Les ordres constituent le fondement de la société française du XVIIe et XVIIIe siècles. Ils divisent et hiérarchisent la société et permettent, d’après la majorité des juristes et des sujets, de garantir l’ordre et l’équilibre.
La société d’ordres est donc largement acceptée au XVIIe siècle et les révoltes antifiscales qui agitent le royaume ne cherchent pas à la remettre en question. Toutefois, les tensions et les oppositions se font de plus en plus fortes au cours du XVIIIe siècle.
L’augmentation quasi constante des impôts et la volonté de la bourgeoisie d’accéder à la noblesse, par
exemple, génèrent un fort mécontentement et viennent bousculer les fondements de la société. Ces tensions
deviennent visibles au XVIIIe siècle et s’expriment grâce aux Lumières, par le biais de nombreux supports
(caricatures, gravures, œuvres littéraires, essais, etc.).
La société d’ordres est donc largement acceptée au XVIIe siècle et les révoltes antifiscales qui agitent le royaume ne cherchent pas à la remettre en question. Toutefois, les tensions et les oppositions se font de plus en plus fortes au cours du XVIIIe siècle.
L’augmentation quasi constante des impôts et la volonté de la bourgeoisie d’accéder à la noblesse, par
exemple, génèrent un fort mécontentement et viennent bousculer les fondements de la société. Ces tensions
deviennent visibles au XVIIIe siècle et s’expriment grâce aux Lumières, par le biais de nombreux supports
(caricatures, gravures, œuvres littéraires, essais, etc.).
Ce tableau de l’organisation de la population française au XVIIIe siècle permet d’avoir une vision synthétique
des fonctions et des privilèges de chaque ordre, mais aussi de leur poids démographique : 98 % de la population française appartient au tiers état. Les privilèges de chaque ordre sont principalement d’ordre économique, mais il y a aussi des monopoles dans certaines fonctions, notamment militaires et
politiques.
En regard du 1er document , on voit qu’il y a aussi des distinctions à faire au sein de chaque ordre, entre les plus riches et les plus pauvres. Il faut rappeler que les curés de campagne ne bénéficient que peu de la richesse de l’Église, tout comme il existe une noblesse ruinée. Les bourgeois les plus riches essaient de rentrer dans la noblesse par des mariages ou des anoblissements, afin de bénéficier des privilèges du
second ordre. Les grandes carrières ecclésiastiques sont plutôt réservées à la noblesse.
des fonctions et des privilèges de chaque ordre, mais aussi de leur poids démographique : 98 % de la population française appartient au tiers état. Les privilèges de chaque ordre sont principalement d’ordre économique, mais il y a aussi des monopoles dans certaines fonctions, notamment militaires et
politiques.
En regard du 1er document , on voit qu’il y a aussi des distinctions à faire au sein de chaque ordre, entre les plus riches et les plus pauvres. Il faut rappeler que les curés de campagne ne bénéficient que peu de la richesse de l’Église, tout comme il existe une noblesse ruinée. Les bourgeois les plus riches essaient de rentrer dans la noblesse par des mariages ou des anoblissements, afin de bénéficier des privilèges du
second ordre. Les grandes carrières ecclésiastiques sont plutôt réservées à la noblesse.
Le graphique montre que la population française connaît une augmentation sensible durant tout le XVIIIe siècle,période qui est moins marquée que la précédente par les épidémies, la famine ou la guerre, . La dernière grande épidémie de peste à lieu à Marseille en 1720. Les famines sont moins nombreuses, même si le prix du blé peut connaître des augmentations sensibles, comme à la veille de la Révolution française. De même, les guerres dans lesquelles la monarchie française est engagée ne se déroulent pas sur le sol français. Ainsi, la population passe d’environ 22 millions d’habitants en 1700 à 28 millions à la veille de la Révolution. Populations rurales et urbaines sont touchées par cette croissance démographique. |
Le graphique 2 montre le décollage économique de la France au milieu du XVIIIe siècle. En effet, tandis que la
production augmente lentement entre 1660 et 1750, elle est multipliée par 2,5 en 40 ans. Ce sont les prémices de la révolution industrielle que l’on peut ici percevoir.
Le graphique 3 montre l’ouverture de la France au cours du XVIIIe siècle. En effet, le commerce atlantique qui se développe tout au long du siècle permet d’ouvrir des débouchés à l’économie française. Les périodes de repli correspondent aux périodes de guerre : guerre de succession de Pologne (1733-1738), mais surtout la guerre de Sept Ans, qui fut sans doute la première guerre d’ampleur mondiale, durant laquelle on combat sur plusieurs fronts, en Europe, mais aussi en Inde et en Amérique. La fin de la période est marquée par la guerre
d’indépendance américaine qui débute en 1775 pour s’achever en 1783.
production augmente lentement entre 1660 et 1750, elle est multipliée par 2,5 en 40 ans. Ce sont les prémices de la révolution industrielle que l’on peut ici percevoir.
Le graphique 3 montre l’ouverture de la France au cours du XVIIIe siècle. En effet, le commerce atlantique qui se développe tout au long du siècle permet d’ouvrir des débouchés à l’économie française. Les périodes de repli correspondent aux périodes de guerre : guerre de succession de Pologne (1733-1738), mais surtout la guerre de Sept Ans, qui fut sans doute la première guerre d’ampleur mondiale, durant laquelle on combat sur plusieurs fronts, en Europe, mais aussi en Inde et en Amérique. La fin de la période est marquée par la guerre
d’indépendance américaine qui débute en 1775 pour s’achever en 1783.
Les inégalités sociales sont au fondement de l’époque moderne ; elles définissent des hiérarchies juridiques et économiques et justifient la pratique de la traite comme un symbole extrême. Cependant, cette société « fonctionne » grâce à la mobilité sociale possible qui aide notamment à « supporter » la société d’ordres et
permet le passage de l’un à l’autre.
