Introduction : le creuset de l’Europe ?
Un creuset est un récipient dans lequel on fait fondre des métaux pour obtenir un alliage. De façon figurée, c’est ici synonyme d’une source, d’une origine. L’idée que « l’Antiquité méditerranéenne est le creuset de l’Europe » fait référence au discours de Paul Valéry en 1924 à l’université de Zurich.
Un creuset est un récipient dans lequel on fait fondre des métaux pour obtenir un alliage. De façon figurée, c’est ici synonyme d’une source, d’une origine. L’idée que « l’Antiquité méditerranéenne est le creuset de l’Europe » fait référence au discours de Paul Valéry en 1924 à l’université de Zurich.
L’Antiquité, qui se déroule entre le IVe millénaire avant JC et le Ve siècle après JC, est une période qui est marquée en Europe par l’émergence et l’affirmation de 2 civilisations : les civilisations grecque et romaine...qui vont être le socle de référence culturel et politique de nos sociétés contemporaines.
Ces deux civilisations partagent un même berceau, la Méditerranée et mettent en place des régimes politiques élaborés et variés, organisés autour de cités-états comme Athènes et la coexistence de grands empires comme Rome.
Ces deux civilisations partagent un même berceau, la Méditerranée et mettent en place des régimes politiques élaborés et variés, organisés autour de cités-états comme Athènes et la coexistence de grands empires comme Rome.
De quels aspects des civilisations de la Méditerranée antique a hérité la culture européenne ?
A. L'empreinte grecque
Comment Périclès incarne-t-il la démocratie athénienne ?
Par quel moyen parvient-il à en assurer le rayonnement sur le monde grec ?
1) Athènes, une thalassocratie hégémonique
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2) ... qui renforce la démocratie
Les « pères » de la démocratie athénienne
« La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celle de nos voisins. Loin d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différents particuliers, nous sommes égaux devant la loi, c’est en fonction du rang que chacun occupe dans l’estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés par leur mérite plutôt qu’à tour de rôle. D’un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelque service l’Etat, l’obscurité de sa condition ne constitue pas un obstacle. […].
Ceux qui participent au gouvernement de la cité peuvent s’occuper aussi de leurs affaires privées et ceux que leurs affaires professionnelles absorbent peuvent se tenir fort bien au courant des affaires publiques. Nous sommes en effet les seuls à penser qu’un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote, ou même en présentant à propos nos suggestions. »
Thucydide (vers 470-404 av. J.-C), Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre II, 37, fin du Vè siècle av. J.-C.
Ceux qui participent au gouvernement de la cité peuvent s’occuper aussi de leurs affaires privées et ceux que leurs affaires professionnelles absorbent peuvent se tenir fort bien au courant des affaires publiques. Nous sommes en effet les seuls à penser qu’un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote, ou même en présentant à propos nos suggestions. »
Thucydide (vers 470-404 av. J.-C), Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre II, 37, fin du Vè siècle av. J.-C.
En quoi le régime politique appliqué à Athènes est-il original pour l’époque ?
Comment fonctionne la démocratie athénienne ?
Quels en sont les principes fondamentaux ?
Comment fonctionne la démocratie athénienne ?
Quels en sont les principes fondamentaux ?
Identifiez les conditions pour être citoyen à Athènes.
Quelles conséquences ces mesures ont elles sur le nombre de citoyens ?
Quelles conséquences ces mesures ont elles sur le nombre de citoyens ?
Quelles sont les limites de la démocratie athénienne ?
3) ... et qui participe au rayonnement d'Athènes
Les travaux de Périclès
[Discours de Périclès] « Maintenant que la ville est suffisamment pourvue des choses nécessaires à la guerre, il faut qu’elle emploie ses ressources à des ouvrages qui, après leur achèvement, lui vaudront une immortelle renommée et qui, au cours de leur exécution, maintiendront le bien-être chez elle ; car ils feront naître des industries de toute sorte et des besoins variés qui, éveillant tous les arts et occupant tous les bras, fourniront des salaires à presque toute la population, celle-ci tirant de son sein de quoi s’embellir et se nourrir en même temps. »
À ceux qui avaient l’âge et la force de faire la guerre, le trésor public fournissait abondamment de quoi vivre ; mais pour la masse ouvrière, qui n’était pas enrôlée, Périclès ne voulait ni qu’elle fût privée de salaires ni qu’elle en touchât sans travailler et sans rien faire. En conséquence il proposa résolument au peuple de grands projets de constructions et des plans d’ouvrages qui mettraient en oeuvre beaucoup de métiers et demanderaient beaucoup de temps. De la sorte, la population sédentaire aurait le même droit que les matelots et les soldats en garnison ou en expédition d’être aidée et de toucher sa part des fonds publics.
Plutarque, Vie de Périclès, v. 100-120 apr. J.‑ C.
