dans la sculpture. Il connaît très bien le corps humain grâce à ses dissections et son étude de l’anatomie.
La Pietà del Vaticano ou Pietà est une sculpture en marbre réalisée par Michel-Ange entre 1498 et 1499. Ses dimensions sont de 174 par 195 cm. Il est situé dans la basilique Saint-Pierre au Vatican.
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David, situé à la Galleria dell'Academia, à Florence, 1504.
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Les fresques peintes par Michel-Ange pour la chapelle Sixtine constituent un chef-d’oeuvre de la Renaissance car elles sont révélatrices de cette période de « renouveau » et d’effervescence intellectuelle
et artistique qui propose une nouvelle représentation de l’Homme.
Tout d’abord, ces fresques sont le résultat d’une commande du pape Jules II qui mobilise l’art au
service de son pouvoir politique. Par cette oeuvre, le chef de l’Église catholique souhaite en effet renforcer
le prestige de la papauté.
et artistique qui propose une nouvelle représentation de l’Homme.
Tout d’abord, ces fresques sont le résultat d’une commande du pape Jules II qui mobilise l’art au
service de son pouvoir politique. Par cette oeuvre, le chef de l’Église catholique souhaite en effet renforcer
le prestige de la papauté.
Michel-Ange mobilise à la fois des sources d’inspiration antiques et médiévales pour la réalisation des fresques de la chapelle Sixtine.
Tout d’abord, il convoque des références mythologiques en représentant une barque qui rappelle le personnage de Charon qui faisait traverser le Styx aux morts dans la mythologie grecque. |
Ensuite, il représente des scènes révélatrices de l’héritage de la tradition iconographique médiévale.
Ainsi, Michel-Ange représente La Création d’Adam et Le Jugement dernier afin de répondre à une commande
religieuse.
Enfin, l’artiste intègre également dans son oeuvre des références littéraires humanistes. Sa représentation
de l’enfer et du purgatoire s’inspire en effet de la Divine Comédie de Dante composée au début du XIVe siècle.
D’autre part, quoiqu’il soit relativement âgé au moment de la réalisation de ces fresques, Michel-Ange fait preuve d’audace en proposant une interprétation de l’idéal humaniste par l’intermédiaire de la figure d’Adam représenté au même niveau et à la même taille que dieu.
les choix graphiques tout comme la construction de l’oeuvre, les techniques utilisées (perspective, proportions) démontrent la maîtrise artistique d’un peintre de la Renaissance.
Il s’agit d’une peinture religieuse, qui s’inspire de l’Antiquité et qui met l’homme (l’humain) au centre de l’oeuvre
les choix graphiques tout comme la construction de l’oeuvre, les techniques utilisées (perspective, proportions) démontrent la maîtrise artistique d’un peintre de la Renaissance.
Il s’agit d’une peinture religieuse, qui s’inspire de l’Antiquité et qui met l’homme (l’humain) au centre de l’oeuvre
A. L’art, un outil au service du pouvoir politique
Les arts comme instrument de pouvoir. Les empereurs, les rois et les princes mobilisent les artistes afin de valoriser et renforcer leur autorité à travers la construction de la figure du prince moderne qui renouvelle l’exercice du pouvoir politique. C’est notamment le cas de François Ier qui met en scène sa royauté afin de légitimer l’exercice de son pouvoir monarchique. Il s’inspire alors de modèles italiens tels que celui de la famille des Médicis à Florence Afin d’attirer les meilleurs peintres et sculpteurs, les princes et souverains d’Europe pratiquent le mécénat. Cela conduit parfois à une concurrence entre des mécènes royaux et des mécènes privés qui aspirent justement à exercer des fonctions politiques. Ainsi, le marchand et banquier siennois Agostino Chigi consacre une partie de sa fortune à soutenir des artistes tels que Raphaël et Le Pérugin. À Florence, Laurent de Médicis, dit le Magnifique (1449-1492), s’entoure des plus grands artistes de son temps, comme Botticelli (1445-1510) ou Léonard de Vinci (1452-1519). |
B. Une mutation des pratiques artistiques
. Un renouvellement des thèmes = Si les scènes religieuses demeurent une source importante d’inspiration, la mythologie antique et les thèmes profanes deviennent également des sujets récurrents. Le David de Donatello est révélateur de ce phénomène. Cette sculpture représente la figure du héros biblique sous la forme d’un corps nu d’adolescent caractéristique des statues grecques du IVe siècle av. J.-C. L’art du portrait se développe également, témoignant de l’importance des mécènes dans la production artistique de cette époque
. Un renouvellement des thèmes = Si les scènes religieuses demeurent une source importante d’inspiration, la mythologie antique et les thèmes profanes deviennent également des sujets récurrents. Le David de Donatello est révélateur de ce phénomène. Cette sculpture représente la figure du héros biblique sous la forme d’un corps nu d’adolescent caractéristique des statues grecques du IVe siècle av. J.-C. L’art du portrait se développe également, témoignant de l’importance des mécènes dans la production artistique de cette époque
célèbre dessin à la plume, encre et lavis sur papier, intitulé « La Divine Proportion » ou « L’Homme de Vitruve » réalisé vers 1492. Vitruve est un auteur romain ayant écrit un traité d’architecture. Il y a notamment décrit les rapports de mesures d’un corps humain parfait. Il avait conclu que les mesures de l’homme sont ordonnées par la nature et qu’un homme aux bras et jambes écartés, pouvait être inscrit dans les figures géométriques parfaites du cercle et du carré. Léonard représente les travaux de Vitruve par cet
homme idéal dont il délimite les proportions avec des traits. L’homme de Vitruve est donc un double symbole : celui de l’utilisation des sciences dans l’art, et plus largement de l’humanisme, l’homme y étant considéré comme la mesure de toute chose (Pic de la Mirandole). |
Mais les artistes de la Renaissance cherchent aussi à dépasser l’Antiquité. Ils se servent des progrès de l’anatomie pour mieux représenter le corps humain et ils améliorent l’art du portrait. En architecture, ils s’appuient de plus en plus sur les connaissances mathématiques et créent des dômes gigantesques, comme celui de la cathédrale Sainte-Marie-de-la-Fleur à Florence puis de la basilique Saint-Pierre à Rome. |
Les peintres découvrent les règles de la perspective et utilisent de nouvelles techniques: ils ne peignent plus seulement sur du bois ou sur des murs, mais aussi sur des toiles et se mettent à utiliser la peinture à l’huile, inventée aux Pays-Bas.
C. L’affirmation du statut d’artiste
III/ Les réformes religieuses
quelles mutations religieuses connaît l'Europe occidentale chrétienne au XVe et XVIe siècles ?
a. Un climat d'inquiétude religieuse
Le Triomphe de la Mort, Brueghel
b. La naissance des Eglises protestantes: les réformes
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Vous allez découvrir un personnage majeur de cette période de la Renaissance : Martin Luther. Regardez la vidéo suivante qui relate les grands moments de sa vie (environ 5 min) et prenez des notes
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"La vraie et la fausse Eglise"
Lucas Cranach le Jeune, gravure, 1546.
Lucas Cranach le Jeune, gravure, 1546.
Comment l'Eglise catholique réagit-elle ?
Schéma de synthèse