Cependant, en cas de crise de subsistance ou de pression fiscale, les inégalités deviennent moins supportables et cela provoque des révoltes régulières.
permet le passage de l’un à l’autre.
Cependant, en cas de crise de subsistance ou de pression fiscale, les inégalités deviennent moins supportables et cela provoque des révoltes régulières.
Quels sont les transformations et les blocages de la société française à la fin de l’époque moderne?
A. Le monde des campagnes entre pesanteurs,révoltes et progrès
Comment le monde rural témoigne-t-il des permanences et bouleversements de la société des XVIIe et XVIIIe siècles ?
Ce tableau célèbre fut réalisé à la fin du règne de Louis XIII, en 1642. Cette scène se veut réaliste : nous sommes à l’intérieur d’une maison paysanne, le sol est en terre battue, une cheminée est visible en arrière-plan. Le mobilier est modeste, se résumant en une table, un banc (fait d’une planche de bois sur un tonneau) et une chaise. Sur la table recouverte d’une nappe sont posés une miche de pain et un pichet de vin.
Les principaux personnages appartiennent à des groupes sociaux nettement différentiables.
On peut distinguer trois catégories sociales dont deux catégories paysannes. Le propriétaire des terres (?) pas forcément paysan et peut-être urbain (tenue différente). En position centrale, il tient le couteau et dispose du pain. À gauche, le « laboureur », ou paysan aisé, avec sa femme à ses côtés. Il s’agit peut-être de sa maison. À droite, un journalier, paysan qui offrait sa force de travail à qui veut l’engager. C’est la catégorie la plus pauvre comme en témoignent ses vêtements abîmés et son absence de chaussures.
Les principaux personnages appartiennent à des groupes sociaux nettement différentiables.
On peut distinguer trois catégories sociales dont deux catégories paysannes. Le propriétaire des terres (?) pas forcément paysan et peut-être urbain (tenue différente). En position centrale, il tient le couteau et dispose du pain. À gauche, le « laboureur », ou paysan aisé, avec sa femme à ses côtés. Il s’agit peut-être de sa maison. À droite, un journalier, paysan qui offrait sa force de travail à qui veut l’engager. C’est la catégorie la plus pauvre comme en témoignent ses vêtements abîmés et son absence de chaussures.
Au sein de la société, la proportion de la population rurale entre 1600 et 1800 reste stable, autour de 80 %. En 1780, on compte 22,3 millions de ruraux et 5,8 millions de citadins.
Cette population rurale est constituée en majorité de paysans aux situations sociales contrastées (journaliers pauvres et dépendants, tenanciers ou gros laboureurs).Le premier cadre de la vie rurale est la famille nucléaire (un couple et ses enfants, même si les aïeux sont toujours très présents.
L’activité villageoise est animée par des artisans et commerçants étroitement associés au travail des paysans.
Dans une moindre mesure, les campagnes comptent des membres du clergé (curés de paroisse, moines) et
une petite et moyenne noblesse (hobereaux). La grande noblesse est citadine
Cette population rurale est constituée en majorité de paysans aux situations sociales contrastées (journaliers pauvres et dépendants, tenanciers ou gros laboureurs).Le premier cadre de la vie rurale est la famille nucléaire (un couple et ses enfants, même si les aïeux sont toujours très présents.
L’activité villageoise est animée par des artisans et commerçants étroitement associés au travail des paysans.
Dans une moindre mesure, les campagnes comptent des membres du clergé (curés de paroisse, moines) et
une petite et moyenne noblesse (hobereaux). La grande noblesse est citadine
L’encadrement seigneurial se perpétue. C’est un héritage de la société féodale médiévale. Dans la majorité des cas, le seigneur est un membre de la noblesse ou du clergé (abbaye), plus rarement un bourgeois. Il garde une partie des terres (réserve) et concède le reste à des paysans (tenures). En échange, ces derniers doivent payer des impôts (cens) et taxes d’usages (les banalités) qui pèsent fortement sur les revenus paysans. Le seigneur rend aussi la justice. L’encadrement royal se renforce. L’autorité royale progresse, ce qui se traduit par une hausse et une multiplication des impôts directs. Le montant de la taille passe par exemple de 17 à 54 millions de livres entre 1610 et 1648. À cela s’ajoutent les impôts indirects, dont la très impopulaire gabelle (impôt sur le sel). Pour lever ces impôts, l’État royal renforce son réseau de traitants (personne ayant passé un accord avec le Roi pour avancer puis collecter l'impôt royal) |
Cette carte vise à localiser les lieux touchés par la révolte des Nu-pieds. Si le cœur du soulèvement est normand, il ne faut pas oublier que c’est une partie importante de la France qui est en révolte.
Rouen est la deuxième ville de France, c’est un centre économique fondamental, notamment grâce à son port. Mais au-delà, c’est aussi l’ouest de la France depuis le Cotentin jusqu’au Poitou, qui connaît des insurrections paysannes en cette année 1639. |
La révolte des Nu-pieds est symptomatique des difficultés de la paysannerie française sous l’Ancien Régime. Le XVIIe siècle est régulièrement marqué par des révoltes paysannes liées principalement à la pression fiscale. En effet, la monarchie française, régulièrement en guerre sous Louis XIII et Louis XIV, finance ses campagnes par la création de nouveaux impôts qui touchent le tiers état, les deux ordres privilégiés étant
théoriquement exempts d’impôts.
Si l’Église et la noblesse s’acquittent d’un certain nombre de redevances, les paysans doivent payer de multiples droits et impôts. Ceux-ci peuvent être sous la forme d’impôts directs, indexés sur les récoltes comme le vingtième ou de la richesse estimée (taille personnelle), ou d’impôts indirects perçus sur des produits comme le sel (la gabelle) ou le vin. L’Église pour sa part reçoit la dîme, un impôt de l’ordre d’un dixième de la valeur de la récolte.
