Le document ci dessus est un tableau du peintre autrichien Karl Anton Hickel (1745-1798), qui représente une intervention du first minister William Pitt le Jeune devant la Chambre des Communes en 1793, au moment où il s’agit de décider de la guerre contre la France révolutionnaire.
Contrairement à notre Assemblée nationale, la chambre, qui siège alors dans une chapelle aujourd’hui disparue à la suite d’un incendie en 1834, n’est pas organisée en hémicycle. Les députés qui soutiennent le gouvernement et les ministres font face aux membres de l’opposition.
Ce tableau d’une séance à la Chambre des communes à la fin du XVIIIe siècle, a pour but de montrer que le
Parlement devient le lien essentiel de la vie politique britannique avec un gouvernement qui, sur l’image, rend des comptes à l’opposition. Il s’agit donc bien ici d’un régime parlementaire, couronnement d’une évolution débutée au XVIIe siècle.
Contrairement à notre Assemblée nationale, la chambre, qui siège alors dans une chapelle aujourd’hui disparue à la suite d’un incendie en 1834, n’est pas organisée en hémicycle. Les députés qui soutiennent le gouvernement et les ministres font face aux membres de l’opposition.
Ce tableau d’une séance à la Chambre des communes à la fin du XVIIIe siècle, a pour but de montrer que le
Parlement devient le lien essentiel de la vie politique britannique avec un gouvernement qui, sur l’image, rend des comptes à l’opposition. Il s’agit donc bien ici d’un régime parlementaire, couronnement d’une évolution débutée au XVIIe siècle.
L’enjeu de ce chapitre est de réfléchir à la notion de « modèle » en histoire et de comprendre plus particulièrement en quoi l’Angleterre peut se prévaloir d’un destin singulier, particulier, par rapport au reste du continent européen ; puis, en prolongeant la réflexion, en quoi ce destin spécifique a eu une influence sur l’Europe, voire même sur le reste du monde (considérant que l’Angleterre fait partie des premiers empires coloniaux européens).
Quelle définition donneriez vous du mot "modèle" ? Si nous nous référons à la définition du Petit Larousse :
« Modèle : 1. Ce qui est donné pour servir de référence, de type. 2. Désigne quelque chose que l’on propose
comme référence. »
En appliquant cette définition simple au chapitre qui nous intéresse, il s’agit de poser l’Angleterre comme référence puisqu’au XVIIe siècle, dans une Europe majoritairement absolutiste, elle apparaît comme le premier État à connaître une transformation politique profonde. En effet, durant cette période, le pays voit se
« renforcer l’autorité conjointe du monarque et du Parlement » entraînant « une collaboration et une compétition croissante entre ces deux incarnations conjointes de la souveraineté».
S’il existe un modèle britannique, il est donc avant tout politique. Il peut alors se définir comme la première
forme de monarchie tempérée ou parlementaire, dont la construction repose entre autre par le refus des tentations absolutistes au XVIIe siècle ayant abouti à une révolution globalement pacifique, la « Glorieuse Révolution », nourrie des aspirations libérales des philosophes anglais.
Ce modèle britannique est également un modèle culturel et social qui fait de l’Angleterre un acteur
précoce de la période des « Lumières », laquelle est notamment source d’inspiration pour le continent
et, en particulier, pour Voltaire...avec la naissance d’une société nouvelle avec l’essor des villes, de leurs lieux de sociabilité, la suspension de la censure ...etc Ainsi, l’Angleterre s’impose aux philosophes des Lumières du XVIIIe siècle comme un modèle à suivre. En vantant les mérites de ce régime, ils peuvent aussi critiquer en creux la monarchie absolue et la société d’ordres de la France.
Cependant, comme tout modèle qui diffuse ses influences, l’Angleterre connaît des limites et des
contestations aussi bien en Europe que dans les territoires qu’elle a conquis. L’exemple le plus évident
est celui des Treize colonies américaines qui, au nom des principes libéraux prônés par leur métropole,
se lancèrent dans une guerre d’indépendance qui donna naissance aux États-Unis et à leur Constitution.
Cependant, le modèle politique nord-américain n’est pas exempt d’imperfections, qui montre que la révolution n’est pas arrivée à son terme pour tous au début du XIXe siècle. Les pauvres, les femmes, les Indiens et surtout les esclaves originaires d’Afrique sont exclus de la nouvelle république à différents degrés.
Quelle définition donneriez vous du mot "modèle" ? Si nous nous référons à la définition du Petit Larousse :
« Modèle : 1. Ce qui est donné pour servir de référence, de type. 2. Désigne quelque chose que l’on propose
comme référence. »
En appliquant cette définition simple au chapitre qui nous intéresse, il s’agit de poser l’Angleterre comme référence puisqu’au XVIIe siècle, dans une Europe majoritairement absolutiste, elle apparaît comme le premier État à connaître une transformation politique profonde. En effet, durant cette période, le pays voit se
« renforcer l’autorité conjointe du monarque et du Parlement » entraînant « une collaboration et une compétition croissante entre ces deux incarnations conjointes de la souveraineté».
S’il existe un modèle britannique, il est donc avant tout politique. Il peut alors se définir comme la première
forme de monarchie tempérée ou parlementaire, dont la construction repose entre autre par le refus des tentations absolutistes au XVIIe siècle ayant abouti à une révolution globalement pacifique, la « Glorieuse Révolution », nourrie des aspirations libérales des philosophes anglais.
Ce modèle britannique est également un modèle culturel et social qui fait de l’Angleterre un acteur
précoce de la période des « Lumières », laquelle est notamment source d’inspiration pour le continent
et, en particulier, pour Voltaire...avec la naissance d’une société nouvelle avec l’essor des villes, de leurs lieux de sociabilité, la suspension de la censure ...etc Ainsi, l’Angleterre s’impose aux philosophes des Lumières du XVIIIe siècle comme un modèle à suivre. En vantant les mérites de ce régime, ils peuvent aussi critiquer en creux la monarchie absolue et la société d’ordres de la France.
Cependant, comme tout modèle qui diffuse ses influences, l’Angleterre connaît des limites et des
contestations aussi bien en Europe que dans les territoires qu’elle a conquis. L’exemple le plus évident
est celui des Treize colonies américaines qui, au nom des principes libéraux prônés par leur métropole,
se lancèrent dans une guerre d’indépendance qui donna naissance aux États-Unis et à leur Constitution.
Cependant, le modèle politique nord-américain n’est pas exempt d’imperfections, qui montre que la révolution n’est pas arrivée à son terme pour tous au début du XIXe siècle. Les pauvres, les femmes, les Indiens et surtout les esclaves originaires d’Afrique sont exclus de la nouvelle république à différents degrés.
Comment la définition de droits fondamentaux en Angleterre inspire-t-elle les philosophes des Lumières et la fondation d'un nouveau régime politique aux Etats Unis ?
A) La naissance du modèle politique anglais au XVIIe siècle
Comment l’Angleterre devient-elle le modèle européen de monarchie parlementaire (ou tempérée) ?
