Vous trouverez ci dessous les documents à utiliser dans vos exposés ...d'autres sont possibles.
Thème 1 : administrer l'empire
Thème 2: statuts juridiques inégaux: le code de l'indigénat
Thème 3: l'exploitation coloniale
. Thème 4: les sociétés coloniales...perceptions coloniales et réalités de la ségrégation
Louis Chesneau, À la recherche des petits sous, photographie de l’exposition nationale et coloniale de Rouen, 1896. Rouen, archives départementales.
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Le document est une illustration du livre d’Augustine Fouillée, qui écrit sous le pseudonyme de Giordano Bruno, à la fois pour évoquer le célèbre philosophe et pour prendre un nom masculin.
L’ouvrage, vendu à 7,4 millions d’exemplaires entre 1877 et 1914 est un manuel pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. |
. Thème 5: une ville coloniale: Saigon
. Thème 6 : Résistances et contestations...dans les colonies et en métropole.
« Colonisons ! », L'Assiette au beurre, n° 110, 9 mai 1903.
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La révolte des Canaques, Le Monde illustré, 28 septembre 1878
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. Thème 7: l'Algérie, un cas particulier
Ci dessous deux diaporamas faits par vos camarades de l'an passé
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À la fin du XIXe siècle, la constitution d'empires coloniaux est un phénomène mondial, à l'occasion duquel les États entrent en compétition. La France de la IIIe République y prend part, colonisant des territoires dans lesquels elle affirme servir autant les intérêts de la métropole que l'émancipation des populations locales. Cependant, la manière dont l'Empire est administré invite à interroger la portée réelle de cette mission civilisatrice revendiquée.
La domination coloniale est présentée par la propagande comme une mission civilisatrice permettant aux populations colonisées de bénéficier des bienfaits dispensés par une République généreuse.
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La violence de la colonisation est dénoncée, ici sur le mode satirique, en soulignant la négation des valeurs républicaines. Ces critiques restent cependant isolées.
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Une vision de la colonisation idéalisée par la propagande [doc. 1] s’oppose à la caricature qui en est faite pour dénoncer sa violence [doc. 2].
Les deux images jouent sur les mêmes codes (société coloniale binaire, colonisateurs/colonisés, symboles nationaux, référence aux valeurs républicaines) mais l’une les instrumentalise, l’autre les dénonce, preuve de l’existence d’avis divergents sur l’action coloniale de la République.
Les deux images jouent sur les mêmes codes (société coloniale binaire, colonisateurs/colonisés, symboles nationaux, référence aux valeurs républicaines) mais l’une les instrumentalise, l’autre les dénonce, preuve de l’existence d’avis divergents sur l’action coloniale de la République.
A. La constitution d’un vaste empire
colonial : conquêtes, motivations et
débats
colonial : conquêtes, motivations et
débats
Pourquoi la IIIe République se dote-t-elle d'un nouvel empire colonial ?
Si la société de géographie de Paris a vu le jour dès 1821, il faut attendre le derniers tiers du XIXe siècle pour que les autres villes de France se dotent d’une institution semblable : Lyon en 1873, Bordeaux en 1874, Marseille en 1876 et Toulouse en 1882.
La création en série des sociétés de géographie est en partie liée à la reprise de l’expansion coloniale qui coïncide avec les débuts de la Troisième République. Les sociétés de géographie ont pour objectif de diffuser, parmi un public d’amateurs et d’érudits, le goût pour la connaissance des territoires et des peuples qui les habitent, proches ou lointains. Elles vont largement participer au mouvement impérial, en finançant des explorations en Afrique ou en Asie et en publiant des études sur les régions lointaines. |
Le menu gastronomique du banquet de la société géographique de Toulouse est intéressant car les plats du repas renvoient à des territoires colonisés par la France. De manière humoristique il permet d'identifier l'origine des plats , lister les ressources et les richesses de l’empire... et permet d'appréhender la vaste superficie et la diversité des possessions françaises.
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A titre illustratif ce tableau d’Horace Vernet sur la conquête de l’Algérie, montre la violence des combats (regard déterminé des soldats, cavalier arabe au sol, mêlée des corps). La France parvient à s’imposer comme une grande puissance coloniale en jouant des rivalités internes, mais aussi en recourant à des massacres, à la politique de la terre brûlée, à la déportation de tribus. Face aux conquêtes françaises, les peuples indigènes opposent parfois une résistance farouche (opposition du cheikh El Mokrani en Algérie en 1871, rébellion des Malgaches en 1895), mais les révoltes sont violemment réprimées. La rébellion d’El Mokrani est aboutie et dangereuse car il parvient à surmonter les divisions entre indigènes et à unir les élites et les classes populaires. |
Horace Vernet : Le Combat de Somah (1839)
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La course aux colonies s’instaure entre des métropoles qui mènent des négociations comme celle de la conférence de Berlin. L’Europe, assurée de sa légitimité à dominer le monde, instaure la règle « pas d’annexion sans occupation ». La diplomatie n’évite pas des crises ponctuelles. La rivalité franco-anglaise s’accentue quand la France empiète sur l’espace que le Royaume-Uni considère comme le sien en Afrique de l’Est. |
En février 1885 s'achève la conférence de Berlin, visant à réguler la compétition internationale en Afrique. Le chancelier allemand Bismarck (debout), cherche à détourner la France d'un conflit européen.
