Le mémorial Yad Vashem
Institué par un vote du parlement israélien en 1953, ce mémorial tire son nom de l'Ancien Testament (Isaïe, 56-5) : « […] j'accorderai, dans ma maison et dans mes murs, un monument (Yad) et un nom (Vashem) […] qui ne périra point. »
Érigé sur la colline du Souvenir à Jérusalem, il comprend plusieurs monuments et musées dédiés aux victimes de la Shoah.
"Those who cannot remember the past are condemned to repeat it "
George Santayana, The life of reason, vol.1, 1905
George Santayana, The life of reason, vol.1, 1905
L’histoire et la mémoire sont des modalités de rapport au passé relevant de registres différents.
L’histoire est une science. La mémoire, dont elle constitue la matière première, se définit comme le rapport des individus, des groupes ou des sociétés à leur passé. Elle se fonde sur des choix mais aussi des silences. Le silence n’est pas l’oubli ; l’historien est là pour rendre compte de ce qui se transmet et de ce qui est tu, pour en faire un objet de savoir. Comme il existe un devoir d’histoire, les sociétés ont également un devoir de justice pour se reconstruire, notamment après les conflits. C’est ce qui explique l’émergence progressive d’un droit international depuis 1945.
L’histoire est une science. La mémoire, dont elle constitue la matière première, se définit comme le rapport des individus, des groupes ou des sociétés à leur passé. Elle se fonde sur des choix mais aussi des silences. Le silence n’est pas l’oubli ; l’historien est là pour rendre compte de ce qui se transmet et de ce qui est tu, pour en faire un objet de savoir. Comme il existe un devoir d’histoire, les sociétés ont également un devoir de justice pour se reconstruire, notamment après les conflits. C’est ce qui explique l’émergence progressive d’un droit international depuis 1945.
QUELS RAPPORTS LA MÉMOIRE ET L’HISTOIRE ENTRETIENNENT-ELLES ?
A) Introduction :
Histoire et mémoire, histoire et justice
Histoire et mémoire, histoire et justice
La connaissance des violences de masse du XXe siècle occupe une place essentielle dans l'histoire contemporaine.
Les conflits et leur histoire s'inscrivent dans les mémoires des populations et des territoires, nourrissant des aspirations à la reconnaissance des victimes.
Dans ce contexte sont élaborées les notions de crime contre l'humanité et de génocide, tandis que la justice pénale internationale tente de mettre en place des tribunaux pour juger mais aussi pour que se reconstruisent États et sociétés après les conflits majeurs.
Les conflits et leur histoire s'inscrivent dans les mémoires des populations et des territoires, nourrissant des aspirations à la reconnaissance des victimes.
Dans ce contexte sont élaborées les notions de crime contre l'humanité et de génocide, tandis que la justice pénale internationale tente de mettre en place des tribunaux pour juger mais aussi pour que se reconstruisent États et sociétés après les conflits majeurs.
. Comment s'articulent histoire, mémoire et justice au XXe siècle ?
I. l'histoire n'est pas mémoire
« Mémoire, histoire : loin d’être synonymes, nous prenons conscience que tout les oppose » .
Pierre Nora, « Entre mémoire et histoire », Les lieux de mémoire« , T.1, 1984, p.XIX
Pierre Nora, « Entre mémoire et histoire », Les lieux de mémoire« , T.1, 1984, p.XIX
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Hérodote (V° siècle av. JC), considéré comme le premier historien, décrit l’histoire comme « une procédure de vérité » pour évoquer les évènements du passé (il nomme son ouvrage historie, c’est-à-dire « enquête », et utilise des documenta, c’est-à-dire des « traces »). L’histoire se définit dès lors comme une connaissance objective du passé et se conçoit comme un savoir scientifique, fruit d’un travail de reconstitution rigoureuse. Elle vise à établir des faits (par défaut partiels) et des hypothèses toujours susceptibles de remise en cause.
Les deux mots, histoire et mémoire, sont souvent mis en rapport voire confondus. La confusion tient peut-être d'abord au fait que l'histoire est souvent considérée comme une discipline de mémoire : une matière qu'il suffit de mémoriser pour la maîtriser.
Le mot mémoire est ici entendu dans un sens plus large et plus riche que celui de fonction cérébrale par laquelle s'opère l'acquisition, la conservation et le retour d'une connaissance chez un individu. Elle est un patrimoine mental, un ensemble de souvenirs qui nourrissent les représentations, assurent la cohésion des individus dans un groupe ou dans une société et peuvent inspirer leurs actions présentes.
Le mot mémoire est ici entendu dans un sens plus large et plus riche que celui de fonction cérébrale par laquelle s'opère l'acquisition, la conservation et le retour d'une connaissance chez un individu. Elle est un patrimoine mental, un ensemble de souvenirs qui nourrissent les représentations, assurent la cohésion des individus dans un groupe ou dans une société et peuvent inspirer leurs actions présentes.