1. le rejet du modèle absolutiste
Au XVIIe siècle, l’Europe est dominée par un modèle politique organisé autour d’un souverain puissant qui légitime son pouvoir par la volonté de Dieu et par le droit héréditaire. L’absence d’une assemblée
élue et représentative du peuple renforce le pouvoir despotique du roi. La France, sous le règne de Louis XIV (1643-1715), est emblématique de cette monarchie absolue (voir chapitre précédent)
Le système politique anglais possède des spécificités au XVIIe siècle : sa constitution est orale et repose sur la coutume ; les femmes règnent au même titre que les hommes. Le Parlement, composé de deux chambres (Les Lords et les Communes) détient de nombreux pouvoirs depuis la Grande Charte de 1215. Les monarques successifs cherchent à en limiter les pouvoirs et à tendre vers un pouvoir absolu, à l’instar de leurs homologues français.
élue et représentative du peuple renforce le pouvoir despotique du roi. La France, sous le règne de Louis XIV (1643-1715), est emblématique de cette monarchie absolue (voir chapitre précédent)
Le système politique anglais possède des spécificités au XVIIe siècle : sa constitution est orale et repose sur la coutume ; les femmes règnent au même titre que les hommes. Le Parlement, composé de deux chambres (Les Lords et les Communes) détient de nombreux pouvoirs depuis la Grande Charte de 1215. Les monarques successifs cherchent à en limiter les pouvoirs et à tendre vers un pouvoir absolu, à l’instar de leurs homologues français.
Au cours du XVIIe siècle, l’Angleterre est marquée par une évolution de la conception du pouvoir royal. La première moitié du siècle est caractérisée par une succession de tentatives d’affirmation d’un pouvoir absolutiste par les monarques. L’exemple le plus marquant est celui de Charles Ier. La mise en scène de son pouvoir sur la toile de Daniel Mytens l’Ainé, Le Roi Charles Ier d’Angleterre, peinte en 1633, est d’ailleurs tout à fait révélatrice. Elle reprend en effet le code des portraits de monarques absolus sur le continent où ceux-ci sont représentés avec tous les attributs du pouvoir : sceptre de justice,globe surmonté de la croix, symbole du pouvoir religieux, couronne royale, apparat militaire. |
Daniel Mytens l’Ainé,
Le Roi Charles Ier d’Angleterre,1633. Huile sur toile, 38 × 62 cm. Saint Louis Art Museum, Saint Louis. |
Les premiers Stuart tentent d’imposer l’absolutisme en Angleterre, mais leur autorité est contestée. Le Parlement réclame le respect des libertés anglaises. En 1628, Charles Ier est contraint de signer une Pétition du Droit limitant son pouvoir. Cependant, jusqu’en 1640, il règne sans convoquer le Parlement...date où, pour financer une expédition militaire, il est contraint de se raviser. La majorité élue aux Communes n’envisage alors de voter les crédits demandés qu’en échange de contreparties politiques. Le roi dissout la chambre, mais en convoque une autre pour régler ses problèmes financiers. La nouvelle majorité lui adresse une Grande Remontrance (1641) où elle revendique
de pouvoir contrôler ses conseillers. .
de pouvoir contrôler ses conseillers. .
Après avoir échoué à arrêter les principaux opposants, le roi déclare la guerre aux rebelles. C’est le début de la guerre civile (la Grande Rebellion 1642 / 1660). Les troupes parlementaires l’emportent grâce à la création, par Oliver Cromwell, de
la New Model Army. Charles Ier, capturé et jugé pour avoir trahi son peuple, est exécuté en 1649. Cromwell, après un coup de force contre le Parlement, exerce une véritable dictature. Le règne de Charles Ier est aussi une rupture fondamentale dans l’histoire politique de l’Angleterre mais aussi de l’Europe : monté sur le trône en 1625, le souverain est renversé par le
Parlement et décapité en 1649. C’est le premier régicide européen. |
Cette scène représente les instants qui suivent la
décapitation de Charles Ier le 30 janvier 1649 devant le palais londonien de Whitehall. Elle se divise en deux parties. Au centre, à l’arrière-plan, cinq officiers puritains, reconnaissables à leur robe noire, ont participé à l’exécution du roi. Ils sont situés sur une estrade, sur laquelle on aperçoit le corps agenouillé et sans tête du roi défunt. Deux personnages, probablement des bourreaux, tiennent la hache encore tâchée de sang ayant servi à décapiter le roi et la tête sanguinolente de Charles Ier. Face à eux, au premier plan, se tient une foule nombreuse, composée d’hommes et de femmes de tous âges, venue assister au spectacle. |
Portrait de Charles II (1660-1685)
(Thomas Hawker, vers 1680, National Portrait Gallery, Londres). |
Le roi Charles II Stuart a été rétabli sur le trône par le Parlement en 1660 après une période sans roi qu’on peut appeler républicaine et qui était en fait dirigée d’une main de fer par le puritain Cromwell. Mais on le soupçonne d’apprécier Louis XIV, le régime absolutiste, et de vouloir rétablir le catholicisme, alors que le pays est très majoritairement protestant. Le Parlement réagit en s’opposant au roi. Il vote le bill du test qui interdit à tout officier (fonctionnaire) d’être catholique. |
2. La victoire de la monarchie tempérée
Le texte est une loi votée par le Parlement en 1679.
Toute personne arrêtée peut demander une ordonnance d’Habeas corpus et si elle ne le peut pas une autre personne peut la demander pour elle. On peut emprisonner une personne si elle a commis un délit et seulement dans ce cas, c’est-à-dire si elle n’a pas respecté la loi. La détention provisoire – injuste puisqu’une personne fait de la prison sans avoir été jugée alors qu’elle est peut-être innocente – est limitée : on peut verser une caution et dans ce cas on est libéré jusqu’à son procès. Néanmoins on fera de la détention si on ne dispose pas de l’argent de la caution ou si l’on a commis un crime grave avéré. Cette loi a été votée à l’origine pour se protéger du roi qui était soupçonné de sympathies pour le catholicisme et l’absolutisme. Les parlementaires craignaient d’être arrêtés s’ils s’opposaient à lui. |
Elle s’inscrit dans un contexte de forte tension entre Charles II et le Parlement au sujet de l’exclusion du fils du roi, Jacques d’York, de la succession, au motif qu’il était catholique.
Pour mater cette contestation, Charles II fait emprisonner de nombreux opposants et en déportent certains dans les colonies, où ils sont soustraits à la compétence des tribunaux anglais.
La loi d’Habeas Corpus est une étape fondamentale dans la constitution d’un État de droit, dans lequel l’autorité du souverain est limitée et son action respectueuse des libertés individuelles.
Cette loi constitue une liberté fondamentale reconnue à l’individu puisque, désormais, celui-ci ne peut en être privé qu’en fonction d’une procédure le prémunissant de tout arbitraire royal dans le domaine policier. Chaque individu a le droit reconnu d’être mis au cachot exclusivement à partir des lois du royaume et chacun doit connaître les motifs de son arrestation.Cette loi est une protection contre l’arbitraire royal, car la volonté royale ne peut plus faire opposition au pouvoir de la loi : le roi perd sa liberté d’arrêter qui il veut et sans s’en
expliquer. Le roi doit se soumettre à la loi qui lui est donc supérieure.
Pour mater cette contestation, Charles II fait emprisonner de nombreux opposants et en déportent certains dans les colonies, où ils sont soustraits à la compétence des tribunaux anglais.
La loi d’Habeas Corpus est une étape fondamentale dans la constitution d’un État de droit, dans lequel l’autorité du souverain est limitée et son action respectueuse des libertés individuelles.