« Chacun sa part, si l’on est bien sage », caricature de Draner publiée dans L’Illustration, janvier 1885.
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Depuis la conférence de Berlin en 1885, les Européens ont entrepris de se partager l'Afrique. À l'automne 1898, la mission française Congo-Nil, composée de 150 tirailleurs africains et 12 officiers français dirigés par le capitaine Marchand, rencontre l'armée du général britannique Kitchener, venu depuis l'Égypte pour conquérir le Soudan. La région du Haut-Nil est à la croisée de deux axes de conquête coloniale : les Britanniques rêvent de relier Le Cap au Caire, les Français de rejoindre Djibouti depuis leurs territoires d'Afrique occidentale et équatoriale. |
La représentation deux protagonistes est intéressante : d’une part la France en Petit Chaperon rouge, avec son bonnet phrygien, son écharpe tricolore et sa galette qui est supposée apporter liberté, concorde et abondance ; d’autre part
le Royaume-Uni, agressif et fourbe (la perfide « Albion »). cette caricature est publiée dans la presse populaire – donc destinée à un large public –, pour alimenter le sentiment nationaliste et le patriotisme, des sentiments qui suscitent le consensus dans le lectorat et renforce donc les ventes.
La stigmatisation de l’étranger, hostile, sous forme animalière, renvoyant à l’image de la brutalité, de la férocité, est très
fréquente et s’oppose à l’image d’une France douce et généreuse.
le Royaume-Uni, agressif et fourbe (la perfide « Albion »). cette caricature est publiée dans la presse populaire – donc destinée à un large public –, pour alimenter le sentiment nationaliste et le patriotisme, des sentiments qui suscitent le consensus dans le lectorat et renforce donc les ventes.
La stigmatisation de l’étranger, hostile, sous forme animalière, renvoyant à l’image de la brutalité, de la férocité, est très
fréquente et s’oppose à l’image d’une France douce et généreuse.
Carte postale de l’exposition franco-britannique de 1908, célébrant l’Entente cordiale.
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Face au patriotisme chauvin de la presse des deux côtés de la Manche [voir le petit journal], le récit factuel de la situation sur place [Le Gaulois] permet de relativiser le bellicisme métropolitain. Ainsi s’explique que la crise, surmontée, débouche sur une alliance diplomatique. Un conflit est évité, la France renonce ; elle privilégie le rapprochement avec l’Angleterre face à l’Allemagne : l’Entente cordiale est conclue en 1904. Cet accord diplomatique règle les différents coloniaux franco-britanniques, ouvrant la voie à une alliance militaire. À rebours d’un discours qui voit dans les crises coloniales des étapes de la marche à la guerre, il s’agit de comprendre que si la compétition entre puissances coloniales est bien réelle, elle n’a jamais constitué un enjeu suffisant pour justifier à elle seule un conflit armé entre Européens. Les puissances coloniales préfèrent des compromis, voire des alliances, pour mener plus efficacement leurs projets impériaux. |
le choc des impérialismes n’est pas seulement franco-anglais. l’Allemagne est entrée tardivement dans la course aux colonies, la situation se tend au début du XXe siècle quand éclatent le « coup de Tanger » (1905) puis le « coup d’Agadir » (1911). La course aux colonies engendre des crises à répétition du fait d’impérialismes concurrents dans laquelle les enjeux intra-européens restent néanmoins très prégnants. |
Carte postale de 1906 sur les rivalités au Maroc (Assus
est spécialisé dans les dessins humoristiques au Maghreb) La France sous la forme d’une femme, allégorie de la République, s’oppose aux puissances militaires (Allemagne, Angleterre, Espagne) impérialistes. |
Les républicains reprennent l’idée de conquête coloniale mise en place par les régimes précédents (monarchie et empire), mais intensifient le processus, ce qui suscite un débat en métropole et de fortes résistances dans certaines colonies.
les discours de Jules Ferry et de Georges Clemenceau traduisent l'importance de la question coloniale pour les républicains au pouvoir dans les années 1880, d’autant plus que la course aux colonies entre métropoles s’amplifie.
Le débat porte sur les crédits destinés à l’achèvement de la conquête de Madagascar et du Tonkin.
Lire bien sûr les différents textes
Le débat porte sur les crédits destinés à l’achèvement de la conquête de Madagascar et du Tonkin.
