Quels risques menacent les territoires ? Pourquoi les sociétés sont-elles inégalement vulnérables face aux risques ?
1) l'Anthropocène, une nouvelle ère du risque
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Catastrophe envisageable
enjeux
aléa naturel
aléa technologique
Fuites, incendies, pollutions
Prévention / Protection
Affaissement /effondrement
Risques cumulés
Politique de gestion des risques
Evaluation / Prévision
Catastrophe envisageable
enjeux
aléa naturel
aléa technologique
Fuites, incendies, pollutions
Prévention / Protection
Affaissement /effondrement
Risques cumulés
Politique de gestion des risques
Evaluation / Prévision
Quand utilise-t-on le terme de risque ?
LA CATASTROPHE DU BARRAGE DE MALPASSET (1959)
Une exposition et une vulnérabilité des sociétés très inégales
Le cyclone Jeanne a légèrement faibli hier après avoir frappé la Floride, où les autorités ont demandé à trois millions d'habitants d'évacuer les zones les plus menacées. Ce quatrième ouragan à frapper les côtes sud des Etats-Unis en six semaines a fait d'importants dégâts, mais aucune victime n'était recensée hier soir.
En revanche, le passage de Jeanne à Haïti tourne à la catastrophe humanitaire. Selon des estimations, toujours provisoires, 1.316 morts, 1.097 disparus et 3.000 blessés ont été recensés. De nombreux quartiers des Gonaïves, dans le nord-ouest du pays, sont encore inondés, et le désordre règne dans la ville, où la plupart des habitants n'ont pas encore reçu d'aide humanitaire. Le mécontentement de la population privée d'électricité et manquant de produits de première nécessité grandit chaque jour. Les autorités sont dépassées par les événements, et l'assistance repose presque exclusivement sur la communauté internationale.
Si les distributions d'aide alimentaire se sont multipliées, les habitants se plaignent qu'elles se déroulent dans les mêmes quartiers. Mais il serait dangereux de procéder à des distributions dans les quartiers aux rues étroites, chaque arrivée d'aide déclenchant une mini-émeute. « Nous sommes dans une logique de crise humanitaire qui s'ajoute à une crise chronique », a relevé le coordinateur de l'aide internationale, Eric Mouillefarine.
Article paru dans le journal Les Échos, le 27 septembre 2004
En revanche, le passage de Jeanne à Haïti tourne à la catastrophe humanitaire. Selon des estimations, toujours provisoires, 1.316 morts, 1.097 disparus et 3.000 blessés ont été recensés. De nombreux quartiers des Gonaïves, dans le nord-ouest du pays, sont encore inondés, et le désordre règne dans la ville, où la plupart des habitants n'ont pas encore reçu d'aide humanitaire. Le mécontentement de la population privée d'électricité et manquant de produits de première nécessité grandit chaque jour. Les autorités sont dépassées par les événements, et l'assistance repose presque exclusivement sur la communauté internationale.
Si les distributions d'aide alimentaire se sont multipliées, les habitants se plaignent qu'elles se déroulent dans les mêmes quartiers. Mais il serait dangereux de procéder à des distributions dans les quartiers aux rues étroites, chaque arrivée d'aide déclenchant une mini-émeute. « Nous sommes dans une logique de crise humanitaire qui s'ajoute à une crise chronique », a relevé le coordinateur de l'aide internationale, Eric Mouillefarine.
Article paru dans le journal Les Échos, le 27 septembre 2004
«Comme si j’étais toujours au Rana Plaza. Morte»
Par Michel Henry, Envoyé spécial à Savar (Bangladesh) — 24 mai 2013...Libération
Shafiqul Nurunnabi, 27 ans, est assis en tailleur sur son lit, torse nu. Pour lui, ça va : une plaie à la tête, un poignet cassé, une cuisse blessée. Le 23 avril, quand des fissures importantes sont apparues dans le bâtiment, les 3 500 employés ont quitté les lieux. Le lendemain, le matin du drame, une «sorte d’ingénieur» est venu vérifier. On leur a dit qu’ils pouvaient y aller, «au nom de Dieu». «Mais Dieu n’était pas en notre faveur», dit Shafiqul. Toutes les victimes racontent la même chose : on les a menacés si elles refusaient. «J’allais perdre mon salaire du mois et mes 117 heures supplémentaires, dit Shafiqul. On était obligés d’y aller.»