Cette loi constitue une liberté fondamentale reconnue à l’individu puisque, désormais, celui-ci ne peut en être privé qu’en fonction d’une procédure le prémunissant de tout arbitraire royal dans le domaine policier. Chaque individu a le droit reconnu d’être mis au cachot exclusivement à partir des lois du royaume et chacun doit connaître les motifs de son arrestation.Cette loi est une protection contre l’arbitraire royal, car la volonté royale ne peut plus faire opposition au pouvoir de la loi : le roi perd sa liberté d’arrêter qui il veut et sans s’en
expliquer. Le roi doit se soumettre à la loi qui lui est donc supérieure.
Jacques II, qui succède à son père Charles II, est catholique et il est comme son père favorable à un renforcement du pouvoir royal. C’est l’origine de la grande méfiance du Parlement à son égard, malgré l’Habeas corpus qui protège les parlementaires des emprisonnements arbitraires. Le Parlement prend la décision de faire appel à un autre souverain lorsque Jacques II ordonne aux évêques anglicans de lire une Déclaration d’indulgence au bénéfice des catholiques et lorsque sa femme Marie donne naissance à un fils, Jacques François Stuart, catholique, qui peut prétendre à la couronne et établir une dynastie catholique (les deux filles aînées de Jacques II étant protestantes) (1688). |
C’en est trop pour le Parlement, qui fait appel à la fille aînée du roi, Marie Stuart, et à son époux, perçu comme le champion européen du protestantisme pour avoir tenu en échec le roi de France, Louis XIV, et obtenu la reconnaissance de l’indépendance des Provinces-Unies en 1678. Guillaume débarque en Angleterre en novembre 1688, entraînant la fuite de Jacques II en France. C'est la "Glorieuse Révolution" En janvier 1689, un Parlement- Convention constate la vacance du pouvoir et offre la couronne conjointement à Marie et à son époux, sous réserve que tous deux acceptent et signent une Déclaration des Droits (Bill of Rights) complétant les « libertés anglaises ». |
On y observe les deux souverains recevant les regalia de la main de l’évêque de Londres. On remarquera
que les deux souverains sont représentés côte à côte, à la même hauteur, et qu’ils se tiennent la main, symbolisant la co-monarchie.
On observe qu’il ne s’agit pas d’un simple couronnement, puisqu’un personnage semble lire un document aux souverains, qui le regardent et l’écoutent avec attention. Il s’agit de George Savile, marquis d’Halifax, choisi par la chambre des Communes pour présenter la Déclaration des Droits à Guillaume et Marie.
Enfin, on constatera que le sujet de la scène n’est pas tant le couronnement lui-même, la couronne n’étant pas encore placée sur la tête des monarques, que le texte fondateur des « libertés anglaises », comme le suggère le titre et le jeu de regards entre les personnages principaux.
On peut en conclure qu’au début du XIXe siècle, à une époque où la monarchie parlementaire est un régime
bien établi au Royaume-Uni, il semble plus important au Parlement, commanditaire de ce tableau, de représenter l’établissement de lois fondamentales du royaume que l’accession au pouvoir de tel ou tel souverain.
que les deux souverains sont représentés côte à côte, à la même hauteur, et qu’ils se tiennent la main, symbolisant la co-monarchie.
On observe qu’il ne s’agit pas d’un simple couronnement, puisqu’un personnage semble lire un document aux souverains, qui le regardent et l’écoutent avec attention. Il s’agit de George Savile, marquis d’Halifax, choisi par la chambre des Communes pour présenter la Déclaration des Droits à Guillaume et Marie.
Enfin, on constatera que le sujet de la scène n’est pas tant le couronnement lui-même, la couronne n’étant pas encore placée sur la tête des monarques, que le texte fondateur des « libertés anglaises », comme le suggère le titre et le jeu de regards entre les personnages principaux.
On peut en conclure qu’au début du XIXe siècle, à une époque où la monarchie parlementaire est un régime
bien établi au Royaume-Uni, il semble plus important au Parlement, commanditaire de ce tableau, de représenter l’établissement de lois fondamentales du royaume que l’accession au pouvoir de tel ou tel souverain.
Ces extraits de la Déclaration des Droits présentent une liste de droits jugés importants par le Parlement d’Angleterre.
Ce document est innovant dans la mesure où il affirme non seulement des libertés individuelles (consentement à l’impôt), mais surtout des limites à l’autorité du roi (soumission à l’autorité des lois, impossibilité de lever et entretenir une armée en temps de paix sans l’accord du Parlement, régularité des sessions parlementaires) et des règles parlementaires (liberté des élections, liberté de parole au sein du Parlement). Ce texte ouvre la voie à un régime parlementaire et à la mise en place d’un État de droit. |
Ailleurs en Europe, les rois concentrent le pouvoir (absolutisme en France) et refusent de le partager avec des assemblées représentatives. En Angleterre, le Parlement, au contraire, devient un organe de gouvernement essentiel, car incontournable pour le roi.
Après un demi-siècle de guerres civiles et de tensions politiques entre le roi et le Parlement, celui-ci remporte la mise et se voit transférer des attributions auparavant régaliennes ( du domaine du Roi) ou en partie régaliennes, comme le pouvoir exclusif de faire la loi, de lever des impôts, d’entretenir une armée en temps de paix.
Les parlementaires se méfient donc d’emblée d’une armée coûteuse à entretenir et quasiment inutile, sauf à l’utiliser pour dominer les populations, dans des îles britanniques protégée par la Royal Navy.
Enfin, le document vise à empêcher qu’en cas de conflit entre le roi et le Parlement, celui-ci soit soumis à toute forme de contrainte de la part du souverain.
L’autonomie des chambres vis-à-vis du pouvoir royal est donc affirmée avec force.Le pouvoir est désormais partagé et soumis à la loi commune votée par le Parlement.
Après un demi-siècle de guerres civiles et de tensions politiques entre le roi et le Parlement, celui-ci remporte la mise et se voit transférer des attributions auparavant régaliennes ( du domaine du Roi) ou en partie régaliennes, comme le pouvoir exclusif de faire la loi, de lever des impôts, d’entretenir une armée en temps de paix.
Les parlementaires se méfient donc d’emblée d’une armée coûteuse à entretenir et quasiment inutile, sauf à l’utiliser pour dominer les populations, dans des îles britanniques protégée par la Royal Navy.
Enfin, le document vise à empêcher qu’en cas de conflit entre le roi et le Parlement, celui-ci soit soumis à toute forme de contrainte de la part du souverain.
L’autonomie des chambres vis-à-vis du pouvoir royal est donc affirmée avec force.Le pouvoir est désormais partagé et soumis à la loi commune votée par le Parlement.
Les textes fondateurs des « libertés anglaises » expriment le refus de l’arbitraire royal car, d’une part,
ils limitent le pouvoir du souverain, qui ne peut lever des impôts ou une armée sans le consentement du Parlement, et, d’autre part, ils accordent le droit à tout sujet de se prémunir contre des arrestations injustifiées. Autrement dit, ces textes soumettent le souverain à des règles, alors que le principe même de la souveraineté est théoriquement de n’accepter aucune limite à ses décisions.
ils limitent le pouvoir du souverain, qui ne peut lever des impôts ou une armée sans le consentement du Parlement, et, d’autre part, ils accordent le droit à tout sujet de se prémunir contre des arrestations injustifiées. Autrement dit, ces textes soumettent le souverain à des règles, alors que le principe même de la souveraineté est théoriquement de n’accepter aucune limite à ses décisions.
