Un paysage transformé par l’exploitation du charbon (Saône-et-Loire)
François Ignace Bonhommé, Mine de houille de Blanzy, 1857. Aquarelle et lithographie, Conservatoire national des arts et
métiers, Paris
François Ignace Bonhommé, Mine de houille de Blanzy, 1857. Aquarelle et lithographie, Conservatoire national des arts et
métiers, Paris
« On sait que la « modernisation » ne fut jamais un processus linéaire et unique. Elle prit des formes très variables et suivit un cours discontinu. »
« La modernisation n’est plus conçue comme un processus inéluctable, imposé d’en haut, mais un mouvement sinueux et incertain modelé en permanence par le conflit, la négociation, la persistance de dynamiques anciennes. » Emmanuel Fureix, François Jarrige, La Modernité désenchantée. Relire l’histoire du XIXe siècle français, Paris, Editions La Découverte, 2015. |
Pour débuter ce nouveau chapitre qui nous invite à mettre en avant ce moment où la France est pleinement entrée dans l’âge industriel et s’est profondément transformée...nous allons nous intéresser à deux tableaux: la gare St Lazare de Claude Monet, et la chocolaterie Meunier
Quels sont les signes de modernité et les transformations qui apparaissent sur ces deux documents ?
Quels sont les signes de modernité et les transformations qui apparaissent sur ces deux documents ?
le tableau de Claude Monet de 1877 représente la gare Saint-Lazare, avec ses chemins de fer, ses locomotives à vapeur et sa verrière charpentée de fer au premier plan : trois éléments caractéristiques de la révolution industrielle et qui signent la modernité de l’époque.
Cette gare, qui date de 1837, a été réorganisée au début du Second Empire pour desservir à la fois la banlieue parisienne et le nord du pays (la Normandie principalement). Elle est, à l’époque, la plus
importante en termes de trafic.
Cette gare, qui date de 1837, a été réorganisée au début du Second Empire pour desservir à la fois la banlieue parisienne et le nord du pays (la Normandie principalement). Elle est, à l’époque, la plus
importante en termes de trafic.
Au second plan, on distingue
de grands immeubles haussmanniens, plutôt uniformes, et de larges avenues aérées, qui témoignent de ce que la capitale s’est transformée sous le Second Empire. L’aspect impressionniste du tableau et la fumée qui embrume la vue permettent d’insister sur le foisonnement des activités qui caractérise désormais la ville. |
Les signes de modernité qui apparaissent sur le tableau sont les voies de chemin de fer, le train à vapeur, la charpente en fer de la gare et, possiblement, les grands immeubles haussmanniens que l’on distingue au loin.
Chocolaterie Menier vers 1860, gravaure, BNF Paris
La gravure ci dessus correspond à une vue de la chocolaterie Menier à Noisiel (Seine-et-Marne actuelle). Fondée en 1816 puis implantée à Noisiel en 1825, cette entreprise, qui est la première à produire des tablettes de chocolat, connaît un premier essor sous le Second Empire (le nombre d’ouvriers est multiplié par
six entre le début et la fin des années 1860).
six entre le début et la fin des années 1860).
La gravure nous présente un site industriel dont les principales caractéristiques sont son implantation au bord de la rivière afin de bénéficier de l’énergie hydraulique, et les grands bâtiments où les ouvriers se rassemblent pour fabriquer le chocolat
le bâtiment le plus novateur est le moulin métallique conçu par Jules Saulnier. En théorie, le bâtiment du fond correspond aux logements ouvriers (c’est aussi une cité ouvrière, c’est-à-dire un territoire où tout le monde vit et travaille), et le château à droite est celui où séjournent les propriétaires bourgeois, la
famille Menier.
le bâtiment le plus novateur est le moulin métallique conçu par Jules Saulnier. En théorie, le bâtiment du fond correspond aux logements ouvriers (c’est aussi une cité ouvrière, c’est-à-dire un territoire où tout le monde vit et travaille), et le château à droite est celui où séjournent les propriétaires bourgeois, la
famille Menier.
Introduction :
Dans le sillon du Royaume-Uni, à l’origine du phénomène d’industrialisation dès les années 1760-1770, la
France, comme les autres États d’Europe occidentale, entre dans l’ère industrielle dans la première moitié du
XIXe siècle.