Alors, Shafiqul, «contrôleur qualité» payé 80 euros, y est allé. Mais à peine au travail, l’électricité a sauté. Quand les générateurs ont démarré, il y a eu des vibrations et «comme un coup de tonnerre venant du ciel», selon une rescapée. L’immeuble de neuf étages s’est replié d’étage à étage. Shafiqul, qui travaillait au 8e, s’est retrouvé au 3e, dans le noir, gluant de sang - pas le sien. Il a épongé avec son pantalon. Il entendait des cris et des appels, mais il était seul, craignait de manquer d’air, de se faire écraser. Il s’est souvenu du conseil de sa mère : «En cas de problème, ne bouge pas.» Au bout de deux jours, on l’a sauvé. «Dieu peut créer des miracles, j’en suis la preuve», dit-il. Pas comme son cousin déchiqueté. On l’a retrouvé décapité, reconnu seulement à son badge d’identification.
Et maintenant ? Les victimes réclament des sanctions. « Le Rana Plaza, c’est la preuve qu’au Bangladesh, il n’y a pas que des catastrophes naturelles, certaines sont créées par l’homme », soupire la doctoresse Nasima. Le permis de construire donnait droit à six étages, mais le propriétaire en a rajouté trois.
Ce devait être un immeuble de commerces et de bureaux, pas fait pour supporter les machines et générateurs de cinq ateliers de confection.
Selon l’enquête, le bâtiment était construit en partie sur un marécage comblé avec des déchets. Les murs ? Du ciment de mauvaise qualité mélangé à du sable. Les poutrelles de béton armé ? Médiocres. [...] La
tragédie va-t-elle pousser à des changements sur la sécurité au travail? Beaucoup l’espèrent, peu
y croient.
Par Michel Henry, Envoyé spécial à Savar (Bangladesh) — 24 mai 2013...Libération
Shafiqul Nurunnabi, 27 ans, est assis en tailleur sur son lit, torse nu. Pour lui, ça va : une plaie à la tête, un poignet cassé, une cuisse blessée. Le 23 avril, quand des fissures importantes sont apparues dans le bâtiment, les 3 500 employés ont quitté les lieux. Le lendemain, le matin du drame, une «sorte d’ingénieur» est venu vérifier. On leur a dit qu’ils pouvaient y aller, «au nom de Dieu». «Mais Dieu n’était pas en notre faveur», dit Shafiqul. Toutes les victimes racontent la même chose : on les a menacés si elles refusaient. «J’allais perdre mon salaire du mois et mes 117 heures supplémentaires, dit Shafiqul. On était obligés d’y aller.»
Alors, Shafiqul, «contrôleur qualité» payé 80 euros, y est allé. Mais à peine au travail, l’électricité a sauté. Quand les générateurs ont démarré, il y a eu des vibrations et «comme un coup de tonnerre venant du ciel», selon une rescapée. L’immeuble de neuf étages s’est replié d’étage à étage. Shafiqul, qui travaillait au 8e, s’est retrouvé au 3e, dans le noir, gluant de sang - pas le sien. Il a épongé avec son pantalon. Il entendait des cris et des appels, mais il était seul, craignait de manquer d’air, de se faire écraser. Il s’est souvenu du conseil de sa mère : «En cas de problème, ne bouge pas.» Au bout de deux jours, on l’a sauvé. «Dieu peut créer des miracles, j’en suis la preuve», dit-il. Pas comme son cousin déchiqueté. On l’a retrouvé décapité, reconnu seulement à son badge d’identification.
Et maintenant ? Les victimes réclament des sanctions. « Le Rana Plaza, c’est la preuve qu’au Bangladesh, il n’y a pas que des catastrophes naturelles, certaines sont créées par l’homme », soupire la doctoresse Nasima. Le permis de construire donnait droit à six étages, mais le propriétaire en a rajouté trois.
Ce devait être un immeuble de commerces et de bureaux, pas fait pour supporter les machines et générateurs de cinq ateliers de confection.
Selon l’enquête, le bâtiment était construit en partie sur un marécage comblé avec des déchets. Les murs ? Du ciment de mauvaise qualité mélangé à du sable. Les poutrelles de béton armé ? Médiocres. [...] La
tragédie va-t-elle pousser à des changements sur la sécurité au travail? Beaucoup l’espèrent, peu
y croient.
2) Comment les sociétés répondent-elles à l'aggravation des risques ?