3. Les limites politiques du modèle anglais
la monarchie limitée n’affaiblit pas l’État. Elle le renforce puisque la politique menée par le monarque sous
le contrôle parlementaire est considérée comme plus légitime. Ainsi, les impôts, votés par le Parlement, sont prélevés sans contestation alors qu’ils augmentent très fortement.
le contrôle parlementaire est considérée comme plus légitime. Ainsi, les impôts, votés par le Parlement, sont prélevés sans contestation alors qu’ils augmentent très fortement.
L’Etat britannique au XVIIIe s. garantit aux sujets du roi des libertés fondamentales, l’égalité des droits et la propriété. Les libertés de pensée et d’écrire (comme aux Provinces Unies à la même époque) sont réelles et permettent l’émergence des premiers journaux à Londres, The Tatler (1709), The Spectator (1711).
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la population s’intéresse de plus en plus à la politique. Les lieux d’informations et de débats comme les cafés se multiplient. La presse politique et les caricatures critiquent l’action gouvernementale grâce à une grande liberté d’expression. Les premiers partis politiques font leur apparition.
L’égalité devant la justice criminelle, civile comme devant le fisc est aussi une réalité.
L’égalité devant la justice criminelle, civile comme devant le fisc est aussi une réalité.
Quelles sont les limites de ce modèle ? Quelles critiques sont adressées à la monarchie parlementaire ?
La monarchie limitée britannique vers 1750
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Le monarque partage ses pouvoirs, notamment législatifs, avec le Parlement, dont la majorité des membres sont élus et non pas nommés par le roi ou la reine. Mais c'est bien le monarque qui convoque et dissout le Parlement à sa guise. Il nomme les nouveaux Lords. On est assez loin de l'image caricaturale d'une Angleterre passée d'une monarchie plus ou moins absolutiste à une monarchie parlementaire et contractuelle. |
De même on est loin du mythe d'une monarchie britannique qui assure les libertés. Tout au long de notre période, l'Etat , avec l'appui du Parlement, a limité un certain nombre de libertés individuelles et collectives ( cf tableau ci dessous)...- L'habeas corpus et la liberté de la presse souvent suspendus, rendant impopulaire le Parlement ( voir texte 3)
La tolérance religieuse existe mais les catholiques sont suspects et peu valorisés. L’Eglise nationale tolère la présence d’autres confessions si elles restent discrètes et peu revendicatives.
Ce n’est pas l’égalité religieuse.Les catholiques n'obtiendront le droit de vote qu'en 1829. Les Irlandais, catholiques, sont victimes d'une politique de colonisation de la part des protestants venus d'Angleterre. Certains protestants minoritaires, comme les quakers, choisissent souvent la migration vers les colonies d'Amérique, faute d'être acceptés en Angleterre. C'est le cas de William Penn, en 1682, dont la Pennsylvanie prit le nom.
Ce n’est pas l’égalité religieuse.Les catholiques n'obtiendront le droit de vote qu'en 1829. Les Irlandais, catholiques, sont victimes d'une politique de colonisation de la part des protestants venus d'Angleterre. Certains protestants minoritaires, comme les quakers, choisissent souvent la migration vers les colonies d'Amérique, faute d'être acceptés en Angleterre. C'est le cas de William Penn, en 1682, dont la Pennsylvanie prit le nom.
William Hogarth, Le vote, huile sur toile, 1754- 1755. Londres, Sir John Soane’s Museum.
Au XVIIIe siècle, le vote n’est pas secret et se déroule sur plusieurs jours. Les électeurs subissent des pressions de la part des candidats, placés ici sous les drapeaux de leur parti politique. |
La monarchie n’est cependant pas parfaitement représentative. Le suffrage est censitaire : seuls 20% de la population masculine adulte votent aux élections législatives. le pouvoir politique est exercé par une minorité de riches propriétaires car le droit politique est lié à la possession d’une propriété foncière. |
Le système électoral est gangréné dès le XVIIIe s. par le clientélisme et la corruption. On estime que 5 sièges sur 6 au Parlement sont achetés par des largesses aux électeurs ou à quelques lords influents.
Sont électeurs au XVIIIe s. environ 160 000 citoyens des Comtés qui possèdent un bien valant au moins 40 shillings de revenus annuels. A ces hommes s’ajoutent 85 000 électeurs des bourgs à franchise. Le corps électoral est donc très restreint.
Les petits propriétaires (Yeomen) qui ont porté les événements du XVIIe s. en sont pour la plupart exclus. De même pour être élu, il faut dès 1711 faire la preuve que l’on possède un bien immobilier relativement considérable. Au milieu du 18e s., sur les 588 députés du royaume, la moitié sont des grands propriétaires fonciers, l’autre moitié des hommes de loi, des médecins, des militaires et des fonctionnaires civils de haut rang. Le gouvernement qui naît des élections n’est pas véritablement représentatif du royaume.
Sont électeurs au XVIIIe s. environ 160 000 citoyens des Comtés qui possèdent un bien valant au moins 40 shillings de revenus annuels. A ces hommes s’ajoutent 85 000 électeurs des bourgs à franchise. Le corps électoral est donc très restreint.
Les petits propriétaires (Yeomen) qui ont porté les événements du XVIIe s. en sont pour la plupart exclus. De même pour être élu, il faut dès 1711 faire la preuve que l’on possède un bien immobilier relativement considérable. Au milieu du 18e s., sur les 588 députés du royaume, la moitié sont des grands propriétaires fonciers, l’autre moitié des hommes de loi, des médecins, des militaires et des fonctionnaires civils de haut rang. Le gouvernement qui naît des élections n’est pas véritablement représentatif du royaume.
- Les femmes sont exclues du modèle...Seule inégalité qui demeure dans le droit civil : la femme mariée est toujours considérée comme mineure dépendante de son époux.
B) Un modèle anglais qui exerce un attrait important sur les élites françaises
Les transformations de la monarchie absolutiste anglaise en une monarchie tempérée exercent un attrait important sur les parlementaires français. Au XVIIIème siècle, les Parlements français résistent parfois au pouvoir du roi. Ils peuvent par le biais des Remontrances critiquer une décision royale.
Le règne de Louis XV est ainsi marqué par de nombreux affrontements avec les Parlements. En 1752-1753, le Parlement s’oppose à l’autorité du Roi Louis XV [affaire des Billets de confession et de la Bulle Unigenitus]. Le Parlement fait alors de Grandes remontrances à Louis XV ( doc ci dessus).
Les parlementaires français critiquent donc le système absolutiste. Leur opposition s’appuie sur les écrits de théoriciens anglais comme Locke. Mais aussi sur les écrits des philosophes des Lumières.
Le règne de Louis XV est ainsi marqué par de nombreux affrontements avec les Parlements. En 1752-1753, le Parlement s’oppose à l’autorité du Roi Louis XV [affaire des Billets de confession et de la Bulle Unigenitus]. Le Parlement fait alors de Grandes remontrances à Louis XV ( doc ci dessus).