Lire bien sûr les différents textes
les différentes raisons / motivations invoquées par Ferry sont : économiques (débouchés pour la surproduction industrielle dans le contexte de la Grande Dépression, contrôle des ressources, défense du credo libéral), « humanistes » (« civiliser » les populations jugées inférieures) et surtout, stratégiques et militaires. En effet, la colonisation permettra à la France de restaurer sa puissance, fragilisée par la guerre de 1870. |
À l’inverse, Clemenceau mentionne le coût des conquêtes, s’insurge contre l’argument « humanitaire », défend la nécessité de se concentrer sur les frontières hexagonales pour préparer la revanche et considère que la première tâche de la République est de s’occuper de son propre peuple.
Clemenceau réfute la non-pertinence des arguments de Jules Ferry sur la supériorité de certaines « races » et l’hypocrisie
qui consiste à se revendiquer d’une motivation altruiste pour justifier une conquête fondée sur le droit du plus fort.
Clemenceau réfute la non-pertinence des arguments de Jules Ferry sur la supériorité de certaines « races » et l’hypocrisie
qui consiste à se revendiquer d’une motivation altruiste pour justifier une conquête fondée sur le droit du plus fort.
Toutes les grandes puissances du XIXe siècle sont impérialistes afin de s'assurer une position géopolitique favorable. La rivalité est particulièrement forte en Afrique où la France participe au partage du continent entre Européens
Le colonialisme est justifié par des arguments économiques et stratégiques. Posséder un empire fournit des matières premières et garantit des débouchés à la production nationale. Les colonies constituent aussi des points d'appuis et des réserves démographiques en cas de conflit.
L'un des arguments de la colonisation est sa mission civilisatrice au bénéfice de populations considérées comme inférieures. Cela valorise les Français humiliés par la défaite de 1871. Rares sont ceux qui font remarquer que la colonisation menée au nom de l'universalisme républicain contredit pourtant les principes des droits de l'homme
Le colonialisme est justifié par des arguments économiques et stratégiques. Posséder un empire fournit des matières premières et garantit des débouchés à la production nationale. Les colonies constituent aussi des points d'appuis et des réserves démographiques en cas de conflit.
L'un des arguments de la colonisation est sa mission civilisatrice au bénéfice de populations considérées comme inférieures. Cela valorise les Français humiliés par la défaite de 1871. Rares sont ceux qui font remarquer que la colonisation menée au nom de l'universalisme républicain contredit pourtant les principes des droits de l'homme
Georges Dascher, Les colonies françaises, couverture de cahier d'écolier, v. 1900. Coll. part
Dans le doc ci dessus, le récit national transparaît dans la mobilisation de symboles nationaux comme le drapeau tricolore et les devises renvoyant aux valeurs républicaines comme au passé glorieux du premier empire colonial (officiers, navires et drapeau fleurdelisé de la marine royale).
Parmi les éléments de dimension valorisante, on peut noter dans le document l’attitude conquérante des colonisateurs, l’image d’une puissance confiante sans être directement agressive suggéré par le rameau d’olivier, qui plus est forte de sa supériorité technologique révélée par les navires de guerre et du « droit des races supérieures ». À l’inverse, les indigènes, « races inférieures », sont représentés dans une position subalterne et passive.
Les trois mots inscrits sur le bouclier : « progrès, civilisation, commerce » sont les valeurs mises en avant par la République libérale. C’est une version laïque des « 3 C » de l’impérialisme britannique (Civilization, Christianity, Commerce).
Parmi les éléments de dimension valorisante, on peut noter dans le document l’attitude conquérante des colonisateurs, l’image d’une puissance confiante sans être directement agressive suggéré par le rameau d’olivier, qui plus est forte de sa supériorité technologique révélée par les navires de guerre et du « droit des races supérieures ». À l’inverse, les indigènes, « races inférieures », sont représentés dans une position subalterne et passive.
Les trois mots inscrits sur le bouclier : « progrès, civilisation, commerce » sont les valeurs mises en avant par la République libérale. C’est une version laïque des « 3 C » de l’impérialisme britannique (Civilization, Christianity, Commerce).
La colonisation n'intéresse, avant 1914, qu'un « parti » colonial restreint, groupe de pression informel composé de militaires, missionnaires, membres de sociétés savantes ou de chambres de commerce relayés par quelques parlementaires. Malgré une propagande intense ( cf doc), la majorité des Français se désintéresse de l'Empire.
Les milieux libéraux le considèrent comme un gaspillage financier. Les nationalistes estiment qu'il détourne la France de la Revanche contre l'Allemagne ou du développement des provinces métropolitaines. Une minorité dénonce la violence infligée aux populations colonisées.
La République tire pourtant profit du projet colonial pour s'enraciner, car l'Empire contribue à l'équilibre politique et social de la métropole. Les délinquants et opposants y sont relégués, tandis qu'une partie de l'exode rural est absorbé par des emplois coloniaux parfois échangés, de manière clientéliste, contre des suffrages.
Les milieux libéraux le considèrent comme un gaspillage financier. Les nationalistes estiment qu'il détourne la France de la Revanche contre l'Allemagne ou du développement des provinces métropolitaines. Une minorité dénonce la violence infligée aux populations colonisées.