Le 11 mars 2011, un séisme d’amplitude 9 sur l’échelle de Richter, ébranle le nord-est du Japon. Du 14 au 18 mars 2015, Sendai, à 300 kilomètres du nord-est de Tokyo, qui est la plus grande ville touchée par
le séisme et le tsunami, a accueilli une conférence internationale sur la réduction des risques naturels. [...]
Depuis toujours, le Japon est confronté aux typhons, aux tsunamis, inondations ou séismes. L’archipel nippon abrite une centaine de volcans actifs. Pourtant, le nombre de victimes est bien moins élevé qu’ailleurs
et cela grâce à une véritable culture de la prévention des risques. Ce système de prévention compréhensif se présente sous plusieurs volets complémentaires : préparation de plans d’urgence en cas de désastre,
mesures structurelles (règles de conception parasismique très strictes, limitant l’étendue des dommages), préparation et information des habitants, plans de reconstruction, mise au point de systèmes de communication opérationnels en cas de crise. De plus, 4000 points d’observation de séisme ont été établis dans l’archipel nippon pour envoyer ces informations dans tout le pays. Par exemple, en mars 2011, lors du grand tremblement de terre, une centaine de trains à grande vitesse (Shinkansen) ont été immédiatement arrêtés, évitant ainsi les accidents mortels.
Après le tremblement de terre de Kobe en janvier 1995, le Japon a ouvert le Centre d’apprentissage pour la réduction des catastrophes (CARC) en 2007. [...] Les leçons du grand séisme de Kobe ont pu notamment être partagées. Pour le Japon, investir en amont pour prévenir les risques aide à construire des sociétés plus résilientes et plus durables.
Au vu de son expérience, le Japon ajoute que l’intégration de cette politique de Réduction des Risques de Catastrophe (RCC) dans tous les domaines constitue l’un des piliers du développement économique japonais.
Ainsi, le Japon a mis en œuvre le « projet G-Can » : de gigantesques infrastructures (tunnel de dix mètres de diamètre sur 6 kilomètres de long, bassin de stockage de l’eau) ont été construites près de Tokyo pour évacuer les surplus d’eau lors des crues. Le résultat est spectaculaire. Cette région est quatre fois moins inondée qu’auparavant et le Japon a divisé par trois le nombre de maisons frappées par les inondations.
D’après un article paru sur le site http://initiatives-japon.lemonde.fr
le séisme et le tsunami, a accueilli une conférence internationale sur la réduction des risques naturels. [...]
Depuis toujours, le Japon est confronté aux typhons, aux tsunamis, inondations ou séismes. L’archipel nippon abrite une centaine de volcans actifs. Pourtant, le nombre de victimes est bien moins élevé qu’ailleurs
et cela grâce à une véritable culture de la prévention des risques. Ce système de prévention compréhensif se présente sous plusieurs volets complémentaires : préparation de plans d’urgence en cas de désastre,
mesures structurelles (règles de conception parasismique très strictes, limitant l’étendue des dommages), préparation et information des habitants, plans de reconstruction, mise au point de systèmes de communication opérationnels en cas de crise. De plus, 4000 points d’observation de séisme ont été établis dans l’archipel nippon pour envoyer ces informations dans tout le pays. Par exemple, en mars 2011, lors du grand tremblement de terre, une centaine de trains à grande vitesse (Shinkansen) ont été immédiatement arrêtés, évitant ainsi les accidents mortels.
Après le tremblement de terre de Kobe en janvier 1995, le Japon a ouvert le Centre d’apprentissage pour la réduction des catastrophes (CARC) en 2007. [...] Les leçons du grand séisme de Kobe ont pu notamment être partagées. Pour le Japon, investir en amont pour prévenir les risques aide à construire des sociétés plus résilientes et plus durables.
Au vu de son expérience, le Japon ajoute que l’intégration de cette politique de Réduction des Risques de Catastrophe (RCC) dans tous les domaines constitue l’un des piliers du développement économique japonais.
Ainsi, le Japon a mis en œuvre le « projet G-Can » : de gigantesques infrastructures (tunnel de dix mètres de diamètre sur 6 kilomètres de long, bassin de stockage de l’eau) ont été construites près de Tokyo pour évacuer les surplus d’eau lors des crues. Le résultat est spectaculaire. Cette région est quatre fois moins inondée qu’auparavant et le Japon a divisé par trois le nombre de maisons frappées par les inondations.
D’après un article paru sur le site http://initiatives-japon.lemonde.fr
La préparation aux risques naturels, comme les conditions climatiques extrêmes, l’activité volcanique ou les risques d’inondation, peut permettre de réduire l’impact de ce genre de catastrophes sur les vies, les moyens de subsistance des gens et leurs communautés. [...]