Les parlementaires français critiquent donc le système absolutiste. Leur opposition s’appuie sur les écrits de théoriciens anglais comme Locke. Mais aussi sur les écrits des philosophes des Lumières.
Voltaire, après avoir été emprisonné à la Bastille par lettre de cachet, décide de s’éloigner de cette France qui le maltraite pour se rendre en Angleterre, un pays qui semble mieux correspondre à son goût pour la liberté. De ses observations lors de son séjour, il tire un ouvrage, les Lettres philosophiques ou Lettres
anglaises, publié en 1733 en Angleterre, puis en France en 1734.
Cette oeuvre se veut une réflexion approfondie non seulement du fonctionnement de la société anglaise, mais également de ses mœurs politiques.
anglaises, publié en 1733 en Angleterre, puis en France en 1734.
Cette oeuvre se veut une réflexion approfondie non seulement du fonctionnement de la société anglaise, mais également de ses mœurs politiques.
Voltaire érige l’Angleterre en modèle Les mérites politiques du système anglais consistent, selon Voltaire, à la limitation du pouvoir royal obtenu par ce peuple en résistant à leurs souverains (ligne 2).
Il fait ici référence aux deux révolutions anglaises qui ont assuré la suprématie définitive du Parlement en 1689, grâce à l’acceptation du Bill of Rights par Guillaume III et Marie II.
L’équilibre des pouvoirs entre les chambres et le roi suscite également l’admiration de Voltaire. C’est l’opposé du système politique français où le roi concentre tous les pouvoirs et s’émancipe de toute instance de contrôle. Voltaire préfère donc le roi arbitre anglais au souverain absolu français.
Voltaire se félicite aussi du partage du pouvoir politique avec le peuple. En effet, à travers les élections à la Chambre des communes, une partie de la population est représentée politiquement et exerce par le biais de ses députés le pouvoir législatif et consent aux impôts.
Selon Voltaire, les atouts économiques du voisin anglais résident dans le dynamisme de son commerce international d’ampleur mondiale, et dans la domination maritime anglaise grâce à la Royal Navy .
Il fait ici référence aux deux révolutions anglaises qui ont assuré la suprématie définitive du Parlement en 1689, grâce à l’acceptation du Bill of Rights par Guillaume III et Marie II.
L’équilibre des pouvoirs entre les chambres et le roi suscite également l’admiration de Voltaire. C’est l’opposé du système politique français où le roi concentre tous les pouvoirs et s’émancipe de toute instance de contrôle. Voltaire préfère donc le roi arbitre anglais au souverain absolu français.
Voltaire se félicite aussi du partage du pouvoir politique avec le peuple. En effet, à travers les élections à la Chambre des communes, une partie de la population est représentée politiquement et exerce par le biais de ses députés le pouvoir législatif et consent aux impôts.
Selon Voltaire, les atouts économiques du voisin anglais résident dans le dynamisme de son commerce international d’ampleur mondiale, et dans la domination maritime anglaise grâce à la Royal Navy .
En résumé Voltaire met en avant :
- Le régime parlementaire anglais : les pouvoirs sont partagés entre le roi et le Parlement
- Les libertés qui règnent dans le pays : Voltaire défend toute sa vie la liberté religieuse (Affaire Calas) ;
- L’ascension sociale, le système au mérite, le libéralisme : c’est l’aspiration de nombreux philosophes des Lumières, qui critiquent les corporatismes ;
- L’égalité devant l’impôt : c’est l’une des revendications du Tiers État au moment de la rédaction des cahiers de doléances.
- Le régime parlementaire anglais : les pouvoirs sont partagés entre le roi et le Parlement
- Les libertés qui règnent dans le pays : Voltaire défend toute sa vie la liberté religieuse (Affaire Calas) ;
- L’ascension sociale, le système au mérite, le libéralisme : c’est l’aspiration de nombreux philosophes des Lumières, qui critiquent les corporatismes ;
- L’égalité devant l’impôt : c’est l’une des revendications du Tiers État au moment de la rédaction des cahiers de doléances.
Si le mouvement intellectuel des Lumières est par nature cosmopolite, c’est qu’il se développe à une époque où les mobilités s’accroissent. Les hommes voyagent et les idées circulent grâce à eux. Ainsi, les expériences étrangères nourrissent les réflexions françaises et se développe chez les Lumières françaises une « anglophilie », décriée par leurs adversaires , comme une « anglomanie » antipatriotique.
Il est vrai que l’exemplarité du modèle anglais, à lire Voltaire, tourne parfois à la caricature tant l’éloge est
sans nuances, mais il ne faut pas s’y tromper : l’Angleterre de Voltaire est moins une référence étrangère qu’une ressource utile pour générer des débats à l’intérieur du champ français sans craindre la censure, et s’attaquer en toute impunité à un autre modèle, celui de l’absolutisme français.
Il est vrai que l’exemplarité du modèle anglais, à lire Voltaire, tourne parfois à la caricature tant l’éloge est
sans nuances, mais il ne faut pas s’y tromper : l’Angleterre de Voltaire est moins une référence étrangère qu’une ressource utile pour générer des débats à l’intérieur du champ français sans craindre la censure, et s’attaquer en toute impunité à un autre modèle, celui de l’absolutisme français.
Les Lettres philosophiques sont publiées en 1734 mais le Parlement de Paris condamne le livre et le fait brûler, alors que roi signe une lettre de cachet pour faire enfermer Voltaire. L’ouvrage remet en question le régime politique français, l’absolutisme et la société d’ordres ; c’est pourquoi le Parlement de Paris – qui défend la tradition et les privilèges de la noblesse – ne peut l’accepter, pas plus que le monarque absolu.
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Les événements anglais et les penseurs anglais viennent nourrir une nouvelle réflexion sur la nature, les moyens et les limites de l’autorité politique et sur le droit des individus.Parmi ces penseurs anglais figurent John Locke
Pour Locke, le pouvoir politique doit avoir l’accord des gouvernés parce que l’on ne peut pas priver les hommes de la liberté qui est un état naturel de l’homme. De même, la propriété étant un droit humain (cette idée sera reprise dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789), nul ne peut en être privé sans son assentiment ; ainsi l’impôt – qui est la « confiscation » d’une partie de la propriété d’un individu – n’est justifié que dans la mesure où il l’accepte. Dans ces conditions, un pouvoir politique qui n’aurait pas eu l’accord des gouvernés ne peut ni gouverner (sauf en brimant la nature humaine qui est l’oeuvre de Dieu), ni lever des impôts. C’est bien sûr la monarchie absolue qui est condamnée par cette philosophie puisque dans ce régime le roi dit tenir son pouvoir de Dieu et en aucun cas des gouvernés ; c’est le roi qui dispose de la souveraineté et non pas la nation. Mais Locke condamne aussi tout autre régime politique qui n’accorderait pas la souveraineté à la nation. |
Montesquieu (1689-1755) est un parlementaire français. Conseiller puis Président du Parlement de Bordeaux, il s’intéresse à beaucoup de sujets, dont la politique. Il voyage dans toute l’Europe. Il commence l’écriture de De l’esprit des Lois vers 1739 et le publie anonymement en 1748.
il milite pour que les trois pouvoirs, qu’il définit, ne soient pas réunis entre les mains d’un seul homme. Il souhaite un équilibre entre eux afin d’éviter la tyrannie. Il suit et personnalise la pensée de Locke sur l’organisation politique du pouvoir.Si les deux auteurs ne sont pas anti-monarchistes, ils sont favorables à une monarchie constitutionnelle, tempérée et/ou éclairée.
il milite pour que les trois pouvoirs, qu’il définit, ne soient pas réunis entre les mains d’un seul homme. Il souhaite un équilibre entre eux afin d’éviter la tyrannie. Il suit et personnalise la pensée de Locke sur l’organisation politique du pouvoir.Si les deux auteurs ne sont pas anti-monarchistes, ils sont favorables à une monarchie constitutionnelle, tempérée et/ou éclairée.