Ce retour en force de la mémoire est caractérisé par son lien consubstantiel avec le présent au point de faire les titres de la presse. Les débats sur Vichy, notamment au moment du procès Papon et ceux sur la torture en Algérie sont des exemples frappants d'un véritable télescopage entre la mémoire et l'actualité, dans lequel les médias, les politiques et la justice prennent le pas sur les historiens, même si ceux-ci peuvent être convoqués comme experts. L'inscription dans l'actualité tend à l'emporter sur le regard de l'historien qui passe au second plan. Les nouveaux modes de commémoration confirment que le présent prend le pas sur le passé : l'aspect festif et médiatique que prend la commémoration ( par exemple à l'occasion la célébration du bicentenaire de la Révolution) est significatif. On ne commémore aujourd'hui le passé que pour mieux célébrer ou condamner le présent. |
Ces mémoires éclatées, sélectives, souvent contraires, ne sont pas synonyme d'histoire.
L'histoire est avant tout une procédure de vérité. Mais l'histoire peut-elle atteindre la vérité ?
Comme l'a dit Pierre Nora, l'histoire est une reconstruction problématique et incomplète de ce qui n'est plus: reconstruction par un sujet (l'historien) d'un objet (le fait historique).
L'histoire est donc un mixte indissoluble de sujet et d'objet . Cela pose le problème de la subjectivité de l'historien.
Comme l'a dit Pierre Nora, l'histoire est une reconstruction problématique et incomplète de ce qui n'est plus: reconstruction par un sujet (l'historien) d'un objet (le fait historique).
L'histoire est donc un mixte indissoluble de sujet et d'objet . Cela pose le problème de la subjectivité de l'historien.
le fait historique, est construction mais cela ne veut pas dire subjectivisme : il y a bien une réalité du vécu des hommes dans le passé. Il y a donc une objectivité du passé humain que l'on ne peut travestir sans perdre la qualité même d'historien. Intentionnalistes et fonctionnalistes peuvent débattre de la genèse de la solution finale, ce sont des historiens. Mais les négationnistes qui nient la matérialité de l'extermination n'ont pas le droit de se dire historiens. Ce qu'ils prétendent est faux car contraire à la réalité attestée par des traces, des documents officiels et de nombreux témoignages. Ces falsificateurs doivent être désignés comme des négationnistes. |
En effet l'histoire est révisionniste dans la mesure où c'est une opération qui appelle l'analyse et le discours critique.
Alors que la mémoire installe le souvenir dans le sacré, l'histoire, procédure de vérité et discours critique, l'en débusque. Alors que la mémoire se pose délibérément en un absolu, l'histoire se situe dans le relatif. Alors que la mémoire est démultipliée, déchirée entre les groupes, l'histoire appartient à tous et à personne.
En ce sens la mémoire est suspecte à l'histoire, ce qui ne veut pas dire qu'elle l'ignore.
Alors que la mémoire installe le souvenir dans le sacré, l'histoire, procédure de vérité et discours critique, l'en débusque. Alors que la mémoire se pose délibérément en un absolu, l'histoire se situe dans le relatif. Alors que la mémoire est démultipliée, déchirée entre les groupes, l'histoire appartient à tous et à personne.
En ce sens la mémoire est suspecte à l'histoire, ce qui ne veut pas dire qu'elle l'ignore.
Histoire et mémoire entretiennent en fait une relation dialectique et se nourrissent l'une l'autre. Il y a entre elles des interactions dans les deux sens :
- d'une part, selon la formule de Jacques Le Goff (Histoire et mémoire, 1988), la mémoire des témoins des événements est le plus beau matériau de l'histoire. Le rôle des témoignages est essentiel pour l'historien. Comment comprendre la brutalisation qu'a représenté la Première guerre mondiale sans le témoignage des poilus ?
L'historien travaille sur ces témoignages, qu'ils soient oraux (dans le cas de l'histoire du temps présent ou de l'histoire immédiate) ou qu'ils soient écrits (dans le cas d'une histoire plus lointaine). Il les recoupe, les confronte, les resitue dans leur contexte, les confronte également avec des traces matérielles de ce passé qu'il cherche à reconstituer.
L'historien travaille sur ces témoignages, qu'ils soient oraux (dans le cas de l'histoire du temps présent ou de l'histoire immédiate) ou qu'ils soient écrits (dans le cas d'une histoire plus lointaine). Il les recoupe, les confronte, les resitue dans leur contexte, les confronte également avec des traces matérielles de ce passé qu'il cherche à reconstituer.
- d'autre part, depuis plusieurs années, la mémoire est devenue en tant que telle un objet d'étude pour les historiens, comme le montrent l'ouvrage sur les lieux de mémoire et les nombreux travaux sur les mémoires de différents groupes (socioprofessionnels, ethniques, régionaux, religieux etc…) qui se sont multipliés, surtout depuis les années 80.