Toutefois, on peut dire que c’est véritablement sous le Second Empire, plus précisément dans sa seconde partie, que la croissance s’accélère. Napoléon III jette les bases d’un système économique keynésianiste
avant l’heure, multipliant les interventions sur tous les fronts économiques « pour assurer la prospérité et le
bonheur du peuple ». Le dynamisme de la croissance française est remarquable, avec des taux exceptionnels de 5 % par an en moyenne sur la période.
On assiste également à une révolution commerciale. Un premier pas vers la consommation de masse est accompli avec l’ouverture des grands magasins.
le paysage français se recompose au bénéfice de la ville. Même si elle reste encore majoritairement
rurale, la France s’urbanise en même temps qu’elle s’industrialise. Les mutations sociales accompagnant ces transformations économiques sont très importantes. Une nouvelle hiérarchie sociale apparaît alors, avec l’essor de la bourgeoisie, l’apparition des classes moyennes et l’affirmation d’un prolétariat urbain. La question sociale (concept apparu dans les années 1840), est au cœur des enjeux politiques.
Comment les transformations économiques et sociales survenues entre 1848 et 1870 font-elles entrer la France dans la modernité ?
Dans le sillon du Royaume-Uni, à l’origine du phénomène d’industrialisation dès les années 1760-1770, la
France, comme les autres États d’Europe occidentale, entre dans l’ère industrielle dans la première moitié du
XIXe siècle.
Toutefois, on peut dire que c’est véritablement sous le Second Empire, plus précisément dans sa seconde partie, que la croissance s’accélère. Napoléon III jette les bases d’un système économique keynésianiste
avant l’heure, multipliant les interventions sur tous les fronts économiques « pour assurer la prospérité et le
bonheur du peuple ». Le dynamisme de la croissance française est remarquable, avec des taux exceptionnels de 5 % par an en moyenne sur la période.
On assiste également à une révolution commerciale. Un premier pas vers la consommation de masse est accompli avec l’ouverture des grands magasins.
le paysage français se recompose au bénéfice de la ville. Même si elle reste encore majoritairement
rurale, la France s’urbanise en même temps qu’elle s’industrialise. Les mutations sociales accompagnant ces transformations économiques sont très importantes. Une nouvelle hiérarchie sociale apparaît alors, avec l’essor de la bourgeoisie, l’apparition des classes moyennes et l’affirmation d’un prolétariat urbain. La question sociale (concept apparu dans les années 1840), est au cœur des enjeux politiques.
Comment les transformations économiques et sociales survenues entre 1848 et 1870 font-elles entrer la France dans la modernité ?
A) La modernisation économique de la France
1. L’industrialisation et l’accélération des transformations économiques :
François BONHOMMÉ Forgeage
Forgeage au marteau-pilon dans les ateliers d’Indret de l’arbre coudé d’une frégate à hélice de 600 chevaux. Huile sur toile, vers 1865. |
François Bonhommé (1809-1881), dit « le forgeron », est témoin de l’industrialisation. Il représente les forges d’Abainville et de Fourchambault avant de peindre les grandes usines du Creusot et les sites miniers de Montchanin et de Blanzy, puis les arsenaux d’Indret et de Toulon. Œuvres de commande destinées aux maîtres de forges ou dessins pour des ouvrages de vulgarisation, ses représentations allient qualité esthétique et précision documentaire.
Écomusée, dépôt de l’Académie François-Bourdon. Cette œuvre permet de saisir certaines caractéristiques du monde du travail sous le Second Empire : abondante main-d’œuvre, dangerosité des tâches, ampleur des installations industrielles métallurgiques. Elle nous renseigne également sur l’architecture des bâtiments industriels à cette époque. |
François BONHOMMÉ fonderie Coulée de fonte à Indret. Huile sur toile, vers 1864. 125 x 220 cm.
Avec le développement industriel, la représentation du travail dans la peinture ne recourt plus à des alibis mythologiques faisant poser Vulcain dans ses forges. Parfois commandées pour la promotion des entreprises, pour illustrer le progrès en marche, les œuvres de peintres sensibilisés à ce nouveau paysage restituent avec réalisme l’environnement technique et les conditions de vie des ouvriers de l’industrie.
Belin et Bethmont, Cardage et filage du coton, v. 1860, lithographie en couleur, 30 x 40 cm, BnF, Paris.