Dans les années 1630, les finances de la monarchie française sont touchées par l’implication de la France dans la guerre de Trente Ans. Louis XIII cherche de nouvelles ressources pour financer la mobilisation de ses troupes. Ainsi, en janvier 1639, les Normands apprennent qu’ils seront désormais touché par la gabelle dont ils étaient alors dispensés, et cette nouvelle taxation augmente le prix du sel par trois.
Ce nouvel impôt crée une situation insurrectionnelle dans la région. L’assassinat d’un collecteur d’impôt à Avranches déclenche une révolte paysanne, qui prend le nom de révolte des Nu-pieds. Ils sont surnommés ainsi en référence à Jean Nu-Pieds, de son vrai nom Jean Quetil, un des meneurs du mouvement.
La révolte est réprimée dans le sang et en février 1640, des soldats s’installent dans la région pour assurer l’ordre.
théoriquement exempts d’impôts.
Si l’Église et la noblesse s’acquittent d’un certain nombre de redevances, les paysans doivent payer de multiples droits et impôts. Ceux-ci peuvent être sous la forme d’impôts directs, indexés sur les récoltes comme le vingtième ou de la richesse estimée (taille personnelle), ou d’impôts indirects perçus sur des produits comme le sel (la gabelle) ou le vin. L’Église pour sa part reçoit la dîme, un impôt de l’ordre d’un dixième de la valeur de la récolte.
Dans les années 1630, les finances de la monarchie française sont touchées par l’implication de la France dans la guerre de Trente Ans. Louis XIII cherche de nouvelles ressources pour financer la mobilisation de ses troupes. Ainsi, en janvier 1639, les Normands apprennent qu’ils seront désormais touché par la gabelle dont ils étaient alors dispensés, et cette nouvelle taxation augmente le prix du sel par trois.
Ce nouvel impôt crée une situation insurrectionnelle dans la région. L’assassinat d’un collecteur d’impôt à Avranches déclenche une révolte paysanne, qui prend le nom de révolte des Nu-pieds. Ils sont surnommés ainsi en référence à Jean Nu-Pieds, de son vrai nom Jean Quetil, un des meneurs du mouvement.
La révolte est réprimée dans le sang et en février 1640, des soldats s’installent dans la région pour assurer l’ordre.
Un monde rural secoué par des rébellions fréquent: Le début du XVIIe siècle est marqué par des révoltes
régulières (1624, 1639, 1675), de grande ampleur régionale et mobilisant de nombreux émeutiers ruraux voire citadins. Au XVIIIe siècle, il s’agit davantage d’émotions (émeutes populaires) ponctuelles, plus courtes et moins mobilisatrices (3 380 révoltes antifiscales entre 1660 et 1789).
L’exemple des Nu pieds (1639 -1643) illustre la mécanique d’une rébellion. La hausse de taxes indirectes (par exemple sur le sel) et directes (comme la taille) donne naissance au mouvement. Les collecteurs des
impôts sont pris pour cible. La révolte se diffuse, s’organise et s’accompagne de pillages. La troupe royale est envoyée et réprime violemment les insurgés. Le roi prononce ensuite une amnistie.
Ces rébellions ne contestent pas les fondements de l’ordre social. Les Nu-pieds de Normandie en 1639 sont ainsi rejoints par des gentilshommes, des curés, des petits artisans des villes voisines et réclament
le respect des privilèges de l’ancien duché de Normandie.
Les rébellions sont souvent une réaction ponctuelle aux nouveaux impôts, au renforcement du contrôle seigneurial ou royal et au sentiment de perte de droits et coutumes locales.
Elles ne s’opposent pas non plus à l’ordre politique. On y crie souvent « Vive le roi sans la gabelle ». Le poids de l’impôt pèse essentiellement sur les masses paysannes. En cas de mauvaises récoltes, le prix du pain et des biens courants s’accroît : la colère devient alors une rébellion de subsistance
régulières (1624, 1639, 1675), de grande ampleur régionale et mobilisant de nombreux émeutiers ruraux voire citadins. Au XVIIIe siècle, il s’agit davantage d’émotions (émeutes populaires) ponctuelles, plus courtes et moins mobilisatrices (3 380 révoltes antifiscales entre 1660 et 1789).
L’exemple des Nu pieds (1639 -1643) illustre la mécanique d’une rébellion. La hausse de taxes indirectes (par exemple sur le sel) et directes (comme la taille) donne naissance au mouvement. Les collecteurs des
impôts sont pris pour cible. La révolte se diffuse, s’organise et s’accompagne de pillages. La troupe royale est envoyée et réprime violemment les insurgés. Le roi prononce ensuite une amnistie.
Ces rébellions ne contestent pas les fondements de l’ordre social. Les Nu-pieds de Normandie en 1639 sont ainsi rejoints par des gentilshommes, des curés, des petits artisans des villes voisines et réclament
le respect des privilèges de l’ancien duché de Normandie.
Les rébellions sont souvent une réaction ponctuelle aux nouveaux impôts, au renforcement du contrôle seigneurial ou royal et au sentiment de perte de droits et coutumes locales.