En sens inverse, l'histoire peut nourrir la mémoire : les historiens et les professeurs d'histoire ne se contentent pas d'utiliser la mémoire comme source, ils contribuent à construire cette mémoire. |
Dans un contexte de résurgence des mémoires de différents groupes, les études sur la mémoire se multiplient. Dès lors, à la tête de l’Etat, c’est une explosion mémorielle et commémorative: Nora évoque une « tyrannie de la mémoire ». La fin des années 1980 et 1990 voient la cristallisation de la notion de «devoir de mémoire ». C’est en vertu de ce principe que le Président Chirac mène une campagne de reconnaissance des « oubliés de l’histoire » : victime du génocide juif (1995), combattants de la guerre d’Algérie et harkis (2002-2003), victimes de l’esclavage (2005). Des lois mémorielles sont votées : répression de la contestation du génocide juif (loi Gayssot, 1990), reconnaissance du génocide arménien (2001), reconnaissance de l’esclavage et de la traite en tant que crimes contre l’humanité (loi Taubira, 2001). |
Lois mémorielles et injonction au souvenir suscitent des critiques chez les historiens qui y voient un rapport obsessionnel au passé au détriment de l’analyse historique , comme Pierre Nora qui a fondé en 2005 l’association « Liberté pour l’histoire »..
Au « devoir de mémoire », ils préfèrent le « devoir d’histoire ».
Au « devoir de mémoire », ils préfèrent le « devoir d’histoire ».
. Peut-on parler aujourd’hui d’inflation mémorielle ?
Pour synthétiser cette 1ere partie:
Selon Pierre Nora, tome 1 des « Lieux de mémoire », 1984, « Tout oppose mémoire et histoire »: la mémoire est en évolution permanente, déformable, vulnérable, subjective, affective, floue et plurielle. Alors que l’histoire est une reconstruction, une représentation du passé qui appelle analyse et critique, qui tend à l’universel et désacralise car elle relativise et se veut plus objective.
On note : * La pluralité des mémoires, voire leurs concurrences ; les notions de devoir de mémoire/ travail de mémoire ; de lieux de mémoire ; de politique mémorielle, l’inflation des temps de commémorations. * le rôle et la place du témoin, dans l’histoire, la mémoire et la justice.
* Le principe de l’enquête, de la quête de vérité, de la controverse et des débats = principes communs à l’histoire et à la justice
Selon Pierre Nora, tome 1 des « Lieux de mémoire », 1984, « Tout oppose mémoire et histoire »: la mémoire est en évolution permanente, déformable, vulnérable, subjective, affective, floue et plurielle. Alors que l’histoire est une reconstruction, une représentation du passé qui appelle analyse et critique, qui tend à l’universel et désacralise car elle relativise et se veut plus objective.
On note : * La pluralité des mémoires, voire leurs concurrences ; les notions de devoir de mémoire/ travail de mémoire ; de lieux de mémoire ; de politique mémorielle, l’inflation des temps de commémorations. * le rôle et la place du témoin, dans l’histoire, la mémoire et la justice.
* Le principe de l’enquête, de la quête de vérité, de la controverse et des débats = principes communs à l’histoire et à la justice
II. Les notions de crime contre l'humanité et génocide ,et le contexte de leur élaboration
La première moitié du XXe siècle est marquée par l'ampleur des violences de masse et l'incapacité des grandes puissances à protéger les populations civiles. Certains intellectuels, des juristes, des survivants, tentent de rassembler les preuves des massacres et de mobiliser l'opinion à l'échelle internationale. Les premières tentatives de formulation d'un droit international échouent, mais les crimes nazis provoquent ensuite une prise de conscience des puissances.
Entre 1904 et 1908, environ 80 % du peuple herero et 50 % du peuple nama vivant sur le territoire de l'actuelle Namibie ont été exterminés par les troupes des colonisateurs allemands dans le cadre d'une politique raciale qui accompagne le contrôle du territoire. |
Soldats allemands empaquetant des crânes herero destinés aux universités et aux musées allemands, carte postale, vers 1905.
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En 1945, les Alliés mettent en place un tribunal militaire international à Nuremberg afin de juger organisations et hauts dignitaires nazis pour crimes contre la paix et crimes contre l’humanité. Ces crimes impliquent une réflexion juridique nouvelle. Pour la 1° fois, l’humanité émerge comme entité à défendre. Au moment où elle est établie par le tribunal, la notion de crime contre l’humanité est restreinte au cadre de la 2° guerre mondiale. La notion de « génocide », forgée par Lemkin en 1944, bien que mentionnée, n’est pas alors prise en compte.
Axe 1: Histoire et mémoires des
conflits
conflits
les conflits du XXe siècle sont toujours la source de controverses et de débats comme en témoigne le rapport Stora sur la guerre d'Algérie
Les conflits et leur histoire sont inscrits dans la mémoire collective des sociétés et dans les mémoires individuelles.
L'historien doit tenter d'approcher la réalité des faits en démêlant ce qui est du récit officiel des gouvernants, des mémoires parfois contradictoires des acteurs, de la volonté d'oublier des pages tragiques de l'histoire
(cf Rousso : le cycle mémoriel = amnésie, anamnèse et hypermnésie = l'amnésie, d'occultation, d'oubli est la 1ere phase du cycle. Après l'amnésie vient le temps de l'anamnèse, c'est-à-dire une prise de conscience, un retour progressif sur le passé qu'on avait refoulé, une sorte de retour de mémoire, intervenant une quarantaine d'années après les événements concernés. Enfin, on entre dans une phase d'hypermnésie, correspondant à une sorte d'excès de mémoire, par laquelle les souvenirs occupent une place de plus en plus obsédante.)