Le train impérial, 1853
2. Quels facteurs expliquent cette croissance économique et ces changements ?
3. Des modes de production qui changent :
Le Creusot vu du Nord , Pierre Trémaux, aquarelle 1847
Galerie des machines au Palais de l’Industrie lors de l’Exposition universelle de Paris en 1855, Max Berthelin
|
En 1855, la première Exposition universelle de Paris se tient au cœur de la capitale, sur le site du grand carré des fêtes des Champs-Élysées, marquant ainsi une volonté d’urbanisation vers l’ouest de la ville, préfiguration des grands travaux haussmanniens. Commencé dès 1853, le palais de l'Industrie est jugé rapidement trop étroit pour les 24 000 exposants prévus. On lui adjoint alors une galerie des machines qui s’étend de la place de la Concorde au pont de l’Alma. Cette galerie met le fer à l'honneur. D'autres bâtiments, dont le palais des Beaux-arts sur l'avenue Montaigne, sont construits autour, pour une superficie totale qui dépasse quinze hectares. |
B) Une société entre stabilité et
profondes mutations
profondes mutations
1. Un monde rural encore dominant :
Rosa Bonheur, Labourage nivernais, 1849, huile sur toile, 134 x 260 cm, musée d’Orsay, Paris.
Ce document iconographique représente le maintien de pratiques agricoles dites « traditionnelles ou héritées », dans la région du Nivernais.
Cette huile sur toile intitulée Labourage nivernais a été peinte en 1849. Son auteur est Rosa Bonheur (1822-1899). On y voit représenté le premier labour (« sombrage ») : celui-ci est réalisé au début de l'automne, et consiste à ouvrir la terre afin de l'aérer pendant l'hiver. Au premier plan, deux attelages de bœufs tirent des charrues pour labourer la terre, sous la surveillance et la direction du bouvier (arrière-plan). Commandée par l'État en 1848, saluée par la critique, cette oeuvre est une mise en scène animalière et un hymne au travail des champs, en opposition à la ville (aux lendemains de la révolution de 1848). Le tableau est aussi l’occasion de
célébrer une province agricole, le Nivernais, en valorisant ses traditions agricoles et son paysage.
Cette huile sur toile intitulée Labourage nivernais a été peinte en 1849. Son auteur est Rosa Bonheur (1822-1899). On y voit représenté le premier labour (« sombrage ») : celui-ci est réalisé au début de l'automne, et consiste à ouvrir la terre afin de l'aérer pendant l'hiver. Au premier plan, deux attelages de bœufs tirent des charrues pour labourer la terre, sous la surveillance et la direction du bouvier (arrière-plan). Commandée par l'État en 1848, saluée par la critique, cette oeuvre est une mise en scène animalière et un hymne au travail des champs, en opposition à la ville (aux lendemains de la révolution de 1848). Le tableau est aussi l’occasion de
célébrer une province agricole, le Nivernais, en valorisant ses traditions agricoles et son paysage.
Ce tableau représente la part de la population rurale et agricole en France et son évolution entre 1851 et 1871.
Une des petites difficultés posées par ce doc est la distinction à faire entre population rurale et population agricole : la population rurale compte aussi tous les actifs non strictement agricoles, comme les artisans et les commerçants. un constat assez net apparaît: celui d’une population active majoritairement rurale durant un long premier XIX e siècle, y compris après la période du Second Empire. Le décrochage est visible à l’oeil nu mais reste encore très modeste. |
gravure qui représente une nouveauté, la charrue à vapeur, introduite dans la ferme impériale de
Vincennes. Cette dernière fut créée en 1855 dans le bois de Vincennes, dans l’idée de faire découvrir la campagne aux Parisiens et d’établir une ferme modèle, à la pointe des nouveautés agricoles : sur près de 200 hectares, on trouve des vaches et des moutons qui servent de reproducteurs et que l’on vend aux agriculteurs,ainsi que des champs où l’on fait des expérimentations de semences ou de cultures. La charrue à vapeur de Fowler – ou locomobile – est l’ancêtre du tracteur, qui permet, selon un mécanisme de traction à partir d’une machine immobile, de retourner la terre bien plus facilement et rapidement qu’avec la seule force animale. |
2. L'affirmation de la bourgeoisie qui devient une élite économique, politique et culturelle
ISAAC PEREIRE.