Elles ne s’opposent pas non plus à l’ordre politique. On y crie souvent « Vive le roi sans la gabelle ». Le poids de l’impôt pèse essentiellement sur les masses paysannes. En cas de mauvaises récoltes, le prix du pain et des biens courants s’accroît : la colère devient alors une rébellion de subsistance
Le royaume passe de 20 à 22 millions d’habitants entre 1600 et 1700, puis à 28 millions en 1789. La mortalité infantile baisse de 30 % entre 1760 à 1790. Au XVIIIe siècle, la production agricole augmente selon les cultures de 25 à 40 % et les situations de famines reculent. Les rendements sont meilleurs et l’alimentation se diversifie
La guerre et les épidémies reculent dans un contexte d’amélioration des conditions climatiques. De nouvelles techniques agricoles ( amélioration de l'outillage, charrue, assolement triennal...) sont introduites grâce à l’influence de la physiocratie. Les surfaces cultivées augmentent et de nouvelles cultures se développent, comme la pomme de terre ou les légumineuses destinées au bétail Cependant, la vie des paysans reste précaire. En effet, ces populations restent très sensibles aux catastrophes climatiques comme le gel, la pluie ou les fortes chaleurs, et les prix des céréales peuvent rapidement augmenter. Ainsi, la veille de la Révolution est marquée par de très nombreuses émeutes de subsistance (852 en trente ans). De même, dans certaines régions moins fertiles, les populations paysannes doivent régulièrement émigrer afin de trouver de meilleures conditions de vie et pouvoir nourrir des familles restées dans leur région d’origine. |
Le prix des grains s’accroît, augmentant la valeur de la production, mais cela ne profite pas à tout le monde. Seuls les laboureurs, qui possèdent des terres et les louent à des salariés agricoles, s’enrichissent. La situation des petits paysans, qui n’ont que leur force de travail pour vivre, reste donc très précaire.
B. Le monde des villes entre traditions
et nouvelles dynamiques
et nouvelles dynamiques
Comment le milieu urbain symbolise-t-il particulièrement les mutations sociales
de l’époque moderne ?
de l’époque moderne ?
Le monde urbain est en pleine croissance tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. Alors que la France compte 3,9 millions d’urbains en 1700, ils sont près de 6 millions en 1789. Plus exposées aux épidémies , les villes connaissent une plus forte mortalité que les campagnes. En conséquence cette croissance de la population urbaine se fait principalement par les migrations des campagnes vers les villes.
Cette attractivité urbaine s'explique par le dynamisme économique des villes...et la montée en puissance de nouvelles activités, du grand commerce et du système bancaire.
Ainsi, au début du XVIIIe siècle, le système de Law commence à émettre à Paris du papier-monnaie (ancêtre du billet de banque), mais cette tentative révolutionnaire se conclut par un scandale financier et tourne court rapidement.
Une ébauche d’industrie se développe en France. Tout au long du XVIIIe siècle, des manufactures sont créées, dans le textile ou la métallurgie, et donnent naissance à des dynasties d’entrepreneurs, comme les Poupart de Neuflize à Sedan. Ces activités annoncent déjà la révolution industrielle du siècle suivant.
Cette attractivité urbaine s'explique par le dynamisme économique des villes...et la montée en puissance de nouvelles activités, du grand commerce et du système bancaire.
Ainsi, au début du XVIIIe siècle, le système de Law commence à émettre à Paris du papier-monnaie (ancêtre du billet de banque), mais cette tentative révolutionnaire se conclut par un scandale financier et tourne court rapidement.
Une ébauche d’industrie se développe en France. Tout au long du XVIIIe siècle, des manufactures sont créées, dans le textile ou la métallurgie, et donnent naissance à des dynasties d’entrepreneurs, comme les Poupart de Neuflize à Sedan. Ces activités annoncent déjà la révolution industrielle du siècle suivant.
Claude Joseph Vernet, Première vue du port de Bordeaux : prise du côté des Salinières (détail), 1758.
Huile sur toile, 263 × 165 cm. Musée de la marine, Paris
Huile sur toile, 263 × 165 cm. Musée de la marine, Paris
On distingue au premier plan le quai, qui n’est pas encore aménagé à cette époque. Il s’agit plutôt d’une
grève, constituée de pierres et de sable, qui longe la Garonne. Plusieurs personnages déambulent et travaillent sur ce quai : des marchands, ainsi que des bourgeoises qui observent l’agitation et l’activité. Au cœur du tableau, des bœufs tirent des barriques de vins, ce qui n’a rien d’étonnant : l’artiste veut mettre ici en avant les spécificités agricoles de cette grande région viticole.
De belles façades bordent le fleuve, preuve de l’enrichissement et de l’embourgeoisement du port de Bordeaux au XVIIIe siècle. Le fleuve est large, permettant la circulation des voiliers, qui attendent la marée avant de repartir. Les barques permettent des charger et de décharger les navires qui reviennent ou s’apprêtent à repartir vers l’océan Atlantique. C’est l’intensité de l’activité portuaire qui est ici soulignée.
grève, constituée de pierres et de sable, qui longe la Garonne. Plusieurs personnages déambulent et travaillent sur ce quai : des marchands, ainsi que des bourgeoises qui observent l’agitation et l’activité. Au cœur du tableau, des bœufs tirent des barriques de vins, ce qui n’a rien d’étonnant : l’artiste veut mettre ici en avant les spécificités agricoles de cette grande région viticole.
De belles façades bordent le fleuve, preuve de l’enrichissement et de l’embourgeoisement du port de Bordeaux au XVIIIe siècle. Le fleuve est large, permettant la circulation des voiliers, qui attendent la marée avant de repartir. Les barques permettent des charger et de décharger les navires qui reviennent ou s’apprêtent à repartir vers l’océan Atlantique. C’est l’intensité de l’activité portuaire qui est ici soulignée.
Grâce aux efforts entrepris par Colbert, la mer joue un rôle extrêmement important dans l’économie
du royaume. La France est devenue au XVIIIe siècle une grande puissance commerciale et maritime. Ainsi, les ports de Saint-Malo, Bordeaux, Nantes ou Marseille, qui avaient commencé à se développer sous la fin du règne de Louis XIV, connaissent leur apogée au XVIIIe siècle. Les ports français ont profité au XVIIIe siècle de l’économie de plantation et de la traite. Grâce à la création d’un empire colonial français en Amérique et en Inde, dès le XVIe siècle, ils se sont considérablement développés. En effet, de nombreuses denrées coloniales (sucre, café, cacao, indigo, etc.) entraient dans le royaume de France via les principaux ports du royaume. |
De plus, face à la nécessité de mise en valeur des territoires d’outre-mer, le gouvernement français a encouragé le développement de l’activité de traite.