L'histoire des conflits du XXe siècle est toujours en chantier. Autant en ce qui concerne la 1ere guerre mondiale que la guerre l'Algérie l'analyse des historiens ne cesse d'évoluer.
L'historien doit tenter d'approcher la réalité des faits en démêlant ce qui est du récit officiel des gouvernants, des mémoires parfois contradictoires des acteurs, de la volonté d'oublier des pages tragiques de l'histoire
(cf Rousso : le cycle mémoriel = amnésie, anamnèse et hypermnésie = l'amnésie, d'occultation, d'oubli est la 1ere phase du cycle. Après l'amnésie vient le temps de l'anamnèse, c'est-à-dire une prise de conscience, un retour progressif sur le passé qu'on avait refoulé, une sorte de retour de mémoire, intervenant une quarantaine d'années après les événements concernés. Enfin, on entre dans une phase d'hypermnésie, correspondant à une sorte d'excès de mémoire, par laquelle les souvenirs occupent une place de plus en plus obsédante.)
L'histoire des conflits du XXe siècle est toujours en chantier. Autant en ce qui concerne la 1ere guerre mondiale que la guerre l'Algérie l'analyse des historiens ne cesse d'évoluer.
Jalon 1: les causes de la 1ere guerre mondiale: un débat historique et ses implications politiques
Le 11 novembre 2020, un siècle après l’inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris, l’écrivain et poilu Maurice Genevoix (1890-1980) est entré au Panthéon. A travers cet homme, qui fut un grand témoin du conflit (qu’il a raconté dans de nombreux textes, dont Ceux de 14), ce sont les millions de soldats français de 14-18 qui ont été honorés. Cet exemple témoigne :
- de l’importance que la mémoire française accorde toujours à la Grande Guerre (commémorée très régulièrement : le Centenaire du conflit ayant été un point d’orgue).
- de l’impact que les travaux historiques ont sur les mémoires : les écrits de Maurice Genevoix avaient en effet été en partie censurés dans les années 1920, car ils montraient la réalité des combats et, plus encore, relatait des scènes de paniques, que la mémoire officielle a longtemps cherché à étouffer, avant que l’histoire n’étudie le vécu des soldats à partir des années 1950.
- de l’importance que la mémoire française accorde toujours à la Grande Guerre (commémorée très régulièrement : le Centenaire du conflit ayant été un point d’orgue).
- de l’impact que les travaux historiques ont sur les mémoires : les écrits de Maurice Genevoix avaient en effet été en partie censurés dans les années 1920, car ils montraient la réalité des combats et, plus encore, relatait des scènes de paniques, que la mémoire officielle a longtemps cherché à étouffer, avant que l’histoire n’étudie le vécu des soldats à partir des années 1950.
2014-2019 Le Centenaire = intense en commémorations, objet surinvesti de la mémoire collective, particulièrement en France. Pourtant subsistent des débats historiographiques importants sur ce conflit, comme celui du consentement des soldats, mais aussi celui des causes de la Grande guerre.
Comment expliquer ce suicide collectif ? Une mémoire toujours polémique.
Comment expliquer ce suicide collectif ? Une mémoire toujours polémique.
1 - Une controverse très précoce
Les causes du conflit sont multiples. L'attentat de Sarajevo commis contre l’héritier de l’Empire d’Autriche-Hongrie a excité des tensions plus profondes : rivalités coloniales et territoriales, tensions nationalistes, courses aux armements, etc. L'engrenage des alliances nouées dès le début du XXème siècle entre les membres de la Triple Entente (France, Russie, Grande-Bretagne) et ceux de la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) a entraîné l'Europe dans un conflit dont l'ampleur n'avait été imaginée ni désirée par les gouvernements . BILAN : 10 millions de morts / 70 millions de mobilisés
Des causes connues de tous ... mais . les causes profondes de la guerre ne sont pas déterminantes
. la chronologie, l'enchainement qui semble inéluctable = un déterminisme
En fait on a pas essayer de comprendre la guerre...on a plus cherché à démontrer qu'à comprendre.
. la chronologie, l'enchainement qui semble inéluctable = un déterminisme
En fait on a pas essayer de comprendre la guerre...on a plus cherché à démontrer qu'à comprendre.
L’affiche de 1917 proclame « Attaqués, nous ne faisons que nous défendre » et multiplie les arguments d’une responsabilité allemande (« La guerre est l’industrie nationale de la Prusse » est une allusion à la guerre de 1870 et les soldats à droite montrent la croissance continue de ses forces durant des siècles. L’Allemagne est présentée comme une pieuvre militariste voulant contrôler la Mitteleuropa, la France, le Royaume-Uni). |
La question des responsabilités dans le déclenchement du conflit se pose dès le début, d’autant qu’aucun Etat n’a revendiqué la responsabilité de la guerre. Celle-ci s'éternisant, chaque pays belligérant tente de justifier les sacrifices imposés en rejetant la faute sur l'ennemi et se présente comme l'agressé menant une guerre défensive ou une « guerre du droit ». Ainsi les opinions publiques des différents pays sont durablement marquées par cette idée de leur « non-responsabilité ».