[Discours de Périclès] « Maintenant que la ville est suffisamment pourvue des choses nécessaires à la guerre, il faut qu’elle emploie ses ressources à des ouvrages qui, après leur achèvement, lui vaudront une immortelle renommée et qui, au cours de leur exécution, maintiendront le bien-être chez elle ; car ils feront naître des industries de toute sorte et des besoins variés qui, éveillant tous les arts et occupant tous les bras, fourniront des salaires à presque toute la population, celle-ci tirant de son sein de quoi s’embellir et se nourrir en même temps. »
À ceux qui avaient l’âge et la force de faire la guerre, le trésor public fournissait abondamment de quoi vivre ; mais pour la masse ouvrière, qui n’était pas enrôlée, Périclès ne voulait ni qu’elle fût privée de salaires ni qu’elle en touchât sans travailler et sans rien faire. En conséquence il proposa résolument au peuple de grands projets de constructions et des plans d’ouvrages qui mettraient en oeuvre beaucoup de métiers et demanderaient beaucoup de temps. De la sorte, la population sédentaire aurait le même droit que les matelots et les soldats en garnison ou en expédition d’être aidée et de toucher sa part des fonds publics.
Plutarque, Vie de Périclès, v. 100-120 apr. J.‑ C.
Relevez les raisons avancées par Périclès pour entreprendre de grands travaux?
Avec quels moyens ?
Dans quels buts ?
Identifiez les parties de la population sur lesquelles s’appuie Périclès pour asseoir son pouvoir ?
Avec quels moyens ?
Dans quels buts ?
Identifiez les parties de la population sur lesquelles s’appuie Périclès pour asseoir son pouvoir ?
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II- Les empreintes romaines
1) De la République à l'empire (Ier siècle av JC)
La République romaine s’est-elle inspirée de la démocratie athénienne ?
Les points communs et les différences entre la démocratie athénienne et la République romaine.
1- Expliquez comment la présence de l’empereur se manifeste dans tout l’empire.
2- Dans la cité de Narbonne, identifiez qui prend la décision d’honorer Auguste.
3- Quelle nouvelle position Auguste acquiert-il une fois mort ?
2- Dans la cité de Narbonne, identifiez qui prend la décision d’honorer Auguste.
3- Quelle nouvelle position Auguste acquiert-il une fois mort ?
2) Romanisation et multiculturalisme...pour cimenter l'Empire
Comment Rome assure-t-elle son pouvoir et l'unité de son empire ?
La via domitia, colonne vertébrale du Languedoc-Roussillon, est la première voie romaine en Gaule. Construite à partir de l’an 121 avant J.-C., cette voie assure la communication avec Rome, en permettant la circulation des chars et des légions romaines. Elle devient très rapidement un vecteur de développement économique de la région.
Cette borne milliaire a été installée à Sauvian le 1er août de l'an 10 avant JC, par l'empereur Claude, Tiberius Claudius Drusus. Sur une route annexe de la Narbonnaise, pour indiquer le chemin aux voyageurs et convois qui venaient de Rome. On installait alors ces bornes tous les 1478 mètres -lieue gauloise-, jusqu'au forum de Rome, le "point zéro". |
l'empire:lieu de brassage des cultures méditerranéennes
Au sein de l’Empire romain, un véritable syncrétisme (mélange culturel ou religieux réciproque) culturel s’opère.
. Dans chaque province de l’Empire, il existe aussi des traditions locales, comme le judaïsme et le christianisme qui sont deux religions monothéistes.
Les juifs et les chrétiens refusent le culte impérial (culte rendu par les habitants de l’Empire à l’Empire, qui a un caractère sacré).
Il s’ensuit alors une séparation entre les Juifs et ceux qui se nomment désormais chrétiens. Les premiers reprochent aux seconds de ne pas obéir aux rites imposés par la Loi, de suivre un faux-messie, d’accueillir parmi eux des non juifs ; les seconds reprochent aux premiers un ritualisme inutile et, surtout, d’avoir réfuté le Fils de Dieu.
Les juifs et les chrétiens refusent le culte impérial (culte rendu par les habitants de l’Empire à l’Empire, qui a un caractère sacré).
Il s’ensuit alors une séparation entre les Juifs et ceux qui se nomment désormais chrétiens. Les premiers reprochent aux seconds de ne pas obéir aux rites imposés par la Loi, de suivre un faux-messie, d’accueillir parmi eux des non juifs ; les seconds reprochent aux premiers un ritualisme inutile et, surtout, d’avoir réfuté le Fils de Dieu.
En 64, une première persécution contre les Chrétiens est déclenchée par Néron qui les rend responsable de l’incendie de Rome.