La République tire pourtant profit du projet colonial pour s'enraciner, car l'Empire contribue à l'équilibre politique et social de la métropole. Les délinquants et opposants y sont relégués, tandis qu'une partie de l'exode rural est absorbé par des emplois coloniaux parfois échangés, de manière clientéliste, contre des suffrages.
B. La République et son empire :
le fonctionnement des sociétés
coloniales
le fonctionnement des sociétés
coloniales
La colonisation bouleverse les sociétés, en métropole et dans les colonies. Celles-ci subissent une exploitation et une domination en contradiction complète avec l’idéal assimilateur affiché par la République.
1. Comment administrer un empire de plus de 10 millions de km2 et 50 millions d’habitants ?
. Des territoires aux statuts différents
➤ Colonies et protectorats. Les colonies, administrées par des gouverneurs, représentent la majorité du territoire colonial français. Les protectorats sont moins nombreux : Tunisie en 1881, Maroc en 1912, Annam, Laos, Cambodge. Ils bénéficient d’une forme d’autonomie interne et sont rattachés au ministère des Affaires étrangères. Les habitants des plus vieilles colonies françaises (Antilles, Guyane, comptoirs du Sénégal et de l’Inde) sont citoyens de naissance. Ils élisent les conseillers généraux, les députés et les sénateurs.
➤ L’Algérie. Conquise très brutalement entre 1830 et 1848, elle est divisée depuis 1848 en trois départements français, placés sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. C’est la seule véritable colonie de peuplement : en 1914 on y compte environ 750 000 colons.
➤ Colonies et protectorats. Les colonies, administrées par des gouverneurs, représentent la majorité du territoire colonial français. Les protectorats sont moins nombreux : Tunisie en 1881, Maroc en 1912, Annam, Laos, Cambodge. Ils bénéficient d’une forme d’autonomie interne et sont rattachés au ministère des Affaires étrangères. Les habitants des plus vieilles colonies françaises (Antilles, Guyane, comptoirs du Sénégal et de l’Inde) sont citoyens de naissance. Ils élisent les conseillers généraux, les députés et les sénateurs.
➤ L’Algérie. Conquise très brutalement entre 1830 et 1848, elle est divisée depuis 1848 en trois départements français, placés sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. C’est la seule véritable colonie de peuplement : en 1914 on y compte environ 750 000 colons.
Ce document est une représentation de la colonisation par les Français : l’administrateur, facilement identifiable par ses vêtements et son casque colonial est assis sur un siège au milieu du village. En face de lui, on trouve un colon également assis. Autour, des villageois sont debout ou assis à même le sol. Par sa large diffusion, la carte postale est un des supports idéologiques privilégiés du colonialisme.
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La métropole se dote d'une administration coloniale civile dirigée par un ministère des Colonies créé en 1894. Les territoires impériaux, regroupés en fédérations, ont des statuts variables : départements français d'Algérie (depuis 1848), colonies sous administration directe, protectorats placés sous tutelle d'un résident général français.
L'administration coloniale s'efforce de connaître les populations colonisées pour mieux les contrôler. Ses cadres, formés depuis 1889 à l'École coloniale, ont un pouvoir très étendu qui leur vaut le surnom d'« empereurs de la brousse ». Ils s'appuient sur une élite locale qui, comme Blaise Diagne, revendique son assimilation aux valeurs françaises et républicaines
L'administration coloniale s'efforce de connaître les populations colonisées pour mieux les contrôler. Ses cadres, formés depuis 1889 à l'École coloniale, ont un pouvoir très étendu qui leur vaut le surnom d'« empereurs de la brousse ». Ils s'appuient sur une élite locale qui, comme Blaise Diagne, revendique son assimilation aux valeurs françaises et républicaines
Blaise Diagne (1872-1934) Fonctionnaire colonial sénégalais et premier noir africain élu député du Sénégal à la Chambre des députés en 1914, il est favorable à l'assimilation des indigènes par extension de la citoyenneté en échange de la conscription. Il contribue à la mobilisation des soldats africains lors de la Première Guerre mondiale. |
. La métropole administre plus ou moins directement chaque territoire . Dans le cas d’une administration directe, elle prend en charge l’encadrement de tous les aspects de la vie politique, économique et sociale par l’envoi de militaires et de nombreux fonctionnaires. C’est le cas de l’Algérie (colonie de peuplement) ou de nombreuses colonies d’exploitation d’Afrique subsaharienne.
Dans le cas d’une administration indirecte, elle assure le contrôle de la politique militaire et étrangère, laissant aux élites « indigènes » leur rôle d’encadrement de la vie sociale tout en les surveillant étroitement. On parle alors de protectorat.
Dans le cas d’une administration indirecte, elle assure le contrôle de la politique militaire et étrangère, laissant aux élites « indigènes » leur rôle d’encadrement de la vie sociale tout en les surveillant étroitement. On parle alors de protectorat.