Les bourgeois participant au commerce de la traite sont de plus en plus nombreux. En finançant des expéditions et des navires négriers, ils ont fait de la France une grande puissance négrière. En conséquence, la bourgeoisie portuaire française, composée d’armateurs, de négriers et de négociants, s’est considérablement enrichie. Elle a participé à l’embellissement et à l’enrichissement des ports français, tout particulièrement du port de Nantes.
Ce dernier est en effet particulièrement impliqué dans le commerce de la traite négrière.
Les bourgeois participant au commerce de la traite sont de plus en plus nombreux. En finançant des expéditions et des navires négriers, ils ont fait de la France une grande puissance négrière. En conséquence, la bourgeoisie portuaire française, composée d’armateurs, de négriers et de négociants, s’est considérablement enrichie. Elle a participé à l’embellissement et à l’enrichissement des ports français, tout particulièrement du port de Nantes.
Ce dernier est en effet particulièrement impliqué dans le commerce de la traite négrière.
les colonies françaises et l'économie de la traite négrière au XVIIIe siècle
Ce texte célèbre de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, extrait du Voyage à l’Île de France (aujourd’hui Île Maurice), rappelle qu’à la fin du XVIIIe siècle, certains intellectuels critiquent le développement du commerce colonial, d’une part parce que l’installation des Européens dans les colonies s’est faite au détriment des Amérindiens, et d’autre part parce que le transfert de populations noires et le commerce triangulaire ont développé l’esclavage. |
Le commerce colonial participe au développement économique des ports français, car il permet l’arrivée de nouvelles denrées pour lesquelles la France ne connaît pas de concurrence, puisqu’il est régi par le principe de l’Exclusif.
C’est donc une source de revenu important, notamment pour les marchands français des colonies. Cependant, ce commerce a participé au développement de l’esclavage et de la traite, car la demande croissante en produits tropicaux nécessite une main-d’oeuvre abondante. Si la traite négrière à la fin du XVIIIe siècle prend de l'ampleur ...C'est que les armateurs se tournent vers le commerce de traite quand le trop grand nombre de marchands se consacrant au commerce colonial fait baisser les marges de profit. Ce sont donc des raisons économiques qui poussent les armateurs bordelais à se tourner vers le commerce de traite, plus lucratif. |
La classification médiévale en trois « ordres » (noblesse, clergé, tiers état) se retrouve dans les fonctions majeures de la ville.
Les murailles rappellent sa fonction militaire et la présence de la noblesse d’épée. Cathédrales et églises renvoient à la fonction religieuse et à la présence du clergé. Les villes sont aussi des carrefours économiques qui expliquent la présence de roturiers. Les fonctions administrative, fiscale et d’assistance mobilisent, elles, des membres des trois ordres.
La ville = un statut privilégié. La majorité des villes jouissent de privilèges : autonomie juridique (gouvernement municipal), ressources financières propres (taxes sur le commerce : l’octroi). Elles échappent en grande partie aux impôts directs qui pèsent surtout sur les populations rurales. Les villes portuaires, en
plein essor au XVIIIe siècle, obtiennent des droits spécifiques pour commercer avec les colonies selon le régime de l’exclusif.
La ville = un monde de « corps » ou communautés. La société urbaine est hiérarchisée et organisée en corps. Chaque communauté a son statut juridique, son budget, son saint patron. Cette organisation est particulièrement visible dans les corporations de « métiers » qui définissent les règlements de production et les relations entre membres (maîtres, compagnons et apprentis). Lors des processions urbaines, chacun de ces corps a sa place dans le cortège, qui témoigne de son niveau d’honorabilité (de la haute noblesse aux apprentis).
Les murailles rappellent sa fonction militaire et la présence de la noblesse d’épée. Cathédrales et églises renvoient à la fonction religieuse et à la présence du clergé. Les villes sont aussi des carrefours économiques qui expliquent la présence de roturiers. Les fonctions administrative, fiscale et d’assistance mobilisent, elles, des membres des trois ordres.
La ville = un statut privilégié. La majorité des villes jouissent de privilèges : autonomie juridique (gouvernement municipal), ressources financières propres (taxes sur le commerce : l’octroi). Elles échappent en grande partie aux impôts directs qui pèsent surtout sur les populations rurales. Les villes portuaires, en
plein essor au XVIIIe siècle, obtiennent des droits spécifiques pour commercer avec les colonies selon le régime de l’exclusif.
La ville = un monde de « corps » ou communautés. La société urbaine est hiérarchisée et organisée en corps. Chaque communauté a son statut juridique, son budget, son saint patron. Cette organisation est particulièrement visible dans les corporations de « métiers » qui définissent les règlements de production et les relations entre membres (maîtres, compagnons et apprentis). Lors des processions urbaines, chacun de ces corps a sa place dans le cortège, qui témoigne de son niveau d’honorabilité (de la haute noblesse aux apprentis).
Paris est au XVIIIe siècle une des plus grandes villes d’Europe, avec 600 000 habitants. C’est une véritable métropole qui accueille des catégories sociales très différentes, depuis les membres de la cour établie à Versailles, la haute noblesse, les marchands et les bourgeois, les artisans, travailleurs journaliers,
jusqu’aux mendiants qui ne vivent que de l’aumône. Une des caractéristiques de la cité parisienne qui saute aux yeux des voyageur est la grande proximité entre les différentes populations, riches et pauvres. C’est aussi une ville qui connaît une très forte activité économique, et les marchés comme les quais de la Seine ou les boutiques des artisans sont des lieux où toutes les catégories de la population peuvent se croiser. Elles ne se fréquentent pas pour autant. Les familles nobles préfèrent ainsi se rencontrer dans les hôtels particuliers, nombreux à Paris. |
.Les dynamiques économiques redéfinissent les hiérarchies.