Quand l'armistice est signé le 11 novembre 1918, il faut construire la paix. L’Allemagne, défaite mais non écrasée, n’est pas invitée aux négociations à Paris. Elle est obligée d’accepter le Traité de Versailles (1919) et particulièrement son article 231 qui déclare l'Allemagne et ses alliés coupables des pertes et dommages subis par les alliés, justifiant ainsi de très lourdes réparations (le texte initial prévoyait que l’Allemagne paye l’équivalent de 3 fois son PNB de 1913). Cette responsabilisation de l’Allemagne est dénoncée vivement : le traité apparait comme un DIKTAT), tant par les diplomates, les dirigeants que par l’opinion publique allemande. |
Dès 1919, l’Allemagne refuse d’assumer la responsabilité du conflit. Cette commission d’historiens Allemands, pour peser sur le traité, estime de manière diplomatique que le « risque de guerre avait été envisagé », mais sans la volonté de déclencher une guerre générale. Elle met en accusation l’empire russe et ses courants PANSLAVISTES. La caricature de Thomas Heine est plus directe et brutale. Les quatre vainqueurs veulent la mort de l’Allemagne, car ils veulent une victime, et les délibérations du Congrès de la paix sont hypocrites. |
En France, l’unanimité à propos d’une « responsabilité unique de l’Allemagne » se fissure très tôt. Ainsi des pacifistes comme Mathias Morhardt, secrétaire de la Ligue des droits de l’homme, cherchent à montrer que Poincaré (Président de la République de 1913 à 1920) a toujours mené une politique de haine contre l’Allemagne, avant 1914 et après 1918. Mais ce courant, porté aussi par les communistes, est minoritaire.
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La « controverse Fischer »
Interrogé par le magazine Spiegel en 2004, l'historien allemand Konrad H. Jarausch rappelle l'émotion suscitée à l'époque. Les thèses de Fischer furent un choc. Tous les Allemands découvraient les horreurs du Troisième Reich. Et à présent, voilà qu'ils devenaient aussi responsables du déclenchement de la Première Guerre mondiale. |
« Notre série sur la Première Guerre mondiale et ses suites : la catastrophe du XXe siècle », Der Spiegel, supplément spécial 2004. La une du magazine suggère, comme Fischer, une continuité entre les IIe et IIIe Reich.
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Comme convenu quelques approfondissements sur la 1ere GM...ci dessous...pour les 2 groupes
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document 1 (de 2 min. 15 s. à 6 min. 28 s. ).
1. Dites quelle place occupe le débat sur les origines de la guerre selon l'historien Stanislas Jeannesson dans l'historiographie et précisez quels enjeux cette question soulève.
2. Dites quelles sont les différentes réponses qu'il est possible d'apporter aux origines de la guerre.
3. Dites quelle réserve l'historien Stanislas Jeannesson émet sur toutes ces explications.
1. Dites quelle place occupe le débat sur les origines de la guerre selon l'historien Stanislas Jeannesson dans l'historiographie et précisez quels enjeux cette question soulève.
2. Dites quelles sont les différentes réponses qu'il est possible d'apporter aux origines de la guerre.
3. Dites quelle réserve l'historien Stanislas Jeannesson émet sur toutes ces explications.
4. Comment les contemporains perçoivent-ils la guerre qui approche et comment est-elle justifiée auprès des opinions publiques (document 1 de 9 min. 14 s à 13 min 39). Répondez en complétant le tableau suivant.
Exercice 2. La question de la responsabilité de la guerre : un enjeu politique durant l'entre-deux-guerres
1. Montrez que la question des responsabilités constitue un enjeu géopolitique majeur lors de la négociation des traités de paix (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s).
2. Montrez aussi que la question constitue un enjeu politique en Allemagne (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s).
3. Montrez que l’historien comme Jean Pierre Renouvin ouvre le débat historiographique sur les origines de la guerre et sur la question des responsabilités (document 1 de 31 min. 36 à 40 min.)
1. Montrez que la question des responsabilités constitue un enjeu géopolitique majeur lors de la négociation des traités de paix (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s).
2. Montrez aussi que la question constitue un enjeu politique en Allemagne (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s).
3. Montrez que l’historien comme Jean Pierre Renouvin ouvre le débat historiographique sur les origines de la guerre et sur la question des responsabilités (document 1 de 31 min. 36 à 40 min.)
Exercice 3. Un débat relancé dans les années 60
1. Dites quand ressurgit le débat sur l’origine de la guerre et présentez les idées défendues par l’historien qui en est à l’origine ( document 1 de 40 min. à 45 min.)