Gallieni (1849-1916) est résident général à Madagascar de 1896 à 1905. Il réprime très durement la grande insurrection de 1896, abolit la monarchie et instaure le travail forcé.
La répression s’accompagne d’une occupation effective du terrain conquis, et d’une aide aux peuples colonisés à travers la mise en place de services et d'infrastructures (écoles, dispensaires). Pour réaliser celle-ci, Gallieni s’appuie sur certains groupes ethniques utilisés comme auxiliaires : on parle de « politique des races » qui consiste à diviser les autochtones pour mieux les dominer.
Ce texte permet d’identifier le rôle assigné aux populations locales dans le cadre de la politique dite d’association telle qu’elle est expérimentée à Madagascar par Gallieni.
La répression s’accompagne d’une occupation effective du terrain conquis, et d’une aide aux peuples colonisés à travers la mise en place de services et d'infrastructures (écoles, dispensaires). Pour réaliser celle-ci, Gallieni s’appuie sur certains groupes ethniques utilisés comme auxiliaires : on parle de « politique des races » qui consiste à diviser les autochtones pour mieux les dominer.
Ce texte permet d’identifier le rôle assigné aux populations locales dans le cadre de la politique dite d’association telle qu’elle est expérimentée à Madagascar par Gallieni.
L’assimilation est la politique officielle de la république. La colonie est conçue comme un prolongement de la France. Une politique d’assimilation est mise en place, qui favorise l’usage de la langue française. En Algérie, cette politique est réservée essentiellement aux juifs (décrets Crémieux, 1870) et à quelques notables naturalisés au compte‑goutte.
Dans les faits, une politique d’association. La domination coloniale s’appuie sur des auxiliaires autochtones, notamment dans l’armée. Les administrateurs sont souvent partisans d’accommodements avec des élites locales et cherchent à convaincre les habitants locaux de s’associer aux colonisateurs, même s’ils ne peuvent occuper que des places subalternes
Dans les faits, une politique d’association. La domination coloniale s’appuie sur des auxiliaires autochtones, notamment dans l’armée. Les administrateurs sont souvent partisans d’accommodements avec des élites locales et cherchent à convaincre les habitants locaux de s’associer aux colonisateurs, même s’ils ne peuvent occuper que des places subalternes
2. Mettre en valeur et exploiter
L’almanach du petit colon algérien est un calendrier illustré accompagné de conseils pratiques à destination des agriculteurs colons. A sa publication en 1893 les terres les plus fertiles d’Algérie (plaine de la Mitidja au sud d’Alger, Oranais) ont été confisquées aux populations indigènes pour être redistribuées à des colons européens. L’image gomme significativement cette violence pour proposer une vision parfaitement apaisée de la colonisation, empruntant aux codes de la corne d’abondance. |
À la veille de la colonisation, 80 % des terres sont exploitées sous le régime des communs (Arch), il existe dans les plaines littorales une propriété privée indivisible (Melk) et un troisième régime foncier religieux inaliénable (Habbous) destiné à subvenir aux besoins alimentaires des écoles religieuses et des pauvres. L’État possède aussi un domaine propre, les terres beylicales.
Pour s’accaparer la terre, la France organise des expéditions militaires destinées à expulser les populations. En outre, les autorités coloniales se livrent à une politique d’expropriation juridique.
Le sénatus-consulte de 1863 brise les solidarités tribales en créant les communes « douars » sur
le modèle des communes françaises. La loi Warnier de 1873 achève de franciser le régime foncier algérien : pour conserver leurs terres, les indigènes doivent fournir un titre de propriété écrit ou bien la racheter. Souvent dans l’incapacité de satisfaire aux exigences de la loi, ils sont expulsésau bénéfice des colons européens, parfois avec la complicité des élites indigènes locales. En 1902, la propriété privée européenne représente 1,5 million d’hectares de terres et de forêts. Reléguée dans les zones les moins fertiles, la population algérienne vit dans des conditions misérables et les famines ne sont pas rares.
Pour s’accaparer la terre, la France organise des expéditions militaires destinées à expulser les populations. En outre, les autorités coloniales se livrent à une politique d’expropriation juridique.
Le sénatus-consulte de 1863 brise les solidarités tribales en créant les communes « douars » sur
le modèle des communes françaises. La loi Warnier de 1873 achève de franciser le régime foncier algérien : pour conserver leurs terres, les indigènes doivent fournir un titre de propriété écrit ou bien la racheter. Souvent dans l’incapacité de satisfaire aux exigences de la loi, ils sont expulsésau bénéfice des colons européens, parfois avec la complicité des élites indigènes locales. En 1902, la propriété privée européenne représente 1,5 million d’hectares de terres et de forêts. Reléguée dans les zones les moins fertiles, la population algérienne vit dans des conditions misérables et les famines ne sont pas rares.
Outre-mer, les colons s’approprient les meilleures terres et exploitent les richesses minières par le biais de grandes compagnies concessionnaires. Les territoires conquis sont dotés d’infrastructures (chemin de fer, ponts, routes, installations portuaires), visant à améliorer la rentabilité de colonies qui sont très tôt pensées, en métropole, comme une véritable affaire commerciale.