La classification se fonde sur le niveau de richesse et de propriété des citadins, quels que soient leurs ordres ou corps.
On distingue trois niveaux dans lesquels la mobilité sociale est possible :
les élites dominantes (noblesse, clergé et grande bourgeoisie)
les couches intermédiaires (petite et moyenne bourgeoisie)
le petit peuple dominé
La classification se fonde sur le niveau de richesse et de propriété des citadins, quels que soient leurs ordres ou corps.
On distingue trois niveaux dans lesquels la mobilité sociale est possible :
les élites dominantes (noblesse, clergé et grande bourgeoisie)
les couches intermédiaires (petite et moyenne bourgeoisie)
le petit peuple dominé
La noblesse urbaine occupe les hauts postes militaires, politiques, juridiques ou religieux. Outre l’ancienne noblesse d’épée (ou de sang), se développe depuis le XVIe siècle la noblesse de robe du fait de la vénalité des offices. Une partie de la noblesse, malgré les réticences liées au statut noble, investit dans les activités nouvelles comme les manufactures, les forges, les verreries |
La haute bourgeoisie atteint des niveaux de richesse semblables à l’élite de la noblesse. Ses revenus lui permettent d’acheter des offices qui l’intègrent parfois à la noblesse de robe. Dans les ports comme Bordeaux ou Nantes, les négociants bâtissent d’importantes fortunes grâce au commerce colonial. La petite et moyenne bourgeoisie vit de son travail (boutiquiers, médecins, avocats…) et des revenus de ses propriétés terriennes. |
Le petit peuple urbain. Il représente plus de la moitié des citadins. Le trait commun est de n’être pas propriétaire. Les activités sont très diverses, des apprentis et ouvriers aux agriculteurs des faubourgs. Ils sont dépendants de la conjoncture économique et peuvent rapidement tomber dans la grande
pauvreté ou la mendicité en période de crise.
pauvreté ou la mendicité en période de crise.
Moins fréquentes que dans les campagnes, la plupart des émeutes urbaines sont issues de la diffusion de
révoltes rurales. Il existe cependant des « émotions » urbaines surtout provoquées par la hausse des prix de la nourriture. En 1775, la guerre des farines éclate dans les villes de la moitié nord du fait du coût élevé du pain.
Les causes sont aussi fiscales, comme lors de la révolte des Bonnets rouges (Rennes, Nantes) qui suit l’introduction d’une taxe sur le papier timbré (1675).
Il existe enfin des tensions entre corporations ou des émeutes d’ouvriers qui revendiquent de meilleurs salaires (révolte des deux sous de Lyon en 1786).
Les écarts de richesses se creusent au XVIIIe siècle. Cependant, la ville est dotée d’un réseau d’assistance qui se charge des populations les plus pauvres. L’Église et la municipalité prennent en charge l’aumône et l’accueil.
révoltes rurales. Il existe cependant des « émotions » urbaines surtout provoquées par la hausse des prix de la nourriture. En 1775, la guerre des farines éclate dans les villes de la moitié nord du fait du coût élevé du pain.
Les causes sont aussi fiscales, comme lors de la révolte des Bonnets rouges (Rennes, Nantes) qui suit l’introduction d’une taxe sur le papier timbré (1675).
Il existe enfin des tensions entre corporations ou des émeutes d’ouvriers qui revendiquent de meilleurs salaires (révolte des deux sous de Lyon en 1786).
Les écarts de richesses se creusent au XVIIIe siècle. Cependant, la ville est dotée d’un réseau d’assistance qui se charge des populations les plus pauvres. L’Église et la municipalité prennent en charge l’aumône et l’accueil.
C. Blocages et crispations de la société
d'ordres au XVIIIe siècle
d'ordres au XVIIIe siècle
. Résistances et réaction de la société d’ordres
La réaction aristocratique = La noblesse a tendance à se fermer sur elle-même. L’édit de Ségur (1781) réserve les hauts grades de l’armée aux familles d’ancienne noblesse d’épée. La noblesse de robe pratique la cooptation. Les charges d’officiers sont de moins en moins accessibles aux roturiers. Les nobles, au sein des parlements, expriment leur opposition à une remise en cause de leurs privilèges, financiers en particulier |
La réaction seigneuriale = Dans les campagnes, les propriétaires de terres (nobles comme bourgeois) réaffirment leurs droits féodaux dans un contexte de diminution de leurs revenus fonciers. Ils cherchent à s’approprier les terres utilisées collectivement par les villageois, les « communaux », ou encore exigent la réactivation d’anciennes redevances. |
Le conservatisme du tiers état = Les ministres de Louis XVI, à l’image de Turgot, sont animés par les idées nouvelles (Lumières, physiocratie). Les réformes libérales de 1774-1776 bousculent un ordre et des pratiques ancestrales. Dans les campagnes, le mouvement des enclosures remet en cause la vaine pâture. Dans les villes, l’abandon des corporations suscite de vifs refus des corps de métiers. La libéralisation du commerce du grain est vue comme responsable de la montée des prix et suscite des émeutes (guerre des farines de 1775) |
. Des aspirations sociales concurrentes
Les contradictions et divisions de la société = Le bas clergé dénonce les fastes du haut clergé issu de la haute noblesse de cour. Dans les débats socio-politiques, il se range régulièrement du côté du tiers. Le fossé se creuse aussi entre la noblesse provinciale et la noblesse de cour. Les bourgeois négociants et les planteurs revendiquent plus de liberté et d’égalité sociale mais cautionnent la traite négrière et l’esclavage
Les aspirations déçues de la bourgeoisie = La bourgeoisie a toujours été un appui financier de l’ordre royal (impôts, prêts, achats d’offices) et un gage de stabilité de la société d’ordres par la possibilité d’intégrer la noblesse. Or, cette mobilité sociale se ferme. En 1789, l’abbé Sieyès écrit un ouvrage à succès qui
réprouve l’absence de reconnaissance politique du tiers.
réprouve l’absence de reconnaissance politique du tiers.