Elle traduit surtout, malgré la tolérance de Rome en matière religieuse, la difficulté de compréhension et de cohabitation entre la tradition païenne et les préceptes chrétiens : les notions de péché, de résurrection, le rejet des plaisirs du corps sont méprisés par l’élite romaine quand les chrétiens négligent l’art de vivre romain, notamment les jeux, les spectacles, les cultes et cérémonies. |
Leur refus de se plier au culte impérial inquiète particulièrement le pouvoir. Cette incompréhension mène à des rétorsions, voire à des exécutions publiques lors de jeux, comme celle des 48 chrétiens mis à mort dans
l’amphithéâtre de Lyon en 177 ap. J.-C., et à des persécutions générales, notamment au milieu du IIIe siècle
l’amphithéâtre de Lyon en 177 ap. J.-C., et à des persécutions générales, notamment au milieu du IIIe siècle
La reconnaissance officielle du christianisme, tournant majeur de l’Histoire, survient après deux séries de persécutions générales décrétées par l’État : l’une au cours des années 250, l’autre de 303 à 311.
L’empereur Galère, au seuil de la mort et constatant l’échec des persécutions contre les chrétiens depuis Néron, reconnaît l’existence du christianisme parmi les religions de l’Empire. |
En 313, l’édit de Milan, conséquence de la victoire de Constantin, insufflé selon lui par le Dieu chrétien, à la bataille du Pont Milvius, proclame la liberté religieuse dans tout l’Empire. Lors de son règne, il ne cesse de favoriser les chrétiens, sans pour autant persécuter les païens. Il se fait baptiser sur son lit de mort en 337 après avoir fondé la ville de Constantinople. Cette conversion peut s’expliquer par le nombre croissant de chrétiens, leur intégration et leur influence dans la société.
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Constantin et les Pères brûlent les livres ariens au concile de Nicée en 325
Vercelli, Bibliothèque capitulaire |
la doctrine chrétienne s'affirme lors de conciles, ceux de Nicée en 325 ap. J.-C. et de Constantinople en 381 ap. J.-C. notamment, qui discute en particulier de la nature du Christ, de la relation entre le Père, le Fils, le Saint Esprit. De ces débats surgissent des dogmes qui structurent peu à peu l’orthodoxie chrétienne tandis que les hérésies (littéralement, les autres façons de croire) sont condamnées.
l’organisation de l’Église chrétienne sera calquée sur l’organisation administrative de l’Empire : les évêques sont installés dans les capitales des provinces de l’Empire.
l’organisation de l’Église chrétienne sera calquée sur l’organisation administrative de l’Empire : les évêques sont installés dans les capitales des provinces de l’Empire.
En 392 Théodose interdit les cultes païens privés et publics et les temples sont détruits.
Le christianisme devient alors la religion officielle de l’Empire et les persécutions débutent contre ceux que l’on nomme hérétiques, tandis que les juifs, considérés comme les assassins du Christ, voient leurs droits se restreindre. L’Église et l’État, étroitement mêlés, christianisent la société, la morale, l’éducation – les divorces deviennent difficiles, le concubinage est condamné, les combats de gladiateurs sont interdits, ainsi que le temps et l'espace. |
Les églises et les résidences épiscopales deviennent les nouveaux centres du pouvoir autour desquels s’articulent les villes.
Le calendrier devient chrétien : le dimanche, « jour du Seigneur », devient un jour de repos et l’année s’articule autour de deux grandes fêtes, Noël qui célèbre la nativité du Christ et Pâques, sa Résurrection. |
Église Sainte-Sabine de Rome
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Dans le domaine politique, l’Antiquité est la principale référence. Régulièrement, le personnel politique européen et américain actuel utilise les différents personnages, lieux, régimes et périodes antiques dans leurs discours. Les institutions sont souvent nommées en réemployant des noms antiques pour renforcer leur légitimité (par l’idée d’une continuité). Exemple pour l’empreinte romaine, le nom du Senatus romanus est utilisé pour la chambre haute de 60 États souverains et 55 territoires autonomes :
Les périodes mises à contribution sont essentiellement : l’histoire égyptienne mais les deux principales sources sont d’une part l’histoire grecque, avec les notions de politique, monarchie, tyrannie, oligarchie, aristocratie, démocratie, gérontocratie, ainsi que les personnages de Périclès, Alcibiade, Démosthène ou Alexandre ; d’autre part l’histoire romaine, avec les notions de république, citoyen, dictature, sénat, consul, tribun, ainsi que les personnages de Brutus, Cincinnatus, Auguste ou César.
Ce qui fait l’impasse sur la Mésopotamie à peine popularisée par la Bible. Pourtant, c’est en Mésopotamie qu’on a retrouvé les plus anciennes preuves d’un État, d’une administration, de la monarchie de droit divin, du principe dynastique et peut-être de la démocratie.
Ce qui fait l’impasse sur la Mésopotamie à peine popularisée par la Bible. Pourtant, c’est en Mésopotamie qu’on a retrouvé les plus anciennes preuves d’un État, d’une administration, de la monarchie de droit divin, du principe dynastique et peut-être de la démocratie.