Denis Diderot dirige avec Jean Le Rond d’Alembert l’Encyclopédie entre 1747 et 1766. 150 auteurs y participent dans toutes les disciplines. Elle comporte 71 000 articles, 17 volumes de textes et 11 de planches. Elle répertorie l’ensemble des connaissances de l’époque et propose une réflexion critique sur le pouvoir et la société.
Pour Denis Diderot (1713-1784), le roi peut être le représentant de Dieu sur terre, mais n’en est pas moins élu par le peuple. Là-encore l’idée de contrat social est forte [référence aux théoriciens du droit naturel comme Thomas Hobbes ou John Locke]. Le peuple a choisi volontairement son souverain et les pouvoirs du roi peuvent lui être repris en cas de tyrannie avérée. Le vocabulaire de Diderot fait écho à celui des Parlementaires Anglais et Français. Se substituent aux mots traditionnels de « sujets », « peuples » et « obéissance », ceux de « nation » et « liberté ».
Diderot est un philosophe du courant de pensée appelé Lumières, comme Voltaire, Montesquieu, Rousseau... Ces philosophes veulent éclairer les esprits. Ils décident d’appliquer l’usage de la raison à d’autres domaines que la science. Ils réfléchissent et exercent leur esprit critique sur l’Église, l’organisation de la société ou de gouvernement.
L’Encyclopédie est interdite en 1752 en raison du contenu politique et philosophique subversif. Pourtant celle-ci se diffuse dans la « bonne société parisienne ».
Pour Denis Diderot (1713-1784), le roi peut être le représentant de Dieu sur terre, mais n’en est pas moins élu par le peuple. Là-encore l’idée de contrat social est forte [référence aux théoriciens du droit naturel comme Thomas Hobbes ou John Locke]. Le peuple a choisi volontairement son souverain et les pouvoirs du roi peuvent lui être repris en cas de tyrannie avérée. Le vocabulaire de Diderot fait écho à celui des Parlementaires Anglais et Français. Se substituent aux mots traditionnels de « sujets », « peuples » et « obéissance », ceux de « nation » et « liberté ».
Diderot est un philosophe du courant de pensée appelé Lumières, comme Voltaire, Montesquieu, Rousseau... Ces philosophes veulent éclairer les esprits. Ils décident d’appliquer l’usage de la raison à d’autres domaines que la science. Ils réfléchissent et exercent leur esprit critique sur l’Église, l’organisation de la société ou de gouvernement.
L’Encyclopédie est interdite en 1752 en raison du contenu politique et philosophique subversif. Pourtant celle-ci se diffuse dans la « bonne société parisienne ».
Maurice-Quentin de La Tour, Le portrait de la marquise de Pompadour, 1754, Musée du Louvre.
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Mme de Pompadour (1721-1764) est la favorite de Louis XV (de 1745 à 1764). Elle aura un réel poids politique auprès du Roi. Elle est ici peinte par Maurice Quentin de La Tour. La scène se passe à Versailles dans son cabinet de travail dans lequel on retrouve présenté… l’Encyclopédie et l’Henriade de Voltaire (en exil). Le tableau sera présenté au public parisien au Salon de 1755. Preuve que les idées nouvelles, même jugées subversives, se diffusent largement. |
C) La naissance des Etat-Unis
1. De l'hostilité à l'indépendance ( 1763 / 1783)
Au XVIIe siècle, la Grande-Bretagne fonde des colonies en Amérique du Nord, organisées sur le modèle politique britannique. Les treize colonies anglaises sont sorties renforcées de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui a contraint la France à renoncer à ses possessions nord-américaines. Mais ce conflit a coûté cher à l’Angleterre, qui souhaite faire payer la facture aux colons. Londres instaure donc de nouvelles taxes, sur le sucre et le thé par exemple, et renforce les contrôles douaniers pour faire respecter l’Exclusif.
Les colons s’opposent à ces mesures et organisent le boycott des produits anglais. Une manifestation tourne à l’émeute en mars 1770 : c’est le « massacre de Boston » (cinq morts).
La gravure, réalisée par un leader insurgé, Paul Revere, met en scène un affrontement manichéen et déséquilibré : à droite, vêtus de leur uniforme rouge, les soldats britanniques au visage impassible tirent à bout pourtant sur la foule des contestataires désarmés à droite. Au sol, gisent les victimes de la répression. Cette mise en scène acte le divorce entre les colons et l’Angleterre et vise à noircir un peu plus l’image de cette dernière dans les esprits indécis. |
Ce discours du député virginien Patrick Henry illustre le credo fondamental des insurgés américains : No taxation without representation. Ce qu’ils contestent n’est en effet pas le fait de payer des impôts, mais le fait de ne pas avoir leur mot à dire sur la fixation de leur montant.
Retournant contre leur métropole ses propres principes, ils estiment que le paiement de l’impôt leur donne un
droit de regard sur son prélèvement et son usage. En conséquence, dès lors qu’ils ne sont pas représentés au
parlement britannique, ils estiment que ce dernier n’est pas légitime à prendre des décisions les concernant, et en lieu à leur faire payer des impôts.
Retournant contre leur métropole ses propres principes, ils estiment que le paiement de l’impôt leur donne un
droit de regard sur son prélèvement et son usage. En conséquence, dès lors qu’ils ne sont pas représentés au
parlement britannique, ils estiment que ce dernier n’est pas légitime à prendre des décisions les concernant, et en lieu à leur faire payer des impôts.
N’ayant pas de représentants au Parlement anglais, les colons estiment que celui-ci n’a pas le droit de leur imposer des taxes. Le 16 décembre 1773, des habitants de Boston, déguisés en Indiens pour ne pas être identifiés, prennent d’assaut trois navires et jettent à la mer leur cargaison de thé : c’est la Boston Tea Party. En réaction, le Parlement anglais adopte les Coercive Acts, rebaptisés Intolerable Acts par les Américains : le port de Boston est fermé au commerce et le remboursement des marchandises détruites exigé
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À partir de1774, ils nomment des représentants des Treize colonies à un Congrès qui se rassemble à Philadelphie. S’inspirant des lois britanniques, le Congrès rédige, le 4 juillet 1776, une déclaration d’indépendance fondée sur les droits naturels des hommes (liberté, droit à la résistance). Les colons américains revendiquent donc leur liberté au nom des principes et valeurs inspirés des philosophes anglais |
John Trumbull (US-americain, 1756-1843): Déclaration d'indépendance figurant la Commission des Cinq déposant le texte de la déclaration d'indépendance. De gauche à droite, John Adams, Roger Sherman, Robert Livingston, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin
Une guerre civile et coloniale oppose les patriotes (colons favorables à l’indépendance), majoritaires, aux
loyalistes (fidèles à la Couronne anglaise) et à l’armée anglaise.