Les femmes, entre mérite occulté et influence = Sauf cas de veuvage, les femmes, quel que soit leur ordre, sont en situation de subordination masculine (patriarcale et matrimoniale). Leur rôle est fondamental dans tous les ordres mais seule une minorité dispose d’un pouvoir d’influence visible.
Dans les milieux aristocratiques, les « salonnières » favorisent la diffusion des idées des Lumières. À Versailles, les femmes sont au cœur des intrigues de la cour.
Certaines, comme la marquise de Pompadour, issue de la bourgeoisie aisée,provoquent le mécontentement du peuple, comme de l’aristocratie, par leur ascension sociale spectaculaire et leur influence politique.
Dans le clergé, la prêtrise leur est fermée, mais les abbesses ont un réel pouvoir (spirituel, social et économique). Enfin, dans le tiers, alors que la tendance est à la perte de droits juridiques, elles obtiennent la reconnaissance de métiers dédiés (couturières).
Dans les milieux aristocratiques, les « salonnières » favorisent la diffusion des idées des Lumières. À Versailles, les femmes sont au cœur des intrigues de la cour.
Certaines, comme la marquise de Pompadour, issue de la bourgeoisie aisée,provoquent le mécontentement du peuple, comme de l’aristocratie, par leur ascension sociale spectaculaire et leur influence politique.
Dans le clergé, la prêtrise leur est fermée, mais les abbesses ont un réel pouvoir (spirituel, social et économique). Enfin, dans le tiers, alors que la tendance est à la perte de droits juridiques, elles obtiennent la reconnaissance de métiers dédiés (couturières).
Madame de Pompadour est en position centrale
(c’est un portrait), habillée d’une robe très ample ornée de motifs floraux à la mode. Elle est représentée en train de consulter ce qui semble être une partition (présence d’un luth ou d’une guitare à l’arrière- plan). On remarque aussi de nombreux livres et un globe. Mme de Pompadour est placée dans un univers des arts et des lettres. La pièce où se situe la scène est richement meublée et décorée. |
Quentin de La Tour, Portrait en pied de Jeanne-Antoinette Poisson,
marquise de Pompadour, 1755. Pastel, 131 × 177 cm. Musée du Louvre, Paris. |
On peut repérer trois types de reproches dans le texte :
– Madame de Pompadour est une arriviste, une usurpatrice, issue du tiers (« règne des vauriens »,
« petite bourgeoisie », « catin subalterne ») ;
– c’est une dépensière (« on épuise la finance ») ;
– c’est une femme immorale (« élevée à la grivoise», « catin »). En somme une personne indigne de la cour.
– Madame de Pompadour est une arriviste, une usurpatrice, issue du tiers (« règne des vauriens »,
« petite bourgeoisie », « catin subalterne ») ;
– c’est une dépensière (« on épuise la finance ») ;
– c’est une femme immorale (« élevée à la grivoise», « catin »). En somme une personne indigne de la cour.
La destinée de Mme de Pompadour montre l’influence possible des femmes dans la société de l’époque
moderne.
– Elles connaissent une possible ascension sociale : Mme de Pompadour illustre la mobilité sociale et la
possibilité de passer d’un ordre à un autre (du tiers à la noblesse).
– Elles peuvent exercer du pouvoir : Madame de Pompadour est parvenue au sommet de l’État.
Outre sa position de favorite, elle révèle ses qualités et devient conseillère du roi dans le domaine des arts et lettres.
– On peut ajouter un regard critique : cette ascension ne concerne que les personnes issues de l’aristocratie. Si Madame de Pompadour n’avait pas été issue d’une riche famille bourgeoise, elle n’aurait
sans doute pas connu cette ascension.
moderne.
– Elles connaissent une possible ascension sociale : Mme de Pompadour illustre la mobilité sociale et la
possibilité de passer d’un ordre à un autre (du tiers à la noblesse).
– Elles peuvent exercer du pouvoir : Madame de Pompadour est parvenue au sommet de l’État.
Outre sa position de favorite, elle révèle ses qualités et devient conseillère du roi dans le domaine des arts et lettres.
– On peut ajouter un regard critique : cette ascension ne concerne que les personnes issues de l’aristocratie. Si Madame de Pompadour n’avait pas été issue d’une riche famille bourgeoise, elle n’aurait
sans doute pas connu cette ascension.
Gabriel Lemonnier, Lecture de la tragédie de L’Orphelin de Chine de Voltaire dans le salon de Madame Geoffrin, 1812.
Huile sur toile, 196 × 129 cm. Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau
Huile sur toile, 196 × 129 cm. Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau
La diffusion des idées des Lumières est assurée par les salons dans la mesure où les philosophes et
intellectuels qui animent ce mouvement y sont des invités privilégiés et recherchés. Le salon de Mme
Geoffrin est fréquenté par les auteurs de l’Encyclopédie (Diderot et d’Alembert), Marmontel, Montesquieu.
Ces derniers y côtoient des acteurs de la vie politique et économique qui peuvent être inspirés par ces mêmes idées à l’image du ministre Turgot.
intellectuels qui animent ce mouvement y sont des invités privilégiés et recherchés. Le salon de Mme
Geoffrin est fréquenté par les auteurs de l’Encyclopédie (Diderot et d’Alembert), Marmontel, Montesquieu.