.Les investissements réalisés (banques, caisses de secours mutuels, etc.) permettent d’exploiter des matières premières dont la métropole a besoin et de développer des cultures d’exportation : hévéa et riz en Indochine, vigne et agrumes au Maghreb, vanille et girofle à Madagascar.
Les villes adoptent l’architecture et l’urbanisme européens.
➤ Pour le profit des colonisateurs. Les économies locales sont profondément déstabilisées, ce qui entraîne des mouvements de population et des famines. Les populations locales sont exploitées, notamment par le travail forcé, et les ressources naturelles sont pillées, ce que le système des concessions encourage.
.Les investissements réalisés (banques, caisses de secours mutuels, etc.) permettent d’exploiter des matières premières dont la métropole a besoin et de développer des cultures d’exportation : hévéa et riz en Indochine, vigne et agrumes au Maghreb, vanille et girofle à Madagascar.
Les villes adoptent l’architecture et l’urbanisme européens.
➤ Pour le profit des colonisateurs. Les économies locales sont profondément déstabilisées, ce qui entraîne des mouvements de population et des famines. Les populations locales sont exploitées, notamment par le travail forcé, et les ressources naturelles sont pillées, ce que le système des concessions encourage.
Si les motivations économiques de la colonisation ont suscité de nombreux débats à l’époque. L’étude statistique de l’évolution de la part de l’empire dans le commerce extérieur français permet de nuancer l’idée selon laquelle les débouchés offerts par les colonies auraient joué un rôle majeur dans le développement de l’industrie de la métropole. Un constat s’impose : en dépit d’un discours colonial qui postule la nécessité impérieuse de l’échange colonial pour le développement de l’industrie métropolitaine, la part de l’empire est restée relativement négligeable pour l’économie métropolitaine. Cet empire constitue cependant un marché protégé (pas d'aléas, peu de concurrence) et acquiert une place croissante entre 1870 et 1915 (+ 3,8 % de croissance annuelle des échanges métropole / colonies). Ce commerce se concentre sur certains secteurs économiques pour lesquels il s’avère essentiel. Le système colonial, fondé sur un échange inégal au détriment des colonies, ne représente au total qu’une source de profits secondaires pour l’économie métropolitaine. Cela ne signifie pas pour autant que les colonies n’y ont pas beaucoup perdu. |
Cependant les activités économiques coloniales représentent des occasions d’investissement rentables pour un certains secteurs et sont profitables aux villes portuaires comme Marseille. Elles supposent aussi l’existence d’une main-d’œuvre disponible massivement exploitée, ainsi que d’une captation massive des ressources naturelles (notamment, ici, animales) au profit des colonisateurs.
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La ville coloniale européenne de Saigon est l’émanation du « projet de ville de 500 000 âmes à Saigon » adopté par l’amiral Bonard en 1862. La ville européenne présente un maillage de rues orthogonales par rapport à la rivière. La ville est coupée en deux grands quartiers : l’un, administratif, autour du palais du gouverneur et des casernes ; l’autre, commercial et industriel, à l’est. La ville est dotée d’un réseau d’infrastructures routières, ferroviaires et d’une ligne de tramway installée en 1888. Elle comprend aussi deux ports entre l’Arsenal et l’Arroyo chinois. |
Saigon présente un visage dual. Le centre urbain
est européen, alors que les périphéries sont indigènes. La population européenne est très minoritaire, près de 12 000 personnes sur un total de 440 000 en 1940. La ville propose aux colons divers lieux de sociabilité en fonction de leur place dans la société. L’opéra, l’hippodrome, le stade ou le cercle sportif saïgonnais sont réservés aux plus riches. La « boule gauloise » est plutôt fréquentée par les cadres subalternes pour jouer à la pétanque ou à la belote alors que le Foyer du soldat et du marin attire les catégories plus populaires. |
La population indigène vit dans les quartiers périphériques où les conditions sont moins confortables. L’entassement et les taudis offrent un autre visage de la « perle de l’Orient » : celui d’une ville tropicale insalubre.
Avec l’arrêté de février 1878, qui interdit la construction de paillotes dans les limites de la ville, il s’agit davantage d’éloigner définitivement les habitations végétales des quartiers européens que de créer une véritable politique d’assainissement urbain. Ségrégée, la société coloniale n’est pourtant pas exempte de mobilités sociales qui s’inscrivent dans le paysage urbain. La cité Heyraud abrite à la fois des Européens modestes, des métis et des Indochinois intermédiaires qui constituent le terreau d’une future élite indigène. |
3. les sociétés coloniales
Les sociétés colonisées suscitent attraction et fascination : l’orientalisme met notamment en avant la sensualité de la femme indigène. Elles inspirent également de la répulsion : les peuples colonisés sont souvent décrits comme des sauvages. Fasciné ou dégoûté, ce regard contribue à une déshumanisation des autochtones, comme l’atteste la pratique des zoos humains |
En métropole de nombreuses manifestations à caractère ethnographique sont organisées chaque année ; elles mettent en scène les « indigènes » des colonies dans des zoos humains . Ces manifestations s’accompagnent de nombreuses productions visuelles (dessins, photographies, films) qui popularisent le discours colonialiste fondé sur la théorie de la hiérarchie des races et le devoir civilisateur de l’homme blanc.