Le général George Washington prend la tête des troupes américaines. Cette guerre d’indépendance est aussi internationale. La France (avec l’Espagne et les Provinces-Unies) envoie un corps expéditionnaire. Cela favorise des victoires décisives (Yorktown en 1781) des révolutionnaires américains, les Insurgents.
Par le traité de Paris (1783), le Royaume-Uni accepte l’indépendance des États-Unis d’Amérique.
Environ 60 000 loyalistes sont contraints à l’exil vers l’Angleterre et le Canada. Plusieurs milliers de noirs enrôlés côté anglais sont affranchis et transférés au Sierra Leone.
loyalistes (fidèles à la Couronne anglaise) et à l’armée anglaise.
Le général George Washington prend la tête des troupes américaines. Cette guerre d’indépendance est aussi internationale. La France (avec l’Espagne et les Provinces-Unies) envoie un corps expéditionnaire. Cela favorise des victoires décisives (Yorktown en 1781) des révolutionnaires américains, les Insurgents.
Par le traité de Paris (1783), le Royaume-Uni accepte l’indépendance des États-Unis d’Amérique.
Environ 60 000 loyalistes sont contraints à l’exil vers l’Angleterre et le Canada. Plusieurs milliers de noirs enrôlés côté anglais sont affranchis et transférés au Sierra Leone.
2. La création d'un nouveau régime politique
Après la révolution, la société américaine connaît progressivement des changements importants. C’est dans le domaine politique que les transformations sont les plus importantes, du fait de la rédaction d’une constitution, la première dans l’histoire à mettre en place un régime républicain.
Une démocratie représentative se met en place à partir de 1787 dans les nouveaux États, et des déclarations des droits du citoyen font respecter les libertés fondamentales.
Une démocratie représentative se met en place à partir de 1787 dans les nouveaux États, et des déclarations des droits du citoyen font respecter les libertés fondamentales.
La grande nouveauté du système politique nord-américain, régi par la Constitution de 1787 et largement inspiré des idéaux des Lumières, réside non seulement dans la création d’une fonction inédite (président), mais aussi dans la mise en place d’un régime politique républicain, libéral, fédéral, représentatif. |
Pendant la guerre d’Indépendance, les États insurgés ont formé une confédération, c’est-à-dire une union assez lâche. Mais avec le retour de la paix, celle-ci ne fonctionne plus de manière satisfaisante. Des délégués de douze États se retrouvent donc à Philadelphie en mai 1787 sous la direction de George Washington pour mettre au point une Constitution, avec l’idée de renforcer le pouvoir fédéral. La Constitution est adoptée le 17 septembre 1787. |
La Constitution de 1787 donne naissance à une République fédérale, c’est-à-dire une république dans le cadre d’un État fédéral. Le gouvernement fédéral (ou central) est chargé des affaires communes: monnaie, affaires étrangères, défense.
Mais chacun des treize États a un gouvernement élu qui demeure souverain pour la religion, l’éducation, la police.
Les trois pouvoirs sont séparés (l’exécutif au président, le législatif au Congrès, le judiciaire à la Cour suprême). Ils font contrepoids les uns aux autres, puisque le Congrès peut mettre en accusation le président, celui-ci peut apposer son veto à des lois votées par le Congrès, et la Cour suprême contrôle l’action présidentielle.Le Sénat assure une égale représentation de chacun des États fédérés qui disposent, quelle que soit leur taille ou leur population, de deux élus. La Chambre des représentants est composée de députés dont le nombre varie selon la population de chaque état. La Cour suprême, composée de sept juges nommés à vie par le président, est chargée de trancher les conflits entre États ou entre un État fédéré et le gouvernement fédéral.
Le régime nord-américain est bien représentatif puisque le Congrès comme le président sont élus au suffrage masculin censitaire plus ou moins direct
Les principales libertés assurées par les amendements sont la liberté d’expression (free speech), de réunion, de presse, de pétition et de conviction religieuse, ainsi que le port d’armes.
Mais chacun des treize États a un gouvernement élu qui demeure souverain pour la religion, l’éducation, la police.
Les trois pouvoirs sont séparés (l’exécutif au président, le législatif au Congrès, le judiciaire à la Cour suprême). Ils font contrepoids les uns aux autres, puisque le Congrès peut mettre en accusation le président, celui-ci peut apposer son veto à des lois votées par le Congrès, et la Cour suprême contrôle l’action présidentielle.Le Sénat assure une égale représentation de chacun des États fédérés qui disposent, quelle que soit leur taille ou leur population, de deux élus. La Chambre des représentants est composée de députés dont le nombre varie selon la population de chaque état. La Cour suprême, composée de sept juges nommés à vie par le président, est chargée de trancher les conflits entre États ou entre un État fédéré et le gouvernement fédéral.
Le régime nord-américain est bien représentatif puisque le Congrès comme le président sont élus au suffrage masculin censitaire plus ou moins direct
Les principales libertés assurées par les amendements sont la liberté d’expression (free speech), de réunion, de presse, de pétition et de conviction religieuse, ainsi que le port d’armes.
la vie de George Washington est particulièrement éclairante car d’une part elle est jalonnée des moments clés de la révolution américaine, et d’autre part elle a fait l’objet d’une construction qui a participé au développement d’un sentiment national.
Considéré comme Père fondateur des États-Unis, c’est-à-dire héros de la révolution et signataire de la constitution, Washington est devenu une forme de mythe, dont la vivacité s’affiche dans le quotidien des Américains à travers son nom donné à un État, sept montagnes, huit cours d’eau, dix lacs, neuf universités,
cent-vingt-et-une villes dont la capitale fédérale.
Considéré comme Père fondateur des États-Unis, c’est-à-dire héros de la révolution et signataire de la constitution, Washington est devenu une forme de mythe, dont la vivacité s’affiche dans le quotidien des Américains à travers son nom donné à un État, sept montagnes, huit cours d’eau, dix lacs, neuf universités,
cent-vingt-et-une villes dont la capitale fédérale.
Les éléments du tableau apportent des informations biographiques et symboliques qui permettent de définir la fonction présidentielle. Habillé sobrement en civil, le président tient à la main une épée de cérémonie qui rappelle son passé militaire. En haut du fauteuil, le médaillon porte les couleurs du drapeau national. Les pieds de la table sont composés de faisceaux antiques et surmontés de deux têtes d’aigle, symboles de puissance, que l’on retrouve sur le sceau officiel des États-Unis. Posés sur la table se trouvent le registre du Congrès, qui consigne les actes de celui-ci, et les Federalists papers, ensemble de textes qui ont servi à expliquer les articles de la constitution avant sa ratification. Au sol, différents livres, comme l’American Revolution, symbolisent les étapes de la révolution auxquelles Washington a participé. L’encrier représente l’écriture des lois. |
un extrait du discours d’adieu de Washington,
appelé aussi son « Testament ». Il y décrit sa vision politique de la stratégie de puissance états-unienne : les États-Unis ne doivent pas s’engager à l’extérieur de leur territoire et rester éloignés des conflits d’intérêts ou d’usage des États européens. On considère souvent ce discours comme fondateur de l’isolationnisme américain, qui caractérise sa politique extérieure depuis sa fondation jusqu’à son entrée en guerre de 1917. |
La rédaction de la constitution s’accompagnait d’un enjeu : celui de la mettre en place avec charisme. Washington a eu un rôle très important dans les débuts de la république américaine car il a su remplir cette mission. Il a eu un rôle à la fois militaire, politique et moral.