BONNAT Léon (1833 - 1922)
BONNAT Léon (1833 - 1922)
La Curée de Zola
Le riche homme d’affaires, Saccard, a fait construire son hôtel particulier dans le très chic quartier du parc Monceau afin d’en faire une vitrine de sa réussite sociale. À l’instar des Pereire ou des Rothschild, la bourgeoisie d’affaires manifeste son opulence en se faisant construire de grands hôtels particuliers dans ce quartier très à la mode, à proximité des Champs-Elysées, et en y déployant un luxe ostentatoire. Zola insiste sur le mauvais goût des propriétaires et qualifie le style Napoléon III de « bâtard opulent ». Il décrit la profusion d’or, et parle d’un « étalage » et d’un "écrasement de richesses". |
3. la classe ouvrière et l'émergence de la question sociale
Le texte du journaliste André Cochut (1807-1890), publié dans la prestigieuse Revue des Deux Mondes en 1852, souligne le côté révolutionnaire d'un monde ouvrier en ébullition, qui a déjà montré sa détermination et joué un
rôle politique lors du printemps des peuples de 1848. Le journaliste souligne ainsi la persistance des tensions et tente d'anticiper sur l'évolution de la place de la question sociale dans les débats politiques des années à venir. |
L’usine Dollfus-Mieg met à la disposition de ses ouvriers des logements sociaux à loyer avantageux. Ils bénéficient d’équipements collectifs, comme les bains ou les lavoirs, et de petits jardins (doc ci dessus)
ci dessus une estampe de 1834, qui représente la féroce répression qui s'est abattue sur les
canuts lyonnais : en 1831, ces artisans de la soie - qui font la réputation de la ville - réclament un
accord sur les prix de production et entament une grève et une occupation des ateliers, ce qui
engendre l'intervention des forces de l'ordre et une première répression en 1831 (plusieurs centaines
de morts et de blessés). Une seconde répression a lieu en 1834, au moment du procès de plusieurs
d'entre eux : l'armée et la garde nationale tirent une nouvelle fois sur les manifestants, provoquant un
nombre de morts et de blessés conséquent.
canuts lyonnais : en 1831, ces artisans de la soie - qui font la réputation de la ville - réclament un
accord sur les prix de production et entament une grève et une occupation des ateliers, ce qui
engendre l'intervention des forces de l'ordre et une première répression en 1831 (plusieurs centaines
de morts et de blessés). Une seconde répression a lieu en 1834, au moment du procès de plusieurs
d'entre eux : l'armée et la garde nationale tirent une nouvelle fois sur les manifestants, provoquant un
nombre de morts et de blessés conséquent.
En janvier 1870, les ouvriers des usines Schneider demandent à gérer eux-mêmes la Caisse de secours qu’ils financent à hauteur de 2,5 % de leur salaire.
À la suite du licenciement de trois de leurs représentants, ils se mettent en grève. Plus de 3000 soldats sont envoyés sur place.
À la suite du licenciement de trois de leurs représentants, ils se mettent en grève. Plus de 3000 soldats sont envoyés sur place.
C) Des modes de vie bouleversés
1. l'urbanisation, un changement majeur
Félix Benoist, Les Halles centrales, vue prise de l’église Saint-Eustache.
Lithographie extraite de Paris dans sa splendeur sous Napoléon III, 1862
Lithographie extraite de Paris dans sa splendeur sous Napoléon III, 1862
Les deux vues sont de Charles Marville (1813-1879) et font partie de l’ensemble documentaire commandé par la ville de Paris au photographe pour garder une mémoire de la capitale avant les travaux d’Haussmann. Leur comparaison met en valeur l’ampleur des transformations opérées dans le centre de Paris.
La photographie réalisée par Charles Malville en 1855 (document a) donne à voir une ancienne rue du
Paris pré-haussmannien : photographe officiel du pouvoir, Malville crée ainsi un effet de« pittoresque » en photographiant ce Paris de l’Ancien Régime (voire médiéval), qui contraste avec la modernisation voulue par le pouvoir.
Paris pré-haussmannien : photographe officiel du pouvoir, Malville crée ainsi un effet de« pittoresque » en photographiant ce Paris de l’Ancien Régime (voire médiéval), qui contraste avec la modernisation voulue par le pouvoir.