Ainsi en 1882, puis en 1892, des Indiens Kali’nas ou Galibis venant de Guyane française sont exhibés au Jardin d’Acclimatation Porte Maillot à Paris.
Ainsi en 1882, puis en 1892, des Indiens Kali’nas ou Galibis venant de Guyane française sont exhibés au Jardin d’Acclimatation Porte Maillot à Paris.
Louis Chesneau, À la recherche des petits sous, photographie de l’exposition nationale et coloniale de Rouen, 1896. Rouen, archives départementales.
La colonisation française a pour doctrine officielle l’assimilation, c’est-à-dire qu’en principe, la colonisation
a pour objectif d’amener progressivement les populations colonisées « au niveau » des populations de
métropole afin d’en faire, à terme, des citoyens français de plein droit.
Cette politique peut ponctuellement recevoir un début d’application comme dans le cas des quatre
communes du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Gorée, Rufisque) où les habitants reçoivent la citoyenneté
et le droit d’élire un député pour la Chambre des députés de Paris dès 1848. De même, en 1903, est créée l’École normale William Ponty à Saint-Louis du Sénégal, où seront formées la plupart des futures élites de l’Afrique francophone décolonisées, dont notamment Félix Houphouët-Boigny.
a pour objectif d’amener progressivement les populations colonisées « au niveau » des populations de
métropole afin d’en faire, à terme, des citoyens français de plein droit.
Cette politique peut ponctuellement recevoir un début d’application comme dans le cas des quatre
communes du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Gorée, Rufisque) où les habitants reçoivent la citoyenneté
et le droit d’élire un député pour la Chambre des députés de Paris dès 1848. De même, en 1903, est créée l’École normale William Ponty à Saint-Louis du Sénégal, où seront formées la plupart des futures élites de l’Afrique francophone décolonisées, dont notamment Félix Houphouët-Boigny.
Un « code de l’indigénat », mis en place en Indochine et en Algérie en 1881, puis progressivement élargi
aux autres colonies, liste des infractions et des obligations spécifiques aux indigènes et les soumet à un
système pénal particulier.
aux autres colonies, liste des infractions et des obligations spécifiques aux indigènes et les soumet à un
système pénal particulier.
Fondement juridique de l’inégalité entre « citoyens » et « sujets », le code de l’indigénat n’est pas un texte unique mais une série de législations locales discriminatoires qui se déclinent et se généralisent
dans les dernières décennies du XIXe siècle. Autorisant le travail forcé et la violence physique, ces législations ont un caractère exorbitant par rapport aux principes du droit métropolitain mais se justifient en évoquant une adaptation nécessaire aux conditions locales et aux habitudes des « indigènes », qui dissimulent à peine la défense des intérêts des colonisateurs.
dans les dernières décennies du XIXe siècle. Autorisant le travail forcé et la violence physique, ces législations ont un caractère exorbitant par rapport aux principes du droit métropolitain mais se justifient en évoquant une adaptation nécessaire aux conditions locales et aux habitudes des « indigènes », qui dissimulent à peine la défense des intérêts des colonisateurs.
La « cadouille » appliquée à un condamné, Tonkin 1898-1901, photographie du Fonds Gueylard, association des Amis du Vieux Hué – Jean Cousso.
Les peines d'enfermement pratiquées par la justice française sont jugées inadaptées aux habitudes des colonisés. Les châtiments corporels sont donc maintenus de manière officieuse, voire officielle dans les protectorats. |
Une triple ségrégation: La ségrégation est géographique, car les colons vivent dans des quartiers séparés. Elle est également juridique : le Code de l’indigénat permet de traiter différemment Européens et indigènes. Elle est enfin sociale : les habitants des lieux sont cantonnés à des emplois subalternes avec des salaires inférieurs. Les mariages mixtes sont parfois interdits et toujours critiqués. Ce qui n’empêche pas les femmes autochtones d’être exposées à des violences sexuelles qui accompagnent la domination coloniale
Des mécanismes d’infériorisation. L’idée de la supériorité de la race blanche sur les autres races est partagée par la plupart des contemporains et nourrit le développement d’un racisme scientifique. Elle justifie une attitude paternaliste vis‑à‑vis des colonisés et se manifeste à travers des formes variées d’impérialisme culturel. |
Le document est une illustration du livre d’Augustine Fouillée, qui écrit sous le pseudonyme de Giordano Bruno, à la fois pour évoquer le célèbre philosophe et pour prendre un nom masculin.