Ces derniers y côtoient des acteurs de la vie politique et économique qui peuvent être inspirés par ces mêmes idées à l’image du ministre Turgot.
On peut parler d’un monde en réseau car les salons sont en relation, voire en concurrence, pour s’attirer les intellectuels ou artistes en vue.
Un système de recommandations existe. À titre d’exemple, Mme de Tencin (mère de d’Alembert) a initié et introduit Mme Geoffrin dans le monde des salons et favorisé l’émergence de son salon en y envoyant ses propres invités.
Un système de recommandations existe. À titre d’exemple, Mme de Tencin (mère de d’Alembert) a initié et introduit Mme Geoffrin dans le monde des salons et favorisé l’émergence de son salon en y envoyant ses propres invités.
Les liens entre l’argent et le pouvoir politique tiennent d’abord aux initiatrices des salons.
Celles-ci sont issues des élites et de l’aristocratie de la noblesse (duchesse du Maine, Mme de Tencin)
et de la haute bourgeoisie (Mme Geoffrin, Mme Necker). Elles ont des relations ou sont les épouses
ou compagnes d’acteurs politiques. Mme de Tencin est la maîtresse du Régent, Mme Necker est
la femme du ministre de Louis XVI. En outre, les invités des salons sont issus et animent les deux
mondes de l’argent et de la politique : bourgeoisie négociante, industrielle et ministres. Mme Geoffrin
a poursuivi les activités industrielles de son mari et est devenue actionnaire des Manufactures royales
des glaces de miroirs. Elle peut favoriser ses activités économiques auprès de ses invités membres
du « gouvernement ».
Mme Geoffrin, à l’image de Mme de Pompadour et des autres salonnières, témoigne du rôle et de l’influence possible des femmes dans la société. Elles y font preuve d’un pouvoir politique, économique, intellectuel et
artistique. Les salonnières ont un rôle majeur dans le développement de sociabilités nouvelles et dans
la diffusion des idées des Lumières.
Celles-ci sont issues des élites et de l’aristocratie de la noblesse (duchesse du Maine, Mme de Tencin)
et de la haute bourgeoisie (Mme Geoffrin, Mme Necker). Elles ont des relations ou sont les épouses
ou compagnes d’acteurs politiques. Mme de Tencin est la maîtresse du Régent, Mme Necker est
la femme du ministre de Louis XVI. En outre, les invités des salons sont issus et animent les deux
mondes de l’argent et de la politique : bourgeoisie négociante, industrielle et ministres. Mme Geoffrin
a poursuivi les activités industrielles de son mari et est devenue actionnaire des Manufactures royales
des glaces de miroirs. Elle peut favoriser ses activités économiques auprès de ses invités membres
du « gouvernement ».
Mme Geoffrin, à l’image de Mme de Pompadour et des autres salonnières, témoigne du rôle et de l’influence possible des femmes dans la société. Elles y font preuve d’un pouvoir politique, économique, intellectuel et
artistique. Les salonnières ont un rôle majeur dans le développement de sociabilités nouvelles et dans
la diffusion des idées des Lumières.
. Les impasses politiques des années 1780
Les parlements (noblesse de robe) mettent en avant le respect de la tradition contre l’absolutisme. Ils souhaitent devenir, sur le modèle anglais de la monarchie tempérée, un organe législatif permanent. En cela, ils sont rejoints par les bourgeois du tiers état qui aspirent à devenir une force politique et appellent à la convocation des états généraux
on constate que le budget du royaume est marqué par un déficit chronique depuis le XVIIIe siècle. Il faut d’abord étudier
les dépenses pour en comprendre les enjeux. Elles ont été multipliées par six entre 1726 et 1789. On note que la part des dépenses militaires reste relativement stable et que ce sont les dépenses civiles qui progressent (part des dépenses de la cour notamment). Mais ce qui est le plus remarquable et le cœur du problème financier, c’est la part du remboursement de la dette qui passe d’un tiers à la moitié des dépenses. Par conséquent, les impôts augmentent de façon constante sur la même période. Tous les types d’impôts sont mobilisés. Les impôts indirects (gabelle par exemple) augmentent plus que les directs (taille). Les autres revenus sont constitués notamment de la vente d’offices qui est un expédient souvent utilisé par la Couronne. On se retrouve donc avec une situation de déficit chronique et croissant (plus de 100 millions de livres en 1789). |
La monarchie dépense beaucoup, pour les guerres en particulier. Les ministres du roi proposent de nouveaux impôts payés par tous. Cependant Louis XVI recule systématiquement face aux résistances
aristocratiques (renvoi de Turgot en 1776, échec de l’assemblée des notables en 1787, ...etc.) et renonce à une vraie réforme des finances.
La dégradation de la conjoncture économique et budgétaire (déficit) est renforcée par de mauvaises récoltes. Les crises de subsistance et le sentiment d’injustice fiscale se traduisent par une explosion des révoltes
(+ 25 %). Le roi finit par convoquer les états généraux. Les trois ordres rédigent des cahiers de doléances. S’y expriment des revendications contradictoires entre maintien de privilèges et aspirations à plus d’égalité. Ces tensions sont l’élément déclencheur de la Révolution de 1789
aristocratiques (renvoi de Turgot en 1776, échec de l’assemblée des notables en 1787, ...etc.) et renonce à une vraie réforme des finances.
La dégradation de la conjoncture économique et budgétaire (déficit) est renforcée par de mauvaises récoltes. Les crises de subsistance et le sentiment d’injustice fiscale se traduisent par une explosion des révoltes
(+ 25 %). Le roi finit par convoquer les états généraux. Les trois ordres rédigent des cahiers de doléances. S’y expriment des revendications contradictoires entre maintien de privilèges et aspirations à plus d’égalité. Ces tensions sont l’élément déclencheur de la Révolution de 1789