En outre, les programmes de réduction des risques de catastrophe (RRC) sont rentables et permettent d’économiser des fonds d’aide humanitaire. En moyenne, chaque euro dépensé en activités de réduction des risques et de préparation permet d’économiser entre quatre et sept euros des fonds de réponse aux catastrophes, mobilisés dans les efforts de réponse déployés au lendemain des catastrophes. Le service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO) a accru son engagement dans les projets de préparation et de RRC au cours des dix dernières années, tant en termes de financement que d’activités.
Lancé en 1996, le programme de préparation aux catastrophes d’ECHO (DIPECHO) [...] est un programme axé sur les gens, qui aide les communautés sujettes aux catastrophes à mieux s’y préparer, par le biais de formations, de la mise en place ou de l’amélioration de systèmes locaux d’alerte précoce et de plans d’urgence. [...] ECHO défend l’inclusion d’efforts de RRC dans les programmes d’aide au développement afin de garantir la durabilité des politiques, en particulier dans les pays à haut risque.
D’après un article publié le 29 juin 2017 sur le site de la Commission européenne https://ec.europa.eu
En outre, les programmes de réduction des risques de catastrophe (RRC) sont rentables et permettent d’économiser des fonds d’aide humanitaire. En moyenne, chaque euro dépensé en activités de réduction des risques et de préparation permet d’économiser entre quatre et sept euros des fonds de réponse aux catastrophes, mobilisés dans les efforts de réponse déployés au lendemain des catastrophes. Le service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO) a accru son engagement dans les projets de préparation et de RRC au cours des dix dernières années, tant en termes de financement que d’activités.
Lancé en 1996, le programme de préparation aux catastrophes d’ECHO (DIPECHO) [...] est un programme axé sur les gens, qui aide les communautés sujettes aux catastrophes à mieux s’y préparer, par le biais de formations, de la mise en place ou de l’amélioration de systèmes locaux d’alerte précoce et de plans d’urgence. [...] ECHO défend l’inclusion d’efforts de RRC dans les programmes d’aide au développement afin de garantir la durabilité des politiques, en particulier dans les pays à haut risque.
D’après un article publié le 29 juin 2017 sur le site de la Commission européenne https://ec.europa.eu
Comment le Japon et l’Europe ont-ils organisé la prévention des risques de catastrophe ? Pour répondre à la question, recopiez et complétez le tableau ci-dessous.
https://www.lci.fr/international/video-inondations-londres-a-l-abri-derriere-sa-barriere-sur-la-tamise-2142509.html
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la vulnérabilité face à ces risques révèle toujours les inégalités de richesse dans le monde. Les pays développés ne sont pas moins soumis aux aléas naturels mais ils sont les moins vulnérables.
La recherche scientifique y améliore l’évaluation et la prévision de certains risques. Les populations bénéficient de politiques de prévention et de protection ainsi que de plans de secours qui permettent de réduire considérablement le coût humain des catastrophes,
les pays en voie de développement sont plus fragiles. Ce sont le plus souvent des États pauvres dépourvus de moyens d’informer, de sécuriser, de sauver et de soigner leurs populations en cas de catastrophes.
Le risque même est souvent ignoré par les populations: manque de moyens de communication pour alerter les populations, des secours locaux insuffisants rendant indispensable l’aide d’organisations internationales (ONU, Union européenne), d’États ou d’associations humanitaires (ONG).
En dépit de toutes les protections, la garantie contre un aléa naturel n’est jamais totale. Les risques peuvent toucher les populations n’importe quand
La recherche scientifique y améliore l’évaluation et la prévision de certains risques. Les populations bénéficient de politiques de prévention et de protection ainsi que de plans de secours qui permettent de réduire considérablement le coût humain des catastrophes,
les pays en voie de développement sont plus fragiles. Ce sont le plus souvent des États pauvres dépourvus de moyens d’informer, de sécuriser, de sauver et de soigner leurs populations en cas de catastrophes.
Le risque même est souvent ignoré par les populations: manque de moyens de communication pour alerter les populations, des secours locaux insuffisants rendant indispensable l’aide d’organisations internationales (ONU, Union européenne), d’États ou d’associations humanitaires (ONG).
En dépit de toutes les protections, la garantie contre un aléa naturel n’est jamais totale. Les risques peuvent toucher les populations n’importe quand
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