L’ouvrage, vendu à 7,4 millions d’exemplaires entre 1877 et 1914 est un manuel pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. Son sous-titre, « Devoir et patrie. Livre de lecture courante avec 200 gravures instructives pour leçons de choses » illustre l’orientation patriotique et moralisatrice de son propos.
L’illustration ici reproduite divise l’humanité en quatre races (blanche, jaune, noire et rouge), la race blanche étant considérée comme « la plus parfaite ».
Ce document permet d’illustrer la prégnance dans les sociétés européennes de l’époque des thèses racistes, fondées à la fois sur une prétendue supériorité technique et sur des pseudo-caractéristiques scientifiques. L’anthropologie du XIXe siècle a ainsi établi une hiérarchie des races et des sociétés depuis l’Afrique noire, terre de « sauvagerie » aux anciennes colonies assimilées, en passant par le Maghreb et l’Indochine aux cultures « stagnantes ».
L’ouvrage, vendu à 7,4 millions d’exemplaires entre 1877 et 1914 est un manuel pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. Son sous-titre, « Devoir et patrie. Livre de lecture courante avec 200 gravures instructives pour leçons de choses » illustre l’orientation patriotique et moralisatrice de son propos.
L’illustration ici reproduite divise l’humanité en quatre races (blanche, jaune, noire et rouge), la race blanche étant considérée comme « la plus parfaite ».
Ce document permet d’illustrer la prégnance dans les sociétés européennes de l’époque des thèses racistes, fondées à la fois sur une prétendue supériorité technique et sur des pseudo-caractéristiques scientifiques. L’anthropologie du XIXe siècle a ainsi établi une hiérarchie des races et des sociétés depuis l’Afrique noire, terre de « sauvagerie » aux anciennes colonies assimilées, en passant par le Maghreb et l’Indochine aux cultures « stagnantes ».
Cette publicité pour un produit d’usage quotidien est une représentation inscrite dans les habitudes françaises. Elle est composée du slogan « Y’a bon » qui accompagne le dessin d’un tirailleur réjoui. Cette image coloniale est apparue en août 1915 (la marque est déposée en août 1914), elle vise à associer le produit à l’effort de guerre. La publicité de la marque Banania mobilise leur image ambivalente de sauvages féroces mais loyaux et exploite le stéréotype de l’indigène noir perçu comme un « grand enfant ». L’usage du français l’atteste : cette langue est produite par le colonisateur lui-même (un français simplifié pour se mettre à la portée de ces êtres frustes). Pourtant, cette affiche représente davantage qu’une publicité raciste, ce qui explique sa remarquable longévité. Le rire « nègre » et la locution « Y’a bon » sont en effet restés les signes distinctifs de la marque Banania jusqu’à la fin des années 1970. |
L'ambiguïté tient au fait qu’il s’agit à la fois d’un héritage de la colonisation et du racisme afférent et une réminiscence de l’enfance de plusieurs générations, entretenue par ladite publicité.
Dès 1948, Léopold Sédar Senghor dans Hosties noires, considère qu’il faut « déchir[er] les rires banania sur tous les murs de France ». Mise au rebut à la fin des années 1970, cette imagerie réapparaît sous couvert de nostalgie à partir de 2005. Le slogan est condamné en 2011 à la suite d’une plainte du MRAP pour son adhésion tacite à un racisme structurel.
Dès 1948, Léopold Sédar Senghor dans Hosties noires, considère qu’il faut « déchir[er] les rires banania sur tous les murs de France ». Mise au rebut à la fin des années 1970, cette imagerie réapparaît sous couvert de nostalgie à partir de 2005. Le slogan est condamné en 2011 à la suite d’une plainte du MRAP pour son adhésion tacite à un racisme structurel.
La question de l’acculturation. Les sociétés locales sont touchées par des dynamiques d’acculturation : la langue française se diffuse dans tout l’empire. Mais la colonisation est surtout un bouleversement culturel : elle détruit les cadres traditionnels de solidarité, transforme les paysages, brise les religions locales. L’Alliance française, créée en 1883, prend en charge l’enseignement du français dans l’empire. L’éducation est pensée comme une façon de « coloniser les esprits et les cœurs" Les missionnaires – catholiques ou protestants – œuvrent à la christianisation des sociétés locales et jouent un rôle clé dans l’enseignement et la diffusion de la culture métropolitaine. |
➔ En métropole certains contestent l’utilité de la colonisation, les crimes coloniaux notamment sont dénoncés.
➔ Dans les colonies, la pacification, jamais complète, contrairement à ce qu’on en a longtemps dit, s’est heurtée à de nombreuses résistances locales.
➔ De nouvelles élites « indigènes » occidentalisées condamnent l’hypocrisie et la violence du système colonial.
➔ Dans les colonies, la pacification, jamais complète, contrairement à ce qu’on en a longtemps dit, s’est heurtée à de nombreuses résistances locales.
➔ De nouvelles élites « indigènes » occidentalisées condamnent l’hypocrisie et la violence du système colonial.