Dans cet extrait, Alfred Delvau (1825-1867), écrivain et journaliste parisien, se fait l’écho des nombreuses critiques qui jugent l’esthétique haussmannienne froide et sans âme. Dans le Journal des Goncourt, on peut ainsi lire, à la date du 18 novembre 1860 : « Je suis étranger à ce qui vient, à ce qui est, comme à ces boulevards nouveaux sans tournants, sans aventures de perspective, implacables de ligne droite, qui ne sentent plus le monde de Balzac, qui font penser à quelque Babylone américaine de l’avenir. » |
Le texte évoque un des aspects les plus polémiques de l’haussmannisation, à savoir la fin de la mixité sociale dans la capitale. En effet, les travaux d’Haussmann aggravent les disparités entre Paris et la banlieue ainsi qu’entre les quartiers riches de l’ouest et les quartiers pauvres de l’est. La ségrégation verticale (les pauvres se logeant sous les toits et les riches occupant les étages nobles) est remplacée par une ségrégation horizontale.
Vous pouvez visionner les vidéos que vous voulez
|
|
2. le début de l'exode rural
3. De nouvelles pratiques de consommation
Le bâtiment abritant le Bon Marché, qui occupe tout un pâté de maisons, apparaît particulièrement imposant, avec sa façade extérieure qui s’élève sur quatre niveaux surplombés de pignons. À l’intérieur, les structures de verre et de métal font entrer la lumière grâce à une vaste verrière zénithale. Tout est fait pour mettre en valeur les marchandises, abondantes et variées, présentées « au milieu d’une complication d’ornements,chargés de dorures » (Zola). En 1869, grâce à son succès commercial, Boucicaut se lance dans l’agrandissement du magasin, qui passe d’une surface de 300 m2 en 1852 à 50 000 m2 en 1877. |
La gravure illustre bien la citation de Zola qui parle
du grand magasin comme d’une véritable «cathédrale du commerce moderne », « faite pour un peuple de clientes ». La hauteur de la galerie centrale, accentuée par les verrières qui laissent passer la lumière, évoque irrésistiblement une immense nef dans laquelle se presse la procession des consommateurs. Pour écrire son roman,"Au bonheur des dames", Émile Zola séjourne deux mois dans le célèbre magasin, prenant des notes et interrogeant les employés. Son récit témoigne de cette grande nouveauté commerciale pour l’époque.
|
Les femmes sont le cœur de cible des grands magasins. Magasin où la majeure partie des marchandises sont des textiles et des articles de mode féminins (« lanières de fourrure », « garnitures de robes »). On remarque d’ailleurs sur la gravure l’importante présence féminine parmi les visiteurs. Enfin, dans les recommandations faites aux employés du magasin, il est spécifiquement fait allusion aux « Dames » qui constituent l’essentiel de la clientèle. |
Dans le personnel engagé par Boucicaut, les femmes représentent la moitié du personnel. Vêtues d’un strict
uniforme noir, elles peuvent être renvoyées pour n’importe quelle faute et sont à la merci des clientes. Mais elles peuvent bénéficier de la promotion interne (selon une progression non plus à l’ancienneté mais au mérite).
Par ailleurs, Boucicaut offre à tous ses salariés, en plus des logements, du service médical et des cours d’anglais, une caisse de prévoyance et une caisse de retraite, un réfectoire gratuit ou un jour de
congé payé hebdomadaire. Ce paternalisme a pour objectif d’attacher les employés à l’établissement.
uniforme noir, elles peuvent être renvoyées pour n’importe quelle faute et sont à la merci des clientes. Mais elles peuvent bénéficier de la promotion interne (selon une progression non plus à l’ancienneté mais au mérite).
Par ailleurs, Boucicaut offre à tous ses salariés, en plus des logements, du service médical et des cours d’anglais, une caisse de prévoyance et une caisse de retraite, un réfectoire gratuit ou un jour de
congé payé hebdomadaire. Ce paternalisme a pour objectif d’attacher les employés à l’établissement.
Conclusion : Les années 1848-1870 sont bien un moment de profondes mutations économiques et sociales faisant entrer la France dans la modernité : l’industrialisation transforme le visage économique et social du pays. Ces transformations s’accélèrent et se poursuivent après le Second Empire
Schéma bilan
ou plus simple