2. Dites dans quel contexte il est possible d’inscrire cet ouvrage (document 1 de 40 min. à 45 min.)
3. Indiquez quelle est l’idée directrice de Fisher et précisez comment sa thèse est accueillie.
4. Dites en quoi la polémique suscitée par les travaux de Fisher est révélatrice de la place que peut occuper l’historien dans la société.
1. Dites quand ressurgit le débat sur l’origine de la guerre et présentez les idées défendues par l’historien qui en est à l’origine ( document 1 de 40 min. à 45 min.)
2. Dites dans quel contexte il est possible d’inscrire cet ouvrage (document 1 de 40 min. à 45 min.)
3. Indiquez quelle est l’idée directrice de Fisher et précisez comment sa thèse est accueillie.
4. Dites en quoi la polémique suscitée par les travaux de Fisher est révélatrice de la place que peut occuper l’historien dans la société.
Document 3. Un débat historiographique qui reste vivace aujourd’hui
On peut aussi citer l’Australien Christopher Clark (…) , qui, renouant avec l’approche des années 1930, minimise la responsabilité allemande en estimant que l’ensemble des dirigeants européens ont concouru aveuglément au déclenchement de la guerre. Il est très critique à l’égard des Serbes, allant jusqu’à rapprocher leur attitude d’alors de leur comportement dans la guerre civile yougoslave de 1991 à 1995. Il dédouane Vienne, dont l’ultimatum ne serait pas plus inacceptable que celui de l’OTAN à la Serbie, en 1994. Et il accuse les hommes politiques russes et français d’avoir appuyé sans sourciller la position serbe, sans tenir compte des craintes allemandes d’un « encerclement ».
Cette démarche rencontre un immense succès en Allemagne – le livre est réédité douze fois –, parce que, outre l’effet de l’approche de la date du centenaire, il correspond à un changement profond de la culture politique des nouvelles générations en Allemagne. La fin de la guerre froide a permis à Berlin de redevenir un acteur politique qui compte : il est donc pertinent de s’intéresser aux processus de décision. Par ailleurs, l’amenuisement de la dissuasion nucléaire rend à nouveau possible une guerre entre grandes puissances : il est tout aussi pertinent de s’intéresser à la façon dont s’enchaînent les décisions qui peuvent y conduire.
L’argument selon lequel l’Allemagne n’aurait pas de responsabilité dans le déclenchement de la guerre est de mauvaise foi. Il est certain qu’il y a une volonté serbe de ne pas plier face à l’Autriche, qu’il y a une volonté autrichienne de détruire la Serbie, une volonté allemande de tester la volonté russe de soutenir la Serbie et une volonté française d’encourager la Russie à ne pas laisser tomber la Serbie.
La thèse d’un été paisible et serein interrompu par la surprise d’une guerre impromptue ne tient pas non plus. Les deux camps ont rempli peu à peu la poudrière durant les années précédentes, mais il est incontestable que ce sont les Allemands qui y mettent le feu. Le cœur du problème est, comme l’avait déjà montré Pierre Renouvin, la mobilisation russe : les Allemands pensaient qu’ils ne pouvaient pas arrêter la mécanique lancée par la mise en œuvre du plan Schlieffen. Rappelons que l’armée française avait l’ordre de laisser 10 kilomètres entre son front et l’armée allemande. C’était symbolique, mais fondamental : il s’agissait de prouver, à l’opinion française comme au gouvernement britannique, dont l’engagement n’était pas si assuré, que l’Allemagne était bel et bien l’agresseur.
Mais rappelons que, dans les archives françaises publiées après-guerre, une dépêche du 31 juillet 1914 envoyée à Paris par l’ambassadeur français en Russie, Maurice Paléologue, indique que « la Russie a mobilisé, à la suite d’informations sur les mobilisations autrichienne et allemande ». Or, ce texte a été modifié pendant la guerre : la dépêche réelle, que l’on a retrouvée, stipule seulement « la Russie a mobilisé »…
Pour vous montrer à quel point historiographie et enjeux politiques restent indissociables, j’ai reçu un appel d’un éditeur de Belgrade, qui avait entendu dire que mes travaux contredisaient en partie ceux de Christopher Clark : il voulait traduire mon livre en serbe !
Gerd Krumeich : « En 1914, les deux camps ont rempli la poudrière », Le Monde, 11 mars 2014
On peut aussi citer l’Australien Christopher Clark (…) , qui, renouant avec l’approche des années 1930, minimise la responsabilité allemande en estimant que l’ensemble des dirigeants européens ont concouru aveuglément au déclenchement de la guerre. Il est très critique à l’égard des Serbes, allant jusqu’à rapprocher leur attitude d’alors de leur comportement dans la guerre civile yougoslave de 1991 à 1995. Il dédouane Vienne, dont l’ultimatum ne serait pas plus inacceptable que celui de l’OTAN à la Serbie, en 1994. Et il accuse les hommes politiques russes et français d’avoir appuyé sans sourciller la position serbe, sans tenir compte des craintes allemandes d’un « encerclement ».