. Militaire car il est le commandant qui a conduit les troupes américaines pendant la guerre.
. Politique car il a accompagné les grandes étapes institutionnelles de la fondation des États-Unis et influencé sa politique étrangère.
. Moral car son sérieux et sa modestie ont fait de sa personnalité une figure emblématique autour de laquelle les Américains se sont soudés.
George Washington est le premier président des États-Unis (1789-1797). Durant ses deux mandats, il défend le rôle du Président et cherche à renforcer l’adhésion des Américains au gouvernement fédéral. Dans le domaine extérieur, il pacifie les relations avec l’Angleterre par le traité de Londres (1794); il défend aussi des principes isolationnistes, seuls à même selon lui de préserver la paix et la prospérité des États-Unis.
. Militaire car il est le commandant qui a conduit les troupes américaines pendant la guerre.
. Politique car il a accompagné les grandes étapes institutionnelles de la fondation des États-Unis et influencé sa politique étrangère.
. Moral car son sérieux et sa modestie ont fait de sa personnalité une figure emblématique autour de laquelle les Américains se sont soudés.
George Washington est le premier président des États-Unis (1789-1797). Durant ses deux mandats, il défend le rôle du Président et cherche à renforcer l’adhésion des Américains au gouvernement fédéral. Dans le domaine extérieur, il pacifie les relations avec l’Angleterre par le traité de Londres (1794); il défend aussi des principes isolationnistes, seuls à même selon lui de préserver la paix et la prospérité des États-Unis.
Le Capitole Washington
3. Imperfections et répercussions de la révolution américaine
. les limites de la République américaine
Dans la Constitution, le suffrage est censitaire, réservé aux propriétaires blancs aussi bien au niveau fédéral que dans les États. Les pauvres et les femmes n’ont pas le droit de vote.
De nombreuses femmes participent à la révolution : elles protestent, boycottent les produits anglais, espionnent et combattent parfois. Certaines, comme Abigail Adams, contribuent au débat politique, avant et après 1783. Pourtant, leur participation est rapidement oubliée, et elles n’obtiennent pas le droit de vote.
De nombreuses femmes participent à la révolution : elles protestent, boycottent les produits anglais, espionnent et combattent parfois. Certaines, comme Abigail Adams, contribuent au débat politique, avant et après 1783. Pourtant, leur participation est rapidement oubliée, et elles n’obtiennent pas le droit de vote.
À partir de 1783, les Américains commencent à s’installer à l’ouest des treize colonies et à repousser les Indiens qui y vivent, ce qui entraîne des guerres. En 1830, le gouvernement fédéral inaugure une politique de déplacement massif des Indiens vers l’Ouest du Mississippi («loi de déplacement des Indiens»).
Les tribus indiennes sont traitées comme des nations étrangères, potentiellement dangereuses, ce qui légitime l’appropriation de leurs terres par les Américains : leur « frontière » est sans cesse repoussée
et leurs relations avec les États-Unis sont confiées au secrétariat à la Guerre.
Les tribus indiennes sont traitées comme des nations étrangères, potentiellement dangereuses, ce qui légitime l’appropriation de leurs terres par les Américains : leur « frontière » est sans cesse repoussée
et leurs relations avec les États-Unis sont confiées au secrétariat à la Guerre.
L’agriculture d’exportation (tabac, coton) des colonies reposait sur l’esclavage des Noirs, victimes de la traite.
Si pendant la guerre, Britanniques puis Américains affranchissent les esclaves qui s’enrôlent dans l’armée, l’esclavage reste la prérogative des États. Certains l’abolissent (Pennsylvanie, 1780), tandis que les États du Sud affirment que leur économie en dépend et le conservent. L’égalité des droits et la liberté, fondements des États-Unis, ne s’étendent pas à tous. |
. les répercussions de la révolution américaine en France
En 1763, la fin de la guerre de Sept Ans signe la défaite de la France face à la Grande-Bretagne. Elle doit abandonner ses possessions coloniales en Amérique du Nord : la Louisiane passe aux Espagnols, le Canada aux Britanniques.
Mais la rébellion des colons en 1776 affaiblit la Grande-Bretagne. Pour Louis XVI, aider les Américains doit permettre à la France de renforcer sa puissance militaire et commerciale face au rival britannique : ceci explique le soutien étonnant d’une monarchie absolutiste à un peuple qui se révolte contre son roi.
Le soutien est d’abord discret mais, après la victoire américaine de Saratoga, Louis XVI reconnaît en décembre 1777 l’indépendance des États-Unis. En février 1778, il signe un traité d’alliance et de commerce.
L’aide française est alors décisive. Elle prend un aspect financier (prêt de 34 millions de livres au nouveau gouvernement) et militaire : une flotte et 8000 soldats français débarquent aux États-Unis en 1780, et participent à la victoire de Yorktown en octobre 1781. À la signature du traité de paix à Paris en 1783, la France a renforcé sa position face à la Grande-Bretagne.
Mais la rébellion des colons en 1776 affaiblit la Grande-Bretagne. Pour Louis XVI, aider les Américains doit permettre à la France de renforcer sa puissance militaire et commerciale face au rival britannique : ceci explique le soutien étonnant d’une monarchie absolutiste à un peuple qui se révolte contre son roi.
Le soutien est d’abord discret mais, après la victoire américaine de Saratoga, Louis XVI reconnaît en décembre 1777 l’indépendance des États-Unis. En février 1778, il signe un traité d’alliance et de commerce.
L’aide française est alors décisive. Elle prend un aspect financier (prêt de 34 millions de livres au nouveau gouvernement) et militaire : une flotte et 8000 soldats français débarquent aux États-Unis en 1780, et participent à la victoire de Yorktown en octobre 1781. À la signature du traité de paix à Paris en 1783, la France a renforcé sa position face à la Grande-Bretagne.
Dès 1776, la révolution américaine est vue en France comme une mise en pratique des idées des Lumières. Benjamin Franklin, l’envoyé des États-Unis en France, tisse de nombreux liens avec les salons philosophiques. Cet enthousiasme contribue à la diffusion de nouveaux principes dans la société : l’égalité, la liberté, la souveraineté du peuple, la séparation des pouvoirs. La révolution américaine participe ainsi de façon indirecte à la contestation de la monarchie absolue et de la société d’ordres. |
Cependant, le financement de la révolution américaine achève de plonger la monarchie française, déjà fortement endettée, dans la crise. Or à la fin de la guerre, les États-Unis se déclarent incapables de rembourser les prêts accordés par la France et le déficit s’accroît. Dans les années suivantes, la crise s’aggrave, menant en 1789 le roi à réunir les États généraux pour trouver des solutions au déséquilibre des finances. Ainsi commence la Révolution française.
A toutes celles et ceux qui sont encore là !...félicitations pour votre sérieux
Encore un effort il nous reste un chapitre important pour vous permettre de commencer en septembre l'année de 1ère sans retard
Encore un effort il nous reste un chapitre important pour vous permettre de commencer en septembre l'année de 1ère sans retard