Cette démarche rencontre un immense succès en Allemagne – le livre est réédité douze fois –, parce que, outre l’effet de l’approche de la date du centenaire, il correspond à un changement profond de la culture politique des nouvelles générations en Allemagne. La fin de la guerre froide a permis à Berlin de redevenir un acteur politique qui compte : il est donc pertinent de s’intéresser aux processus de décision. Par ailleurs, l’amenuisement de la dissuasion nucléaire rend à nouveau possible une guerre entre grandes puissances : il est tout aussi pertinent de s’intéresser à la façon dont s’enchaînent les décisions qui peuvent y conduire.
L’argument selon lequel l’Allemagne n’aurait pas de responsabilité dans le déclenchement de la guerre est de mauvaise foi. Il est certain qu’il y a une volonté serbe de ne pas plier face à l’Autriche, qu’il y a une volonté autrichienne de détruire la Serbie, une volonté allemande de tester la volonté russe de soutenir la Serbie et une volonté française d’encourager la Russie à ne pas laisser tomber la Serbie.
La thèse d’un été paisible et serein interrompu par la surprise d’une guerre impromptue ne tient pas non plus. Les deux camps ont rempli peu à peu la poudrière durant les années précédentes, mais il est incontestable que ce sont les Allemands qui y mettent le feu. Le cœur du problème est, comme l’avait déjà montré Pierre Renouvin, la mobilisation russe : les Allemands pensaient qu’ils ne pouvaient pas arrêter la mécanique lancée par la mise en œuvre du plan Schlieffen. Rappelons que l’armée française avait l’ordre de laisser 10 kilomètres entre son front et l’armée allemande. C’était symbolique, mais fondamental : il s’agissait de prouver, à l’opinion française comme au gouvernement britannique, dont l’engagement n’était pas si assuré, que l’Allemagne était bel et bien l’agresseur.
Mais rappelons que, dans les archives françaises publiées après-guerre, une dépêche du 31 juillet 1914 envoyée à Paris par l’ambassadeur français en Russie, Maurice Paléologue, indique que « la Russie a mobilisé, à la suite d’informations sur les mobilisations autrichienne et allemande ». Or, ce texte a été modifié pendant la guerre : la dépêche réelle, que l’on a retrouvée, stipule seulement « la Russie a mobilisé »…
Pour vous montrer à quel point historiographie et enjeux politiques restent indissociables, j’ai reçu un appel d’un éditeur de Belgrade, qui avait entendu dire que mes travaux contredisaient en partie ceux de Christopher Clark : il voulait traduire mon livre en serbe !
Gerd Krumeich : « En 1914, les deux camps ont rempli la poudrière », Le Monde, 11 mars 2014
Jalon 2: Mémoires et histoire d'un conflit: la guerre d'Algérie
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Axe 2: Histoire,mémoire et justice
Comment la justice se saisit-elle des génocides et crimes de masse aux échelles locale, nationale et internationale ?
Jalon 1: la justice à l'echelle locale: les tribunaux gacaca face au génocide des Tutsis (1994 / 2012)
En quoi les tribunaux gacaca au Rwanda montrent-ils à la fois la nécessité de rendre justice aux victimes d’un processus génocidaire et les difficultés d’en effacer les traces sur la société rwandaise ?
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Cinq dates à retenir :
- 1919 : le Rwanda est attribué à la Belgique par le traité de Versailles - 1962 : Indépendance du Rwanda - 1973 : prise du pouvoir par le général hutu Juvénal Habyarimana - IIe République - 1990 : début de la guerre au Rwanda - Avril-Juillet 1994 : génocide des Tutsi au Rwanda |
Dossier documentaire
Extrait du Journal télévisé de 20h – 16 avril 1994
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Extrait Journal télévisé de 20h – 11 mai 1994
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« Abordant le déroulement du génocide proprement dit, M. Jean-Pierre Chrétien a attiré l’attention sur l’abondance des enquêtes et des témoignages attestant de la réalité et de la " normalité " du génocide. La propagande utilisée durant les événements, dans la presse comme à la radio, s’est située dans la continuité d’une culture politique de plus de trente ans et a été axée autour de trois grands thèmes : la priorité de l’appartenance ethnique hutue ou tutsie ; la légitimation d’un véritable conflit racial diabolisant les uns et définissant de manière totalitaire le pouvoir des autres ; enfin, la normalisation d’une culture de la violence. Certes, il était difficile d’imaginer par avance l’ampleur et l’atrocité du génocide, mais il est étonnant que celles-ci aient été perçues et condamnées si tardivement par la communauté internationale. Le terme de génocide est apparu dans la presse belge dès le 13 avril, dans la presse française dès le 26 avril. Les chercheurs africanistes américains ont protesté le 1er mai auprès de Mme Madeleine Albright, qui représentait les Etats-Unis au Conseil de Sécurité. Mais le plus grand drame du Rwanda est que les responsables politiques du génocide persistent à ne pas le reconnaître et à le justifier au nom de la légitimité de la colère populaire. Jointe à la lenteur des procédures du Tribunal d’Arusha, cette absence de reconnaissance empêche toute réconciliation.
En conclusion, M. Jean-Pierre Chrétien a souligné qu’à l’exemple de la Commission sénatoriale belge ou du diocèse de Lyon, il reviendrait à la mission d’information française de clarifier les événements et " d’ouvrir les archives diplomatiques et militaires ".
En conclusion, M. Jean-Pierre Chrétien a souligné qu’à l’exemple de la Commission sénatoriale belge ou du diocèse de Lyon, il reviendrait à la mission d’information française de clarifier les événements et " d’ouvrir les archives diplomatiques et militaires ".
Extrait du témoignage de l’historien Jean-Pierre Chrétien devant la Mission Parlementaire sur le Rwanda
– 7 avril 1998
18 mai 1994, à l’Assemblée nationale, Alain Juppé, alors ministère des Affaires étrangères
« Génocide : destruction systématique d'un groupe ethnique. Telle est la définition. C'est la raison pour laquelle, [...] j'ai moi-même utilisé ce terme il y a quelques jours puisque c'est bien de cela qu'il s'agit au Rwanda. Face à l'offensive du Front patriotique rwandais, les troupes gouvernementales rwandaises se sont livrées à l'élimination systématique de la population tutsie, ce qui a entraîné la généralisation des massacres. »
Dans Raphaël Doridant et François Graner, L’Etat français et le génocide des Tutsi au Rwanda, Marseille, Agone, 2020, p. 149
En 2003, les habits des victimes du génocide contre les Tutsis au Rwanda ont été présentés dans le cadre d'une opération mémorielle.• Crédits : Per-Anders Pettersson - Getty
- Comment est qualifié l’événement par les médias français entre avril et mai 1994 ?
- Dans quel pays apparaît pour la première fois le terme génocide ? A quelle date en France ?
- Après avoir résumé la définition du terme génocide, pour quelles raisons est-il essentiel de qualifier l’événement ainsi ?
- En quoi « ouvrir les archives » (Jean-Pierre Chrétien) semblent un processus important ?
- Que reprocher à l’idée de « génocides rwandais » au pluriel ? Que cela signifie-t-il sur le problème de la mémoire ?
- Dans quel pays apparaît pour la première fois le terme génocide ? A quelle date en France ?
- Après avoir résumé la définition du terme génocide, pour quelles raisons est-il essentiel de qualifier l’événement ainsi ?
- En quoi « ouvrir les archives » (Jean-Pierre Chrétien) semblent un processus important ?
- Que reprocher à l’idée de « génocides rwandais » au pluriel ? Que cela signifie-t-il sur le problème de la mémoire ?
Jalon 2 : la construction d'une justice pénale internationale face aux crimes de masse: le tribunal pénal international pour l'ex yougoslavie (TPIY)
Objet de travail conclusif: l'histoire et
les mémoires du génocide des juifs et
des tsiganes
les mémoires du génocide des juifs et
des tsiganes
Comment l’histoire du génocide des Juifs et des Tziganes s’inscrit-elle dans la mémoire collective ?
Que voyez-vous ? Avec quelles impressions ?
Bilan de solution finale
Tal Bruttmann et Christophe Tarricone, Les 100 mots de la Shoah, QSJ, PUF, mars 2016 -
(En italique : pays considérés dans leurs frontières de 1938.)
Tal Bruttmann et Christophe Tarricone, Les 100 mots de la Shoah, QSJ, PUF, mars 2016 -
(En italique : pays considérés dans leurs frontières de 1938.)
Carte des centres de mise à mort dans l’Europe allemande, Tal Bruttmann
Comment la vision du monde des nazis a-t-elle conduit aux génocides et comment la guerre a t- elle accéléré le processus ?
* Mars 1933 à sept 1939: une politique normative discriminatoire: se débarrasser des juifs par la loi
* sept 1939 à juin 1941: politique de déplacements des juifs dans les territoires extérieurs à la germanité
Des habitants du ghetto de Lodz traversent un pont en bois érigé au-dessus d’une rue « aryenne » séparant deux des trois subdivisions du ghetto
* à partir de juin 1941: politique d'assassinats systématiques des populations juives
1) La difficile émergence de la mémoire de la Shoah et de
Porajmos
Porajmos
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2) Faire vivre la mémoire du génocide: lieux de mémoire, mémoriaux, procès mémoriels.
a) lieux de mémoire
memorial Yad Vashem Jérusalem
b) les procès mémoriels
Le Procès d'Auschwitz 1963 / 1965 RFA
Exécution d’otages par la Milice devant le cimetière de Rillieux-la-Pape, le 29 juin 1944.
3) Le génocide dans la littérature et le cinéma
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massacre de Liepaga 1941
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liste de schindler Shower
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« la perversion du système nazi, ce n’est pas seulement la destruction des Juifs, c’est la destruction de la destruction..." C. Lanzmann
Elie Wiesel développe aussi cette idée lors de sa déposition au procès de K. Barbie : « L’oubli serait une injustice absolue au même titre qu’Auschwitz fut le crime absolu. L’oubli serait le triomphe définitif de l’ennemi. C’est que l’ennemi tue deux fois, la seconde fois en essayant d’effacer les traces de son crime »